Centre Universitaire d'Étude et de Formation marxistes-léninistes

Les étudiants, les cadres et la révolution

Présentation du Centre

Dans la conjoncture actuelle, la division des forces marxistes-léninistes et progressistes, l’urgence des tâches politiques (encore accentuée par les effets du Mouvement de Mai), l’urgence des tâches organisationnelles (regroupement des forces marxistes-léninistes, création d’un Parti, ébauche de Front Uni) rendent difficile la constitution, sous la direction d’une des organisations existantes, d’un centre théorique d’étude et de formation.

Cependant, un tel centre, à direction marxiste-léniniste, est nécessaire à l’heure actuelle.

Le créer, c’est vouloir aider à la réalisation de l’unité des marxistes-léninistes (et par là au front uni des forces progressistes) tant il est vrai que l’accord sur la base des principes du marxisme-léninisme, de la pensée de MAO TSÉ-TOUNG et l’unification idéologique sont toujours préalables à l’unification organisationnelle.

Dans la mesure où n’existe aucune organisation qui soumette encore véritablement sa pratique politique à des analyses suffisantes et adéquates, le Centre contribuera par des analyses marxistes-léninistes aux initiatives politiques révolutionnaires; en particulier, il pourra commencer à penser la spécificité d’un pays capitaliste monopoliste où la classe ouvrière subit la forte influence d’un parti révisionniste.

Dès à présent, il se donne pour fonction d’appliquer ses analyses aux points précis où il peut contribuer, d’une manière spécifique, à la lutte politique et idéologique ; de ce fait, il mènera une lutte idéologique contre le révisionnisme et le réformisme, lutte qui, pour être efficace, doit subordonner la critique des déviations de la pratique politique à celle des modifications de la théorie marxiste-léniniste.

Mais il y a un domaine avec lequel un tel centre théorique doit avoir un rapport privilégié c’est celui de l’Université, s’il est vrai que c’est dans l’Université que les intellectuels se recrutent aujourd’hui principalement.

Dans cette mesure, il y a une coïncidence de fait entre un centre théorique à direction marxiste-léniniste et un organisme capable de mener la lutte de classes à l’Université.

Dire, en effet, que l’Université participe à la lutte des classes (fonction sociale), c’est dire qu’il y a un front universitaire qui ne se confond avec aucun autre, où les marxistes-léninistes et les progressistes doivent être présents, élaborer des formes de lutte adéquates et montrer que les étudiants et les enseignants n’ont pas toujours à quitter l’Université pour servir le peuple, mais qu’ils doivent également servir le peuple à l’Université par une lutte spécifique.

Le Centre fonctionnera donc comme un instrument de la lutte des classes dans l’Université, considérée à la fois comme un effet d’une structure sociale où domine le capitalisme et comme une forme de la reproduction de cette domination.

En conséquence, le Centre a le double statut de centre de lutte universitaire et de centre d’étude et de formation, ce qui justifie son nom.

Il constituera enfin une structure d’accueil et de travail pour des intellectuels progressistes proches du marxisme-léninisme et décidés à se former de plus en plus à une pratique politique communiste, donnant ainsi l’ébauche de ce qui pourra être une organisation regroupant, autour du futur Parti Communiste, sous la direction du Parti et avec la participation de quelques-uns des membres du Parti, des intellectuels “sympathisants” (étant entendu que ce Parti dont nous parlons sera celui qui remplira effectivement les fonctions que suppose une telle dénomination).

Bien que participant à la lutte des classes, sous des formes spécifiques, en l’absence d’un Parti, le Centre universitaire d’étude et de formation marxistes-léninistes n’est pas une organisation politique.

Les fonctions d’étude et de formation, les fonctions d’application à la lutte idéologique et politique (et notamment à la lutte à l’Université) donnent à sa pratique politique les formes de l’agitation.

De ce fait, toutes les mesures qu’il peut proposer, sont simples et se déduisent d’un principe avoué employer les ouvertures que donne l’Université bourgeoise, les multiplier afin de les retourner contre le système qui la rend possible, avec lequel seulement elle pourra disparaître.

Le 27 octobre 1968.