Une tâche
révolutionnaire,
le combat international
(Action Directe, 1984)
Il s'agit aujourd'hui de concevoir
l'Europe occidentale comme un territoire homogène où
la construction d'un pôle révolutionnaire unitaire
est possible. Cela signifie considérer le prolétariat
de la métropole comme une classe unique, répartie
sur des territoires différents, mais qui ont des caractéristiques
fondamentalement semblables.
Concrètement, nous ne considérons pas la recomposition
de l'ensemble des prolétaires européens en une
fraction prolétaire unique comme une chose acquise. Mais
le terrain stratégique que nous choisissons dans la phase
actuelle est celui de la construction de l'organisation internationale
du prolétariat d'Europe de l'Ouest.
Et nous cherchons à généraliser
dans cette stratégie les particularités et les
spécificités des différentes réalités
des divers prolétariats nationaux.
Considérer le prolétariat d'Europe de l'Ouest comme
une réalité unique veut dire rendre dynamique ce
que le capital multinational rend statique par la division formelle
de l'Europe en divers états nationaux.
Alors que ce même territoire
n'est, pour le capital multinational, qu'un espace stratégique
avancé de marché et de production.
Il est le centre des conflits économiques et de pouvoir
de toutes les multinationales mondiales (américaines,
japonaises, allemandes, anglaises, françaises, italiennes).
Et les gouvernements des différents
états nationaux constituent de plus en plus les simples
paravents des luttes internes au capital multinational, chacun
d'entre eux constituant un terrain où coexistent et s'affrontent
les intérêts des multinationales.
En Europe, si le capital multinational se présente divisé
", au niveau du pouvoir et des rapports internes à
chaque Etat, dans son rapport avec la classe, il n'en a pas moins
un comportement unitaire dans l'exploitation et la répression
du prolétariat.
L'Europe de l'Ouest, tant comme marché qu'au niveau de
la production, constitue un territoire unique sur lequel le capital
multinational projette, programme, réalise et impose sa
logique de profit.
Toutes les structures de production et de marché d'Europe
de l'Ouest sont en fait multinationalisées. Ce qui permet
au capital multinational de jouer sur les divisions nationales
du prolétariat, tant en terme d'exploitation que de répression.
Et cela afin de gérer les conflits de classe qui explosent
sur un territoire donné de façon spécifiquement
régionale, en évitant ainsi la diffusion des conflits
à l'échelle européenne.
Cette division du prolétariat européen permet au
capital multinational d'intervenir avec le maximum de brutalité
dans les territoires où l'intensité de la contradiction
de classe empêche toute médiation. Dans le même
temps, celui-ci peut maintenir dans les autres territoires d'amples
rapports de médiation et de liberté formelle.
La régionalisation et la circonscription des conflits
de classe dans un territoire défini laissent intactes
les possibilités de pacification et de médiation
dans les autres.
Au cours des trente dernières années, les crises
cycliques qui sont intervenues dans toute l'Europe ont été
résolues et dispatchées, à des moments et
avec des moyens différents, sur l'ensemble des territoires,
évitant ainsi la généralisation des conflits
de classe que produisaient ces crises.
Elles ont été le résultat
d'un même cycle de restructuration qui a investi l'ensemble
de l'Europe et a frappé les différents territoires
nationaux, à commencer par les territoires les plus avancés,
la France, la RFA et la Grande-Bretagne, suivis ensuite par l'Espagne,
moins développée.
Ce processus a touché non seulement la structure productive,
mais aussi la structure sociale et urbaine.
Il a vu se développer une
véritable métropolisation des territoires.
Ce qui se traduit par le fait que
le contrôle, la médiation, la décomposition
et la différenciation du prolétariat se développent
d'abord dans les secteurs nationaux les plus "avancés
", pour être ensuite systématisés dans
les autres secteurs présentant ces caractéristiques.
Cette systématisation fut
générale, rapide et efficace.
Le discours conceptuel fut rapidement stratifié, pacifié
et redéfini selon les multiples changements qui intervenaient
dans le cycle de crise du capital multinational. Il fut aussi
marqué par le développement de la concurrence économique
et de pouvoir en son propre sein.
L'homogénéisation de l'Europe de l'Ouest est déterminée
tant par le niveau actuel de développement et de crise
du capital multinational mondial que par la phase actuelle de
tendance à la guerre.
Dans toute l'Europe, le cycle crise - restructuration - crise
se développe simultanément. L'équilibre
entre les territoires pacifiés et ceux qui le sont moins
tend donc à se rompre, la crise et la tendance à
la guerre contraignant de plus en plus le capital à se
situer dans un même rapport avec l'ensemble du prolétariat.
Il doit alors rompre avec sa tactique
de médiation pour imposer par la violence les restrictions
économiques, un accroissement de l'exploitation et de
la logique de guerre impérialiste.
La restructuration de la production (dans l'automobile, la chimie,
dans le secteur énergétique) et la logique de guerre
impérialiste prennent alors une dimension concrète
immédiate: les licenciements massifs, la réduction
généralisée des dépenses sociales
et publiques au profit des dépenses militaires, l'installation
des missiles nucléaires, la création de la Task
force et le renforcement de la mission historique de l'OTAN,
afin de faire face aux éventualités que suscite
cette tendance.
Apparaît alors pour le prolétariat métropolitain
européen, une seule et unique réalité: celle
de l'exploitation et de la répression brutale pour satisfaire
les exigences que la crise impose au capital multinational. La
réalité d'être condamné à devenir
la " chair à canon " des prochains conflits,
et en attendant, la " chair à profit " de l'impérialisme,
en Afrique, au Moyen-Orient, etc.
Travailler à la recomposition révolutionnaire du
prolétariat en Europe ne suffit donc pas.
Mais cela devient possible. Parce
que tout ce que nous construisons aujourd'hui, au sein de cette
stratégie, comme développement, même minimal,
de la conscience révolutionnaire par rapport à
la crise et à la tendance à la guerre, avec toutes
les conséquences possibles de l'ensemble des contradictions
de classe, tout ce que nous construisons donc, même à
une échelle minime, se développera et se multipliera
demain, oeuvrant ainsi à la construction de l'organisation
de masse du prolétariat européen.
Travailler à une stratégie de libération
communiste du prolétariat signifie regarder le présent
avec le regard du futur, parce que la fonction historique des
communistes, en tant que fraction et avant-garde organisée
du prolétariat, est de comprendre le mouvement du capital
dans son ensemble, en lui permettant ainsi de détruire
et de désarticuler ses projets d'exploitation et de mort,
et de comprendre le mouvement de la classe, afin de déterminer,
dans un rapport dialectique avec elle, le développement
de la conscience révolutionnaire du prolétariat.
Dans la phase actuelle de crise générale du capital
et de la tendance à la guerre, tout ceci impose de travailler
à construire l'organisation internationale du prolétariat
d'Europe de l'Ouest.
Cela signifie concrètement
travailler, dans chaque territoire, en partant de sa spécificité
et de ses particularités, à favoriser le développement
de la conscience prolétaire en termes internationaux.
Pour recomposer le prolétariat comme classe révolutionnaire,
il faut favoriser la meilleure circulation des expériences
de lutte prolétarienne et de l'expérience des organisations
révolutionnaires, en rompant ainsi avec la différenciation
entre territoires plus ou moins pacifiés, et cela afin
de propager la conscience révolutionnaire dans l'ensemble
du prolétariat.
Il est actuellement nécessaire de travailler dans les
mouvements de masse qu'exprime ce prolétariat.
Ces mouvements sont aujourd'hui
extrêmement contradictoires parce qu'ils sont soient des
mouvements partiels et spécifiques (territoriaux, liés
à la réalité d'un territoire) contre les
restructurations, les licenciements, la réduction des
dépenses sociales, soient des mouvements généraux
contre la guerre et la politique impérialistes qui ne
réussissent pas à dépasser le discours défensif
ou strictement pacifiste.
La présence massive de la
gauche institutionnelle dans ces mouvements tend pour l'heure
à leur insuffler une ligne politique réformiste
et révisionniste qui bloque toute perspective de développement
de la conscience révolutionnaire.
Mais il y a, objectivement, dans la phase actuelle, une incapacité
politique des révisionnistes et des réformistes
à offrir des débouchés crédibles
au mouvement des prolétaires. Avec la tendance à
la guerre et le développement de la crise, toutes les
potentialités de médiation sont rompues.
A toute lutte ouvrière contre
la restructuration et les licenciements, le capital répond
par de nouvelles restructurations et de nouveaux licenciements.
Les partis " de gauche "
et les syndicats se démasquent de plus en plus comme la
représentation politique des multinationales au sein de
la classe.
A chaque manifestation contre la
guerre, le capital répond par l'implantation de nouveaux
silos de missiles, par l'augmentation des dépenses militaires
et par la préparation pratique à la guerre. Les
gouvernements sociaux-démocrates se dévoilent de
plus en plus clairement comme des gouvernements bellicistes à
la sole de l'impérialisme multinational.
Les mouvements des masses prolétariennes expriment actuellement
de grandes contradictions, mais aussi de grandes potentialités.
Il faut avoir présent à
l'esprit que ces mouvements naissent d'un prolétariat
décomposé, différencié, parcellisé.
Les restructurations, l'informatisation sociale, la militarisation
et la répression ont détruit sa mémoire
historique révolutionnaire, telle qu'elle existait dans
les années soixante et soixante-dix, alors que se développaient
les luttes de la classe et des nouvelles générations
prolétariennes.
Ce n'est pas par hasard que nous parlons de prolétariat
métropolitain. Car il se caractérise de manière
contradictoire, à la fois par son haut degré de
décomposition et par un haut niveau d'antagonisme social
et de refus du mode de vie capitaliste.
Nous disons donc que ces mouvements de masse sont à la
recherche de débouchés de libération et
de réalisation de leur propre richesse sociale. Mais cela
ne peut passer que par la destruction du capitalisme et la construction
d'un parcours de libération communiste.
Ces mouvements sont des terrains concrets de travail pour tous
les mouvements révolutionnaires européens. Cela
veut dire travailler à la démystification du discours
révisionniste et réformiste, à la propagande
constante dans ces mouvements autour des tactiques et des stratégies
du mouvement révolutionnaire, de ses contenus, de ses
instruments, de ses pratiques, à la construction de structures
organisées d'information, de débat, de développement
de la conscience de masse révolutionnaire, à la
destruction de toutes les déterminations matérielles
de la domination du capital qui empêchent le libre développement
du mouvement et à la destruction de toutes celles qui
favorisent l'exploitation et la guerre.
Le mouvement révolutionnaire dispose de réels instruments
pour développer son activité, tels que l'analyse
marxiste pour comprendre la réalité, la politique
révolutionnaire comme pratique pour la construction des
organisations de masse et la lutte armée comme instrument
de destruction matérielle du capital.
Ce sont trois instruments stratégiques qui, dans leur
rapport dialectique, développement réellement la
dynamique construction/destruction.
Construction de la libération
communiste/destruction du capital. La méthodologie marxiste
sans la politique révolutionnaire et la lutte armée
dégénère en théorisation statique
de la réalité.
La politique révolutionnaire
sans les deux autres éléments s'abstrait du réel,
tandis que la lutte armée seule sombre dans l'impasse
militariste.
Pour toutes ces raisons, seul un rapport dialectique entre tous
les instruments historiques de la lutte révolutionnaire
permet la réalisation et la concrétisation des
contenus de la libération communiste et de l'émancipation
du prolétariat.
Et cela pour construire un système social basé
sur le libre-développement de l'individu.
Notre identité de communistes
révolutionnaires est basée sur un rapport symbiotique
et dialectique entre le contenu de libération et les instruments
historiques nécessaires à sa réalisation.
Dans la phase actuelle, l'identité
communiste révolutionnaire retrouve d'énormes possibilités
de développement concret dans le rapport dialectique entre
organisation communiste révolutionnaire et mouvement de
masse prolétarien, à l'intérieur de la stratégie
de construction de l'organisation du prolétariat d'Europe
de l'Ouest.
Le développement d'un parcours unitaire incluant les différentes
expériences des organisations révolutionnaires
d'Europe de l'Ouest pour la construction d'un pôle révolutionnaire
unitaire constitue un premier pas vers la recomposition du prolétariat
européen.
Et cela ne signifie pas une somme
figée de toutes les expériences, parce que chaque
expérience s'est développée dans des conditions
différentes et a eu des méthodes différentes
en fonction des territoires où elle s'est développée.
Toutes ces expériences, si
elles avaient des caractéristiques similaires, avaient
aussi des spécificités qui ont notablement influencé
leur développement au cours des dernières années.
Un parcours unitaire signifie travailler à une stratégie
internationale unitaire en Europe de l'Ouest et déterminer
des étapes successives visant à créer, phase
après phase, une unité politico-organisationnelle
sur le terrain de la lutte contre le capital, pour la recomposition
du prolétariat métropolitain.
Il ne s'agit pas de créer
un rapport idéologique, mais un rapport unitaire de pratiques
concrètes, de développement du mouvement révolutionnaire
en Europe de l'Ouest.
Nous sommes convaincus que les différences qui existent
actuellement entre les diverses expériences révolutionnaires
en Europe sont le produit d'une confusion politique que nous
avons pu exprimer et des divers niveaux de mûrissement
de toutes nos expériences.
La stratégie de construction
en Europe de l'organisation internationale du prolétariat
est le terrain sur lequel il est possible de bâtir concrètement
une clarification politique qui corresponde à la phase
et qui permette une maturation d'ensemble de toutes les expériences
révolutionnaires.
Celles-ci trouvent, dans leurs propres
maturations et dans leurs propres spécificités,
un débouché concret à l'intérieur
d'un rapport de pratique unitaire. Construire le mouvement révolutionnaire
unitaire signifie développer les potentialités
du prolétariat, parce qu'ainsi, à l'intérieur
d'un rapport unitaire, se développer un niveau de maturation
globale de tout le mouvement révolutionnaire.
Et c'est dans une stratégie
de recomposition du prolétariat en Europe que se développe
son niveau global de conscience.
Pour le mouvement révolutionnaire, le terrain stratégique
de l'initiative correspond à la possibilité de
développer sa propre conscience, parce que le mouvement
révolutionnaire est le premier embryon de l'organisation
communiste de toute la classe.
La construction de l'organisation internationale du prolétariat
n'est donc pas la stratégie d'une organisation, mais bien
la stratégie de l'ensemble du mouvement révolutionnaire
dans la phase de développement maximum et de crise du
capital multinational et des tendances à la guerre.
En tant que stratégie de
phase, cette stratégie se veut une critique précise
à toutes les stratégies mises en oeuvre dans les
phases précédentes de l'expérience révolutionnaire
en Europe.
Les limites de la phase précédente se trouvent
dans les conceptions à la fois du nationalisme et de l'internationalisme.
Nous entendons par nationalisme
les tendances qui veulent développer le mouvement révolutionnaire
sur un territoire national, au-delà de toutes les partialités
d'un tel déterminisme au niveau général.
En particulier, ces expériences généralisent
mécaniquement leur pratique au niveau de la pratique internationale.
Et de fait, tout ceci détermine le fait que les pratiques
internationales, quelles qu'elles soient, ne sont pas assumées,
et aussi la prétention utopique de détacher "
son " territoire de la chaîne impérialiste.
Nous disons que cette conception
est utopique car, dans la phase de crise et de tendance à
la guerre, le capital multinational se recompose dans ses territoires
centraux contre toutes les contradictions de classe qui y apparaissent,
et il jette toutes ses forces dans la bataille contre tout mouvement
révolutionnaire qui peut se développer dans chaque
territoire particulier.
Ce fut le cas complexe de l'Italie, qui est le territoire européen
sur lequel s'est développé le mouvement révolutionnaire
le plus fort au cours des dernières années. Mais,
dans le tourbillon des quatre dernières années,
celui-ci fut désarticulé non par la seule structure
de l'Etat italien, mais bien par l'entière structure de
l'impérialisme des multinationales.
Ce mouvement vécut de plus
une forte contradiction interne à travers l'absence d'un
terrain de développement stratégique de sa force
territoriale: il existait une force réelle en Italie,
mais qui ne disposait pas de perspective internationale.
Concevoir la chaîne impérialiste dans un ensemble
statique de maillons forts et de maillons faibles signifie ne
rien comprendre à l'actuel niveau de développement
de l'impérialisme qui, dans ses territoires centraux,
tend toujours à homogénéiser ses forces
structurelles internationales.
La seconde limite de la phase précédente de l'expérience
révolutionnaire est constituée par " l'internationalisme
".
Par internationalisme nous entendons
une pratique basée sur une unité générique,
statique et de principe d'un internationalisme prolétarien
déterminé à partir d'une analyse erronée
et figée de l'affrontement entre bourgeoisie et prolétariat
au niveau mondial.
C'est ainsi qu'en Europe de l'Ouest des pratiques partielles
se sont limitées au seul soutien du prolétariat
du tiers-monde. De telles pratiques choisissent un développement
limité du mouvement révolutionnaire dans les territoires
centraux de l'impérialisme.
Car ce développement n'est conçu qu'en termes de
structures ayant une fonction d'arrière-garde par rapport
à ce qui est considéré comme le front central,
à savoir la contradiction entre impérialisme et
prolétariat des pays de la périphérie.
Aujourd'hui plus que jamais, la contradiction centrale reste
pour nous celle entre la bourgeoisie mondiale et le prolétariat
mondial. C'est elle qui détermine l'ensemble des aspects
de la réalité impérialiste, au sein de laquelle
la révolution prolétarienne connaît, dans
chaque territoire contrôlé par l'impérialisme,
un développement unique.
La stratégie de construction
de l'organisation du prolétariat métropolitain
elle-même s'insère comme étape possible à
l'intérieur de la perspective globale de développement
mondial du prolétariat métropolitain.
Dans cette phase, il n'y a pas de territoire plus ou moins important
que d'autres. La simultanéité des développements
est une nécessité.
Avec la tendance à la guerre
et au développement de la crise du capital, tout territoire
revêt une importance réelle, tant dans les rapports
avec le bloc de l'Est que dans la gestion de ses contradictions
internes.
Le problème d'une stratégie internationale est
le problème de la construction d'un pôle révolutionnaire
unitaire de tous les territoires homogènes, du point de
vue de la contradiction de classe et de la possibilité
de développement révolutionnaire.
En plus de l'Europe de l'Ouest, il existe d'autres pôles
potentiels, tels que l'Afrique ou l'Amérique latine.
En effet, dès qu'une situation
explosive se développe en Europe, en Afrique ou en Amérique
latine, l'impérialisme entre en crise.
Car, par delà les contradictions
immédiates qu'il porte en son sein, la conscience et l'organisation
révolutionnaire de l'ensemble du prolétariat mondial
constituerait l'élément capable de déchaîner
une crise irréversible de l'impérialisme, et un
affaiblissement d'une telle ampleur se développerait alors
de façon massive à l'échelle mondiale.
Développer des pôles révolutionnaires unitaires
dans les territoires homogènes signifie construire des
points de référence concrets pour l'organisation
et la recomposition révolutionnaire du prolétariat
mondial.
La tendance à la guerre dans
l'accentuation des contradictions de classe développe
aussi l'homogénéisation des territoires extrêmement
vastes et favorise objectivement la recomposition du prolétariat
qui vit sur ces territoires.
Ce n'est pas là un procès
mécanique et spontané, mais la base objective sur
laquelle le mouvement révolutionnaire bâtit la stratégie
de libération du prolétariat.
Aujourd'hui, pour tous les révolutionnaires,
oeuvrer dans cette direction stratégique, c'est contribuer
concrètement à la transformation de la réalité
prolétaire actuelle, pour la libération de la réalité
prolétaire de demain.
Ce qui est en dernière analyse
commun au nationalisme et à l'internationalisme, c'est
la défiance envers les possibilités révolutionnaires
de recomposition du prolétariat en Europe de l'Ouest.
Et c'est là le résultat
de l'absence totale de stratégie internationale de libération
prolétaire.

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