A propos de la crise capitaliste en cours

Article paru dans Front Social n°12


1-la crise capitaliste n'est pas qu'une crise de surproduction du capital
(critique de l'économie politique marxiste "italienne")

L'aspect essentiel de la théorie marxiste quant à la notion de "crise" du développement capitaliste consiste en la théorie de la "chute tendancielle du taux de profit".

Pour Marx en effet, les profits effectués par les capitalistes se fondent intégralement sur l'exploitation des prolétaires (qui ne possèdent que leur force de travail et qui sont ponctionnéEs sur la valeur de leur travail par le propriétaire des appareils de production).

A ceci s'ajoute le fait que le capitalisme est du travail accumulé dans une proportion toujours plus grande. Le développement capitaliste s'appuie sur un capital grandissant un peu plus à chaque cycle.

La productivité augmente alors, mais au dépens des prolétaires, remplacéEs par des machines et licenciéEs. Le taux de profit, c'est-à-dire la proportion d'exploitation du travail des prolétaires, chute ainsi parallèlement.

Nous sommes ainsi confrontés au fait que "baisse du taux de profit et accélération de l'accumulation ne sont que des expressions différentes d'un même procès, en ce sens que toutes deux expriment le développement de la productivité du travail".

Cette baisse du taux de profit de la production industrielle amène un déplacement du capital industriel vers le capital financier, qui devient central pour la direction de l'économie capitaliste (impérialiste).

Mais cela ne se passe pas mécaniquement, purement et simplement parce qu'il y aurait plus de bénéfices dans la finance que dans l'industrie.

En effet un autre phénomène rentre en ligne de compte, à savoir la transformation de la concurrence en monopole (développement parallèle à la chute du taux de profit).

Comme le dit Lénine, "concentration de la production avec, comme conséquence, les monopoles; fusion ou interpénétration des banques et de l'industrie, voilà l'histoire de la formation du capital financier et le contenu de cette notion".

C'est-à-dire que dans la théorie marxiste-léniniste la chute du taux de profit et le passage de la concurrence au monopole sont deux phénomènes indissociables; toute séparation de ces deux réalités qui sont un seul et même contexte aboutit à une erreur théorique.

C'est en Italie que cette erreur est commise de manière unilatérale depuis les années 70.

Le schéma des camarades d'Italie est relativement simple: il rejette tout caractère automatiquement positif à la formation des monopoles, et ainsi la centralité de la "contradiction entre le caractère privé de l'appropriation et le caractère social de la production".

Il défend la conception d'un marxisme s'appuyant sur la contradiction entre valeur d'usage et valeur d'échange.

Les Brigades Rouges (br) avançaient ainsi la thèse révisionniste selon laquelle "la cause première de toutes les contradictions de l'économie capitaliste est contenue dans le caractère double de la marchandise et dans sa dynamique divergente.

A savoir: la tendance au développement illimité de la production de la richesse matérielle (objets utiles) et la tendance vers le zéro de la production de valeur".

C'est-à-dire qu'en fin de compte pour les br le capitalisme ne s'est pas transformé en impérialisme, que sa crise repose purement et simplement dans la nature de la marchandise, et non dans la production.

Cette thèse erronée explique concrètement que la contradiction révolutionnaire (et sociale) s'appuie sur la production de marchandises toujours plus grandes et la chute de plus en plus rapide du taux de profit.

Ou comme les br le disent dans leur document fondamental (l'abeille et le communiste): "quand on parle de surproduction de capital, on n'entend pas simplement surproduction de marchandises (quoique la surproduction de capital entraîne toujours une surproduction de marchandises), mais suraccumulation de capital, c'est-à-dire surproduction de moyens de production et de subsistance en tant que ceux-ci peuvent œuvre comme capital".

Nous avons ici un point fondamental de l'économie politique italienne: le capital est considéré comme… financier, et simplement financier, sans aucun lien avec la réalité productive.

La production industrielle ne sert plus au capital, qui n'est plus que financier, alors que le principe fondamental du marxisme-léninisme concernant la notion d'impérialisme est la fusion du capital industriel et du capital financier.

Dans l'économie politique "italienne", la contradiction révolutionnaire est "visible" dans la pâte dentifrice que l'on doit utiliser mais qu'il faut payer (ce qui n'est ni plus ni moins la même thèse que l'autonomie italienne), et les monopoles jouent un rôle purement négatif, car ils sont en fait le capital qui reste malgré lui, le capital financier qui n'est plus le capital industriel (qui a disparu à cause la chute de taux de profit).

Cette perspective est essentiellement petite-bourgeoise; elle nie l'existence de l'exploitation dans la production industrielle (au profit d'un capital bien existant) au profit d'un capital financier tout puissant et cohérent.

D'où les thèses sur le complot impérialiste des grands financiers (thèse caricaturée chez les BR-PCC), la négation des contradictions inter-impérialistes, l'ouvriérisme débridé qui est l'expression d'un retour au "pays réel" contre les bandits de la haute finance.

Que toutes ces thèses soient très facilement gangrenées par l'extrême-droite plus on "oublie" la surproduction de marchandises, va de soi.

Est particulièrement caricaturale l'affirmation du groupe "Rapports Sociaux" comme quoi "Lénine a montré que la formation du capital financier et son élévation au rôle dirigeant au-dessus de toutes les autres formes de capital (industriel, monétaire, commercial) sont une des caractéristiques de l'impérialisme dans le domaine économique, parmi les quatre qu'il montra: la suprématie des monopoles, la suprématie du capital financier, la priorité de l'exportation des capitaux sur l'exportation des marchandises, l'achèvement du partage du monde entre les groupes impérialistes et leurs Etats".

L'ensemble de cette phrase est révisionniste.

Lénine n'a jamais parlé d'élévation du capital financier au-dessus des autres formes du capital (industriel, monétaire, commercial), mais bien de "fusion du capital bancaire et du capital industriel".

Parler de "priorité de l'exportation des capitaux" comme s'il s'agissait d'une décision pensée par le vilain capital contre la production est également totalement faux; Lénine dit à ce sujet que "l'exportation des capitaux, à la différence de l'exportation des marchandises, prend une importance toute particulière", ce qui n'a rien à voir! L'affirmation d'une crise de surproduction absolue de capital se fonde sur une erreur fondamentale d'observation de la réalité productive.

2-la crise capitaliste n'est pas qu'une crise de surproduction de marchandises
(critique de l'économie politique "espagnole")

La thèse "italienne" a été littéralement exécuté par un responsable du PC d'Espagne (reconstitué), Arenas, dans un texte intitulé "sur la crise de surproduction".

Arenas a très bien remarqué les oublis de la réalité industrielle dans l'affirmation d'une "crise de surproduction du capital" comme centre de la crise capitaliste.

Mais il commet une erreur ici aussi fondamentale, car il nie également la fusion du capital bancaire et du capital industriel.

Non pas au profit d'un capital financier tout puissant comme le fait "Rapports Sociaux", mais au profit du capital industriel.

Arenas nous rappelle ainsi que Marx affirmait que "le capital industriel est l'unique forme d'existence du capital dans laquelle la fonction de celui-ci n'est pas seulement l'appropriation de la plus-value ou du produit excédent, mais aussi sa création.

Pourtant, ce capital conditionne le caractère capitaliste de la production; son existence porte en soi implicitement la contradiction de classe entre capitalistes et ouvriers salariés".

Puis, partant de cette affirmation, il traite du capital financier comme d'une "superstructure".

Il affirme même qu'"il est clair de toute évidence que le capital monétaire ou financier ne peut pas 'conditionner' la marche de l'économie, pas même dans les pires moments de la crise, même si, en tant que 'superstructure', et dans son cadre d'autonomie par rapport au capital industriel, il peut l'influencer et, de fait, il l'influence, selon les cas et les circonstances, en accélérant ou en freinant le processus de crise et de décadence du système".

Arenas remet ici fondamentalement en cause l'analyse de Lénine quant à l'impérialisme.

En effet, Lénine nous dit bien que dans la phase aboutissant à l'impérialisme les banques "cessent d'être de modestes intermédiaires pour devenir de tout-puissants monopoles disposant de la presque totalité du capital-argent de l'ensemble des capitalistes et des petits-patrons, ainsi que de la plupart des moyens de production et des sources de matières premières d'un pays donné, ou de toute une série de pays.

Cette transformation d'une masse d'intermédiaires modestes et une poignée de monopolistes constitue un des processus essentiels de la transformation du capitalisme en impérialisme capitaliste".

Toute l'analyse de Lénine quant à l'impérialisme se fonde sur le fait qu'il y a une fusion du capital industriel et bancaire. Comme il le dit, "quant à la liaison étroite qui existe entre les banques et l'industrie, c'est dans ce domaine que se manifeste peut-être avec le plus d'évidence le nouveau rôle des banques.

Si une banque escompte les lettres de change d'un industriel, lui ouvre un compte courant, etc., ces opérations en tant que telles ne diminuent pas d'un iota l'indépendance de cet industriel, et la banque ne dépasse pas son rôle modeste d'intermédiaire.

Mais si ces opérations se multiplient et s'instaurent régulièrement, si la banque 'réunit' entre ses mains d'énormes capitaux, si la tenue des comptes courants d'une entreprise permet à la banque - et c'est ce qui arrive - de connaître avec toujours plus d'ampleur et de précision la situation économique du client, il en résulte une dépendance de plus en plus complète du capitaliste industriel à l'égard de la banque.

En même temps se développe, pour ainsi dire, l'union personnelle des banques et des grosses entreprises industrielles et commerciales, la fusion des unes et des autres par l'acquisition d'actions, par l'entrée de directeurs de banque dans les conseils de surveillance (ou d'administration) des entreprises industrielles et commerciales, et inversement".

3-la crise capitaliste comme expression de la tendance au monopole; la révolution comme conséquence de la réalité monopoliste

Les maoïstes ne doivent pas se focaliser sur la résistance aux privatisations, mais au contraire prévoir la société capitaliste issue de ces privatisations, afin d'organiser la stratégie révolutionnaire à partir de là.

La lutte de classes n'a pas toujours de sens et de signification pour les révolutionnaires. La lutte de classe n'a de signification que si elle rentre dans un cadre précis: celui d'un type de révolution, et n'a de sens que s'intègre dans la stratégie fondamentale de la prise du pouvoir.

C'est toute la signification des mots de Lénine, qui nous avait expliqué que c'est la bourgeoisie qui a en premier observé la lutte de classe, et qu'être marxiste c'est reconnaître la nécessité de la dictature du prolétariat.

En ce sens, toutes les spéculations sur les attitudes défensives du prolétariat n'aboutiront jamais à rien à part l'économisme, et ne feront que renforcer l'anarcho-syndicalisme.

La seule position que le révolutionnaire peut avoir est offensif. Bien sûr, il arrive à la révolution de reculer: cela ne signifie pas pour autant que la position offensive doive être abandonnée. Ou alors c'est tomber sur les mêmes positions que ceux/celles qui ont voulu brader la Guerre Populaire au Pérou après les échecs subis!

"Position offensive" ne signifie pas non plus tomber dans le travers contraire, à savoir le militarisme (à tout va) sous prétexte que la révolution est historiquement possible (Action Directe en France en est la caricature, et ses positions anti-impérialistes un justificatif moral à la lutte révolutionnaire.

La France est bien le pays de Camus et des moralistes).

Cela signifie "simplement" que la question de la gestion de la société doit être posé.

L'oubli fondamental de cette question de la gestion de la société, sous prétexte de "centralité ouvrière" (cache-sexe de l'ouvriérisme) a fait partir, en France, vers l'anarchisme et le trostkysme toutes les initiatives d'autogestion, de luttes à la base, de tentatives de formation d'espaces de lutte avant tout culturels.

A un tel point que ce sont ces initiatives qui ont avalé les révolutionnaires: Lip a avalé la Gauche Prolétarienne dans les années 70, la contre-culture petite-bourgeoise allemande a avalé la RAF.

Là où par contre les révolutionnaires savent opposer une réalité culturelle aux monopoles - comme le DHKP/C en Turquie, qui a organisé des centre culturels, des conseils populaires, etc. - là ils/elles ont les moyens d'augmenter leurs rangs.

L'idéologie correcte ne suffit pas, la pratique correcte non plus, si on nie une de leur conséquence: la culture révolutionnaire (qui doit conquérir l'hégémonie - ce n'est pas pour rien que c'est Mao Tsé-Toung qui a inventé le terme d'opinion publique!).

Toute la politique de propagande concernant la crise capitaliste doit raisonner en terme de stratégie: montrer la stratégie des monopoles et leur défense anti-sociale de leurs intérêts, et lui opposer la stratégie communiste-maoïste de gestion sociale.


4-Le rôle stratégique des néo-colonies est surestimé ou sous-estimé: la nature des crises dans les néo-colonies

La situation économique du tiers-monde ne peut pas être comprise seulement dans le cadre de rapports internationaux ou internes; une telle vision, défendue sur le plan technique par les partisans de l’autodéveloppement par la libéralisation des échanges et des différents marchés internes, ne correspond pas la réalité.

Celle-ci est selon nous, et c’est là l’originalité du propos, caractérisée par un mode de crise tout à fait spécifique aux pays concernés, et cela d’autant plus que ces crises ne sont pas locales ni saisissables uniformément selon les régions du monde, ni dues ou correspondant à un mode propre de développement.

Nous tenons ici particulièrement à nous moquer des tentatives de développement comme la " révolution verte " ou la vision que la Chine des années 80-90 a d’elle-même.

Tous ces types de développement ne sont que du capitalisme, et leurs modes de production sont parfaitement adéquats aux lois du profit et de la reproduction élargie du capital.

Ce que nous affirmons là peut sembler paradoxal: d’un côté les pays du tiers-monde sont élément du capitalisme, de l’autre leur type de crise ne serait pas celui caractérisant le capitalisme de type occidental?

Un tel paradoxe n’est consistant que si nous arrivons à démontrer que la situation des pays du tiers-monde est celle d’un capitalisme partiellement développé, ou plus exactement uniquement développé selon les besoins du capitalisme transnational d’origine occidentale.

Si l’on se place à partir du point de vue occidental les différents pays du monde suivent un cours capitaliste propre, mais intégré au marché international; ce qui nous fait affirmer que ces soi-disants capitalismes des pays du Sud n’est qu’un élément, une annexe du capitalisme occidental.

Une annexe et non une arrière-cour.

Nous nous basons sur le modèle théorique directement émis par Marx et voulant que la loi générale de l’accumulation capitaliste que par cycles et circulation.

Le capitalisme des pays du Sud n’est de fait qu’un immense mécano industriel et financier, construit au fur et au mesure et sans aucune logique.

Ce qui fait que des centaines de pays ne sont pas économiquement viables, leur développement n’existe et n’a de valeur que par rapport au développement pays occidentaux, et ne s’explique que par lui. L’exemple des pays pétroliers du Golfe est ici flagrant.

Mais il faut bien remarquer et donner toute son attention au fait que les pays en voie de développement ne sont qu’eux aussi des sous-traitants du capitalisme international, des pays frontaliers du capitalisme occidental et du capitalisme unijambiste des pays du Sud. Nul ne peut affirmer sérieusement que Taiwan, Hongkong, Singapour voire la Corée du Sud -principaux pays de cette catégorie intermédiaire- suivent un cours capitaliste " classique "; rien que leur développement - ou plutôt leur absence de développement - politique en est une démonstration qualitative.

Caractérisons la situation internationale pour pouvoir bien comprendre les modalités de ce cycle d’accumulation du capital transnational d’origine occidental au niveau international.

Les centres du Capital, les pays occidentaux donc, sont de plus en plus dominés dans leur économie, leur culture et leurs services de production par les productions à haute plus-value, l’électronique, l’armement, les fonctions d’ingénierie, d’organisation, de conception.

Les soi-disants " NPI " (nouveaux pays industrialisés, en voie de développement donc) s’occupent de la fabrication qualifiée, tandis que l’exécution, le montage et les autres tâches subalternes, déqualifiées, reviennent aux pays du Sud au sens classique du terme.

Hobson avait préfiguré cette tendance du Capital à s’autovaloriser au dépens du développement du capital local, c’est-à-dire à l’absorber (nous soulignons ici le terme): une grande partie de l’Europe pourrait alors prendre l’aspect et le caractère qu’ont maintenant telles parties de ces pays: le Sud de l’Angleterre, la Riviera, les régions de l’Italie et de la Suisse les plus fréquentées par les touristes et peuplées de gens riches, à savoir d’une petite poignée de riches aristocrates recevant des dividendes et des pensions du lointain Orient, avec un groupe un peu plus nombreux d’employés professionnels et commerçants (...).

Telles sont les possibilités que nous offre une plus large alliance des Etats d’occident, une fédération européenne des grandes puissances: celle-ci loin de faire avancer la civilisation universelle, pourrait constituer un immense danger de parasitisme occidental; détacher un groupe de nations industrielles avancées, dont les classes supérieures recevraient un énorme tribut de l’Asie et de l’Afrique et entretenir, à l’aide de ce tribut, de grandes masses apprivoisées d’employés et de serviteurs, non plus occupés à produire en masse des produits agricoles et industriels, mais rendant des services privés ou accomplissant, sous le contrôle de la nouvelle aristocratie financière, des travaux industriels de second ordre " (Hobson, L’impérialisme, 1902, p.103 et 205).

Il s’agit si l’on veut comprendre la nature des économies des trois continents (Afrique, Asie, Amérique latine) de saisir dans leur complexité les mécanismes qui ont imposé les structures favorables au Capital transnational au détriment des bourgeoisies nationales, adaptées dans la plupart des cas en oligarchie ou en bourgeoisie compradore.

La nature même des Plans d’Ajustement Structurel n’est saisissable que si on les comprend comme outils des pays occidentaux; ces plans ne s’appliquent de toute façon que dans des situations nationales terriblement détériorées et extrêmement dépendantes du contexte international.

Les pays du Sud n’ont aucun moyen de se décrocher de la chaîne internationale capitaliste à moins de suivre la théorie élaborée par Guevara consistant en décrocher zones par zones des groupes de pays de l’assemblage capitaliste mondial.

Mais précisons ici le sens de ce décrochage.

En effet le blocus historique imposé par les pays occidentaux aux potentialités de développement économique autosuffisant des " PVD " a modelé la dépendance organique du marché mondial et la poussée de branches productives particulièrement hypertrophiées.

Ainsi comme nous l’avons dit aucune " déconnexion " ne pourra être effectuée par un pays seul; seul un passage groupé vers une forme différente de développement aura une quelconque validité.

Mais nous pouvons voir que les pays d’Amérique latine mettent d’ailleurs cette technique en pratique, en favorisant les rapports inter-pays, et ce même avec Cuba.

Ainsi la déconnexion ne suffit pas, ce dont il s’agit également c’est de relancer une tendance internationale forçant le capital transnational a reculer, a se replier sur lui-même et ainsi à s’étouffer à cause du manque de débouchés fondamentalement nécessaires à l’accumulation du capital.

Si les pays du tiers-monde n’ont pas la capacité ou les moyens d’aller en ce sens et de faire en sorte que le capital cesse de les gérer à la place de leurs propres peuples, cela signifie que les différents groupes du Capital transnational se rencontreront sur le terrain même de leur évolution et de leur accroissement, et donc dans les pays du Sud eux-mêmes.

Le conflit entre la France et les USA - en Algérie, au Congo, etc.- en est une préfiguration conceptuelle et contextuelle: la guerre restera la seule solution pour l’obtention des annexes du Capital occidental, et la seule configuration apparemment possible pour les pays du 1/3 monde, condamnés à n’être qu’un gigantesque et tragique aparté de l’accroissement du capital.