Les liens économiques
entre l'Etat et la bourgeoisie

Article paru dans Front Social n°13


[Ce texte fait suite à un autre texte, "A propos de la démocratie bourgeoise", publié dans le N° 12 de Front Social.]


On nous présente en général l’Etat comme étant une entité indépendante qui serait placée au-dessus des classes dans leur intérêt commun.

Or il n’en et rien, car l’Etat n’est que l’instrument dont se sert la bourgeoisie pour assurer ses intérêts économiques.

Il faut garder en tête le schéma suivant : à la base se trouve l’infrastructure (ou structure inférieure) qui regroupe les forces productives et les rapports de production (ou le régime économique et donc, en l’occurrence le capitalisme). L’infrastructure détermine l’idéologie dominante et par là le système juridique, politique, religieux.

L’idéologie et les institutions (l’Etat…) sont regroupés au sein de la superstructure (ou structure supérieure).

De tout cela découle le fait que dans le mode de production capitaliste, l’Etat est l’Etat des capitalistes. " L’Etat moderne, qu’elle qu’en soit la forme, est une machine essentiellement capitaliste : l’Etat des capitalistes "

L’Etat instrument de la bourgeoisie agit de différentes façons en donnant des privilèges à la bourgeoisie, en garantissant ses intérêts par des actions économiques ou politiques.

Ainsi, " le moyen par lequel les " appareils de gouvernement " cherchent à dominer les peuples, est consigné dans la constitution " ; le moyen qui sert à dominer les peuples, dans le mode de production capitaliste, c’est la propriété privée des moyens de production dont la protection par l’Etat bourgeois français est garantie par l’article 17 de la Constitution française qui souligne : " La propriété privée étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé…".

L’Etat français se pose donc en défenseur des intérêts de la bourgeoisie, car ne l’oublions pas, il fut lui-même créé par la bourgeoisie, pour défendre ses intérêts face à la féodalité contre laquelle la bourgeoisie Française s’était révoltée au travers de la révolution de 1789.

L’Etat est donc l’instrument dont se sert la bourgeoisie pour protéger et étendre ses intérêts de classe ; la bourgeoisie se sert de l’Etat dans le domaine économique, mais également dans le domaine politique (lois diverses favorisant la bourgeoisie…), et coercitif (répression de tout mouvement réellement révolutionnaire….).

L’ETAT, DEFENSEUR ET
REPRESENTANT DES INTERETS DE LA BOURGEOISIE

L’action de l’Etat dans le domaine économique a pris de l’ampleur dans le courant du XXème siècle, ce qui a eu comme conséquence le fait que certains économistes aient qualifié l’Etat d’après la Deuxième Guerre Mondiale d’ " Etat providence ", par opposition à " L’Etat gendarme " aux fonctions régaliennes du XIXeme siècle.

SI l’Etat a eu plus d’importance dans l’économie au XXe siècle, c’est parce que la bourgeoisie, les entreprises capitalistes lui en avait assigné l’ordre, ceci afin de défendre leurs intérêts à l’époque de l’impérialisme.

La bourgeoisie dans une de ses multiples contradictions, n’a cessé alternativement d’avoir besoin d’un Etat intervenant d’une façon limitée dans l’économie quand elle se sentait assez forte pour affronter la concurrence, et d’un Etat intervenant d’une façon plus importante quand elle n’était pas capable d’affronter les contraintes extérieures.

Mais ne nous leurrons pas : l’Etat n’a jamais cessé d’aidé économiquement la bourgeoisie, d’une façon ou d’une autre. S’il est apparu un mythe d’un " Etat-gendarme ", c’est parce que la bourgeoisie n’avait à ce moment là pas besoin de la présence trop importante de l’Etat dans l’économie. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de présence de l’Etat dans l’économie.

Il est clairement établi que l’Etat du XIXème siècle n’a pas seulement eu une fonction répressive, puisqu’il a mis en place routes, voies ferrées, canaux pour désenclaver les régions, et a unifié les marchés pour les fondre dans un " marché unique".

Ne serait-ce que déjà aux XVIIème-XVIIIème siècles, suivant une politique économique protectionniste, l’Etat mettait en place des taxes douanières élevées.

Et si nous nous arrêtions seulement à la fonction répressive, la seule attribuée à l’Etat du XIXème par certains, cette fonction répressive de l’Etat avait pour but de protéger la propriété privée des moyens de production, et donc de protéger les intérêts économiques de la bourgeoisie.

N’était-ce déjà pas la une action économique de la part de l’Etat ?

L’intervention de l’Etat dans l’économie s’est accrue peu à peu parce que la bourgeoisie en avait besoin pour lutter contre la concurrence, mais aussi parce que les crises devenaient de plus en plus dangereuses pour les capitalistes.

L’autre élément causant la présence de l’Etat dans l’économie fut exogène : les capitalistes devaient faire face aux succès que rencontraient les idées communistes dans les masses, et ce grâce aux victoires rencontrées un peu partout dans le monde (révolution russe et industrialisation, l’URSS écrasant les nazis à Stalingrad, Chine populaire, Vietnam…).

L’Etat est intervenu pour contrer la soif de libération des masses en leur faisant miroiter le paradis capitaliste en faisant quelques concession dans le domaine social (création de la Sécurité Sociale en 1945..).

Il mena aussi une lutte aussi bien idéologique que répressive contre tout mouvement révolutionnaire, en France comme à l’étranger.

L’intervention de l’Etat dans l’économie s’est accrue à l’époque ou le capitalisme est passé au stade de l’impérialisme, pour solutionner les différents problèmes que les monopoles ne pouvaient résoudre seuls. Ils ont confiés à l’Etat la charge de résoudre ces problèmes.

L’Etat s’est donc vu assigner la mission de contrecarrer la baisse du taux de profit, mission qu’il accomplit par divers moyens : blocage des salaires pour permettre l’accroissement de la plus-value, ouverture ou préservation de marchés pour offrir des débouchés aux marchandises produites par les capitalistes et au capital-argent et à la capacité productive.

L’Etat français notamment, après l’écroulement du système colonial, a tissé des liens officiellement culturels, mais fondamentalement écono-miques, avec d’anciennes colonies, afin qu’elles continuent à être des terrains d’écoulement des marchandises produites par les entreprises françaises.

Ce faisant L’Etat français doit continuer à maintenir les positions de l’impérialisme français.

L’Union Economique Européenne, poursuit, quant à elle, une politique d’élargissement des marchés pour les entreprises. En supprimant les barrières douanières, en unifiant les monnaies…

L’Union Economique et Monétaire est une solution pour permettre aux monopoles de continuer à écouler leurs productions en réduisant les coûts.

Il ne faut pas croire qu’aujourd’hui l’Etat a complètement disparu de la sphère économique, et qu’il aura totalement disparu après la signature du traité d’Amsterdam.

L’Union Européenne n’est que la constitution d’un super-Etat bourgeois, fédérant écono-miquement les pays européens un peu comme le font les USA, dans lequel chaque Etat à ses propres lois (notamment en ce qui concerne la peine de mort) mais dont les intérêts communs sont représentés par la Maison-Blanche.

D’ailleurs la corruption, dont ont commence à parler à la commission européenne, démontre bien que la gestion européenne est fort semblable à celle pratiquée en France


COMMENT S’EXPRIME L’AIDE APPORTEE
PAR L’ETAT A LA BOURGEOISIE

Voyons maintenant les liens économiques qui existent entre l’Etat et la bourgeoisie, et par quels moyens l’Etat essaie de contrecarrer la baisse du taux de profit, ce qui en dernière analyse le but principal que lui assigne la bourgeoisie.

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1 Prise en charge par l’Etat de frais improductifs pour les entreprises privées

L’Etat gère les secteurs comme l’énergie (électricité), afin d’assurer aux monopoles des prix très intéressants pour eux. Ceci conduits à une réduction du prix de revient pour les entreprises, et donc une bonne position face à la concurrence.

Les frais de fonctionnement de l’Etat sont des sources de financement, une aubaine pour les entreprises capitalistes au travers de l’obtention de marchés publics, (écoles, bureau, fourniture, vente d’armes..).

L’Etat engage de plus en plus de fonds publics pour ouvrir des débouchés aux monopoles : recherche techno-logique, développement des moyens de communication…

L’aide accordée par l’Etat aux monopoles prend la forme de la construction d’importantes réalisations techniques et scientifiques financées grâce à des budgets considérables –et donc par les impôts- afin de développer des secteurs scientifiques dont les coûts auraient été trop élevés pour les monopoles.

Les secteurs dans lesquels s’engage l’Etat (aéronautique, nucléaire…) demande un important capital fixe. Le capital fixe n’a pas la souplesse du capital variable pour les entreprises capitalistes.

En cas de crise, une entreprise capitaliste possédant un important capital fixe est plus pénalisée que ses concurrentes, car si elle peut licencier son personnel, elle ne peut pas se séparer aussi facilement du capital fixe (machines, outils). Les frais engagés pour le capital fixe ne peuvent que se faire ressentir sur les prix qu’elle pratique, et elle devient moins compétitive que ses concurrentes.

Le fait que l’Etat finance de lourds investissements et projets scientifiques et techniques (conquête de l’espace…) permet aux monopoles de ne pas engager trop d’argent dans des investissements qui, avec la vitesse du progrès technique, deviennent vite obsolètes.

Le fait que les plus gros monopoles participent aux programmes nationaux accentue la croissance de ces monopoles, ainsi que la concentration et la centralisation du capital.

Ainsi, aux USA, IBM, qui participa au programme Apollo à partir de 1961, passa du 56ème rang des monopoles en 1957 au 6ème rang en 1971, réalisant un chiffre d’affaire de 68.8 millions de dollars en 1957 contre 1279.3 millions en 1972.

Dans la catégorie des secteurs non-rentables pour les monopoles, mais dont l’exploitation par l’Etat permet de contrecarrer la baisse du taux de profit, l’on peut citer l’enseignement, dont la finalité est d’aider au mieux les monopoles à avoir une main-d’œuvre qualifiée, afin de minimiser leurs coûts de formation et de production (un ouvrier bien formé coûte moins cher puisqu’il fait moins d’erreurs par exemple, et économise du temps et donc de l’argent à l’entreprise).

L’Etat prend donc en charge la formation professionnelle, la formation de cadres qui iront diriger de grandes entreprises, ce qui décharge le Capital privé de frais improductifs.


2. Les nationalisations

Les nationalisations dans le mode de production capitaliste n’ont rien à voir avec celles qui existent dans un système économique fondé sur la collectivisation des moyens de production, dans un pays communiste.

Les nationalisations ont l’avantage pour la bourgeoisie de renflouer les entreprises déficitaires, mais aussi, d’accompagner et d’impulser le développement de certaines industries ou de toute les industries.

Ainsi, les nationalisations d’après la seconde Guerre mondiale avaient pour objectif de reconstruire l’économie nationale.

Il va sans dire que les nationalisations sont aussi un bon moyen pour les actionnaires de gagner de l’argent puisque l’Etat les indemnise ; les nationalisations de 1981 auront coûté 58 milliards de francs, rien que pour cela.

L’existence des entreprises publiques a plusieurs avantages pour les capitalistes.

Elles participent à la création de la plus-value générale, sans pour autant participer au partage du profit général, puisqu’elles peuvent très bien ne pas faire de profit, et continuer à exister à l’aide de subventions.

Si les entreprises nationalisées, publiques, ont un taux de profit faible, elles laissent au secteur privé le soin de s’approprier la plus-value créée.

Quand les entreprises nationalisées commencent à faire des profits, elles sont immanquablement rendues au secteur privé, car celui-ci ne peut se permettre de voir la plus-value et le profit être approprié par le secteur public

En 1981, furent nationalisées, en autres, la CGE, St Gobain, Pechiney Thomson et Bull.

Quand ces entreprises furent privatisées entre 1986 et 1995, elles faisaient toutes des bénéfices, ce qui au n’étaient pas le cas lors de leur nationalisation. Cela fut aussi le cas avec Renault, France télécom, et ce sera le cas avec le Crédit Lyonnais dans lequel l’Etat a injecté plus de 190 milliards de francs et ce malgré la gestion plus qu’inconséquente de la part des dirigeants du Crédit Lyonnais.

L’Etat a toujours nationalisé, en même temps que les entreprises industrielles, des banques ceci afin de diriger l’épargne vers le financement des entreprises nationalisées.

Le maintien des entreprises publiques (mais aussi toutes activités de l’Etat) génère l’emploi de salarié/Es, l’achat de matériels ; cela assure le taux de profit des entreprises privées. Malgré tout l’activité du secteur public entraîne des prélèvements sur les profits et surtout sur les salaires, ce qui a pour effet de réduire les débouchés et le capital disponible pour l’accumulation


3. Financement direct ou indirect des entreprises capitalistes

Le financement des entreprises le plus employé à l’heure actuelle est celui que l’Etat emploie sous couvert de lutte contre le chômage.

Il est évident que le financement des entreprises au travers des multiples aides à l’emploi n’a jamais eu d’effet sur la diminution du nombre de chômeurs, par contre il a eu un effet direct sur les entreprises pour augmenter leurs profits et faire diminuer le taux de profit.

Il faut savoir que l’Etat investit chaque année plus de 160 milliards de francs pour financer la politique de l’emploi qui se traduit par la mise en place de contrats spécifiques qui permettent aux entreprises d’avoir une main-d’œuvre à bon marché et ainsi d’en extirper une plus-value conséquente.

Or cette politique de subvention aux entreprises en échange de l’embauche de quelques personnes s’avère particulièrement incapable de résoudre le problème du chômage.

Car si cette politique de l’emploi n’avait pas existé il y aurait aujourd’hui tout au plus 140000 chômeurs de plus, soit une goutte d’eau par rapport au 3 millions de chômeurs officiels et aux 5 millions officieux.

Si on s’arrêtait à une analyse purement petite-bourgeoise du problème, on s’étonnerait juste que la politique de l’emploi avec tout l’argent qui y est investi depuis 25 ans n’a pas réussi à réduire le nombre de chômeurs / chômeuses.

Mais il faut savoir que considérant que le capitalisme a toujours besoin d’une armée industrielle de réserve, les chômeurs / chômeuses, pour faire pression sur le niveau des salaires de l’armée industrielle active, les salariéEs, il est normal que le nombre de chômeurs / chômeuses n’est pas diminué.

De plus considérant que cette manne de l’Etat faire accroître le profit et contrecarre la baisse du profit des entreprises sans que celles-ci n’investissent en capital variable il est normal que ce procédé ne risque pas de s’arrêter un jour et que les entreprises préféreront toujours employer des gens payés par l’Etat que d’investir dans du capital variable c’est à dire dans l’achat de la main-d’œuvre salariée.

Donc plus le nombre de chômeurs/Seuses augmentera, et plus les entreprises recevront des fonds de l’Etat, et plus celui-ci fera croire qu’il lutte contre le chômage, et donc plus il financera les entreprises pour faire croire aux gens qu’il mène une politique de lutte contre le chômage.

Le gouvernement sous le prétexte de ne pas verser dans " l’assistanat " préfère ne pas augmenter les minimas sociaux des chômeurs/euses, mais subventionne en contrepartie les entreprises.

La raison de ceci est que les chômeurs/euses risquent de ne pas dépenser les faibles revenus que leur accorderait l’Etat (si il augmentait les minimas sociaux) dans des marchandises produites par des entreprises françaises, mais ils pourraient les dépenser en achetant des produits d’entreprises étrangeres.

L’Etat en choisissant de subventionner les entreprises préfère donc subventionner directement le Capital. Preuve de ceci est que les subventions que l’Etat accorde aux entreprises, serviront pour celles-ci, à aller investir à l’étranger (dans des pays à faible coût de main-d’œuvre) pour y construire des usines et ainsi perpétuer l’impérialisme français dans ces pays et augmenter la plus-value.


4 Garanti explicite du profit des entreprises capitalistes par l’Etat

Le IIIeme Reich avait conclue avec l’industrie du caoutchouc des contrats garantissant la rentabilité de ces entreprises.

La construction de ponts de réseaux de communications, d’infrastructure allège le coût de l’investissement pour les entreprises et relève leur taux de profit. La construction de voies ferrées vers 1840 est une bonne démonstration des rapports entre l’Etat et le capitalisme.

En 1842 une loi fut votée qui indiquait que l’Etat devait acheter les terrains sur lesquels devaient passer les chemins de fer et aussi construire les ouvrages d’art, et les compagnies n’auraient plus qu’à poser les rails et exploiter la ligne une fois celle-ci construite.

Mais il est évident que devant le bénéfice que pouvaient tirer tout capitaliste de l’exploitation des lignes de chemins de fer, l’Etat fit en sorte que se furent les plus importantes compagnies qui puissent obtenir le marché.

Ceci se passa sous le règne de Louis-Philippe qui été soutenu par toute l’aristocratie financière.

Mais Louis-Napoléon Bonaparte, une fois au pouvoir, ne changea en rien cette politique, puisqu’il rétrocéda même au secteur privé la ligne Paris-Lyon et accorda pour 99 ans la concession des lignes de chemins de fer aux compagnies privées. Enfin l’Etat versa 272 millions en 1863 pour que les compagnies continuent à construire des voies ferrées.

L’Etat racheta aussi toutes les lignes de chemins de fer déficitaire.

Les commandes publiques sont très importantes pour les entreprises capitalistes puisqu’elles peuvent compenser pour un temps la demande des consommateurs.

Elles servent surtout à contrecarrer la baisse du taux de profit en assurant des débouchés aux Capital par les marchés que propose l’Etat aux capitalistes.

Les entreprises de Bâtiment Travaux Publics ne vivent qu’avec les commandes que l’Etat leur fournit.

Ainsi Bouygues la première entreprise de BTP de France s’est même vue confié la première chaîne de télé de France (TF1). Les liens entre Bouygues et l’Etat ont fait d’ailleurs que TF1 a soutenu la campagne de Balladur pendant les élections présidentielles de 1995. Bouygues a aussi fait des reportages lénifiant sur le Maroc et son roi pour y obtenir des marchés.

Un exemple de la politique des marchés publics est le Stade de France. L’Etat a déboursé un peu plus de 9 milliards de francs pour la Coupe du Monde de foot en 1998, (le Stade de France à lui seul a coûté 2.7 milliards des francs).

Ceci afin que les monopoles (Nike, Coca-Cola en tête) fassent des profits. Les infrastructures (RER) auront quant à elles coûtées 3 milliards de francs.

Ajoutons à cela que l’Etat devra verser 70 millions de francs par an au consortium auquel le stade à été concédé par l’Etat tant qu’aucune équipe de première division (de la taille du PSG) ne viendra s’installer au Stade de France. L’on ignore par contre, combien l’Etat à donner pour que gagne l’équipe de France.

Les commandes de l’Etat ont aussi souvent été favorable à l’industrie de l’armement, au complexe militaro-industriel qui à eu son heure de gloire pendant l’existence de l’URSS.

Ce complexe militaro-industriel a d’ailleurs lourdement insisté pour que les Etats s’engagent dans des guerres afin qu’ils puissent avoir un prétexte pour financer les entreprises d’armement.

Le complexe militaro-industriel est aujourd’hui encore très puissant et ce particulièrement aux USA, pays dans lequel il s’est enrichi pendant la deuxième guerre mondial en fournissant des armes à la France et aux alliés, pour la petite histoire il faut savoir que le complexe militaro-industriel était près à vendre des armes aux nazis, mais ces derniers étaient moins bon payeurs que les alliés.


Etat, crédit, banque et finance

Le crédit est un élément très important dans le cycle du capital, de lui dépend la mise en valeur du capital, puisqu’il intervient pour réduire la vitesse de circulation du capital.

En effet sans crédit pas de production, puisque la production ne peut être recommencée sans transformation de la marchandise en argent, et donc de celle-ci.

" Le développement de la production capitaliste enfante une puissance tout à fait nouvelle, le crédit, qui à ses origines s’introduit sournoisement comme une aide modeste de l’accumulation, puis devient bientôt une arme additionnelle et terrible de la guerre de la concurrence, et se transforme enfin en un immense machinisme social destiné à centralisé les capitaux "

Le crédit qui à une extrême importance à l’époque de l’impérialisme pour les raisons que nous venons de voir, est un secteur important, mais aussi très sensible et ce surtout à l’époque de la concentration bancaire, ou la faillite d’une seule banque peut avoir un effet de réaction en chaîne, il était important que l’Etat intervienne dans ce secteur.

Après la crise de 1929-1933, l’Etat a permis à l’oligarchie financière de se restructurer afin d’éviter de nouvelles faillites (ce qui n’a pas permis d’en éviter quelques-unes unes quand même).

Fut donc décidé la séparation du crédit à long terme du crédit commercial pour que les banques puissent rapidement avoir des fonds de leurs débiteurs en cas de rués des personnes voulant récupérer de l’argent se trouvant sur leurs comptes.

Ceci afin que ne se reproduisent pas les événements qui ont eu lieu en 1929, et que les banques ne fassent pas faillites. Les prêts à court terme ne devaient être plus financés que par les dépôts bancaires à court terme et les crédits à long terme, financés par les dépôts bancaires à long terme (caisse de retraites, compagnie d’assurance-vie…)

L’Etat est aussi intervenu pour sauver de la faillite plusieurs banques (Lloyds en Angleterre, Crédit Lyonnais en France), ou en créant des organismes financiers spécifiques pour aider les entreprises, ainsi fut créée en France la Banque Française du Commerce Extérieur en 1944 (ayant pour but le financement à long terme du commerce extérieur), renaissance de la banque du commerce extérieur.

En 1945 est créée la Compagnie française d’assurance du commerce extérieur (COFACE) qui va couvrir les dépenses des entreprises qui vont investir à l’étranger pour étendre et consolider l’impérialisme français.

La dernière institution financière créée par les Etats demeure la BCE (Banque Centrale Européenne), la BCE dont la mise en place participe à la politique d’élargissements de débouchés pour les capitalistes.

Soulignons que la mise en place de l’UEM participe de la part des Etats européens à l’accroissement de la financiarisation de l’économie et au soutien de quelques gros monopoles européens, au détriment d’autres secteurs capitalistes.

Mais ceci n’est pas nouveau puisque que cela est une contradiction de plus du système capitaliste, contradiction qui est due au fait que les actions de l’Etat, si elles sont si parfois contradictoires, sont dues au rapport de force existant entre les différentes bourgeoisies existantes (industrielle, financière, propriétaires terriens)

Le lien le plus clair qui existe entre l’Etat et les organismes de crédit et la baisse ou la hausse des taux d’intérêts décidés par l’Etat avec la Banque de France, (taux qui seront maintenant décidé par la Banque Centrale Européenne).

Les taux d’intérêts sont "conseiller " à l’Etat par les organismes financiers privés en fonction de la conjoncture économique. Les taux influent directement sur les prêts que les banques consentent, ou sur les rémunérations des comptes bancaires. Biensûr plus les taux sont bas, plus ils sont avantageux pour que les entreprises investissent.

L’Etat en jouant aussi sur la circulation de monnaie, en fixant la parité des monnaies intervient aussi sur l’économie. Il ne faut pas croire que dorénavant avec l’euro, il y ait une profonde différence. La BCE qui décide dorénavant de la politique monétaire a été mise en place, tout comme l’Europe économique pour défendre les intérêts de la bourgeoisie, et notamment de la bourgeoisie monopoliste.

L’Etat peut aider le capital financier et le capital productif en jouant sur les taux de crédits, en les augmentant ou en les baissant (ce qui est plutôt d’actualité). Ce qui a pour effet de contraindre les gens à acheter ou à épargner.

Les intermédiaires financiers permettent discrètement aux entreprises de recevoir des fonds de l’Etat (ainsi la Caisse des dépôts et consignations mis beaucoup d’argent dans l’usine Citroën pour la renflouer après la crise de 1929)

Enfin, autre faveur de l’Etat au Capital financier, les salariés sont obligés d’avoir un compte en banque pour recevoir leurs virements ou encaisser leur chèque.

De cette façon l’argent qu’ils mettent sur leurs comptes et reversé sous forme de prêts par les banques aux capitalistes à des taux préférentiels. La ségrégation est aussi bien présente dans le système du crédit, puisque les particuliers ont des taux de rémunération de leurs comptes très faible comparés à ceux des entreprises capitalistes

Le rôle du gouvernement, du parlementarisme
dans l’aide à la bourgeoisie

Si l’Etat est le représentant officiel de la bourgeoisie, il faut à sa tête des gens qui représentent en personne l’Etat est donc les intérêts de la bourgeoisie.

Ces gens se sont les ministres, les parlementaires, et le président de la République, mais aussi ce sont aussi toutes les institutions de la dictature de la bourgeoisie...

Toute cette classe politique est en majeure partie issue des grandes écoles, de l’aristocratie ou de la bourgeoisie et a diverses fonctions qui visent toutes à préserver les intérêts de la bourgeoisie.

D’abord la clique politicienne à la fonction de légiférer, faire des lois qui ont pour but de préserver la propriété privée des moyens de production, d’étendre le profit des capitalistes (signature du traité de Maastricht et du traité d’Amsterdam).

Elle a aussi comme fonction de faire office de VRP dans d’autres pays en essayant de vendre ici une centrale atomique, la de négocier l’implantation d’une usine.

Elle, et enfin le pouvoir de répression, souvent employée au cours de l’histoire (la Commune, grèves réprimées par le gouvernement socialiste en 1948, démantèlement de tout mouvement révolutionnaire….)

Cette classe politicienne, entretient avec les capitalistes des liens que l’ont pourrait qualifier de mafieux.

Cela parce quel les politiciens sont chargés de garder la "boutique " et d’user de tous les moyens pour défendre et faire prospérer les profits des capitalistes.

Ceux-ci peuvent récompenser les politiciens avec des primes (ce que l’on appelle la corruption), ou les remplacer par d’autres quand ils voient que leur poulain donne des signes de faiblesses

(remplacement d’un régime " démocratique " par un régime fasciste..).

Les " commis " du capital ne sont donc en définitive que des pantins dont la légitimité démocratique est plus que discutable puisque, par exemple, sur une population d’environ 58 millions de personnes, Chirac ne fut élu en 1995 que par 15.763.027 personnes ce qui fait sur 58 millions de personnes il ne représente que 27.18% de la population. Et il représente 39.43% des 39.976.944 personnes inscrites sur les listes électorales pour les élections.

Ce qui est flagrant c’est que les petites divergences entre partis politiques sont des divergences sur le fond entre les représentants de différentes parties de la bourgeoisie (qui rappelons-nous n’est pas unique).

Les débats quant au traité de Maastricht, nous l’a prouvé, les divergences dans la classe politicienne venaient du fait que certains politiciens servaient soit les intérêts de la bourgeoisie des grands propriétaires fonciers, soit ceux des exploitants agricoles, soit ceux de la bourgeoisie industrielle, soit ceux de la bourgeoisie financière, ou encore les intérêts de la petit et moyenne bourgeoisie commerçante, la bourgeoisie

des monopoles contre celle des PME (PME dont le P " C "F s’est fait le défenseur attitré).

Mais sur le fond aucun partis médiatiquement représenté n’a contesté l’impérialisme de l’Union européenne, n’a contesté le fait que l’Union Economique n’allait servir que les intérêts de la bourgeoisie européenne unifiée contre le prolétariat. Tous les partis (le F.N. y compris) essayant de sauvegarder les intérêts de la bourgeoisie dont ils sont les représentants

Si la classe politicienne est parfois divisée quand il s’agit de défendre les intérêts de la bourgeoisie, elle est toujours unie quand il s’agit de réprimer le peuple, de lui soutirer de l’argent, de le laisser se faire exploiter par le capitalisme….

En bons chiens de garde du capitalisme les politiciens font extrêmement bien leur travail, en tant que représentant du peuple se sont des hypocrites et des menteurs éhontés. Ainsi les promesses électorales qu’ils font avant chaque élection (réduction des impôts, réduction du chômage…) ne sont jamais tenues une fois qu’ils sont élus.

Et pour cause, puisque marionnettes du Capital, leur baratin ne sert qu’à extirper quelques voix de personnes crédules, (qui croient encore que les élections peuvent changer quelques choses) afin de se donner une légitimité qui n’est qu’apparente (voir plus haut)

Le subterfuge du parlementarisme est d’intégrer dans ses rangs des partis qui s’appuient sur un héritage révolutionnaire pour la forme, mais qui n’hésite pas à le trahir sur le fond.

Ainsi le P " C "F, parti révisionniste par essence, " le révisionnisme est une forme de l’idéologie bourgeoise.

Les révisionnistes effacent la différence entre le socialisme et le capitalisme, […]. Ce qu’ils préconisent est en fait non pas la ligne socialiste, mais la ligne capitaliste " n’hésite pas en participant au gouvernement à appuyer la politique capitaliste du gouvernement libéralo-keynesien de Jospin.

C’est trahir le peuple que de participer à un niveau national ou régional, comme le font les petits-bourgeois de la LCR, ou la secte LO (Trotsky-est-leur-messie), car cela ne sert à cautionner, en définitive, que la démocratie formelle, étroite et étriquée dans laquelle le capitalisme se donne bonne figure.

C’est donc cautionner indirectement le capitalisme.

Le gouvernement, les organes " représentatifs " de la démocratie, en fait de la dictature de la bourgeoisie, servent en définitive, à n’être que les " " commis " du groupe dominant " pour l’exercice des fonctions subalternes de l’hégémonie sociale et du gouvernement politique, c’est-à-dire :

1.de l’accord " spontané " donné par les grandes masses de la population à l’orientation imprimée à la vie sociale par le groupe fondamental dominant, […]

2. De l’appareil de coercition de l’Etat qui assure " légalement " la discipline des groupes qui refusent leur " accord " tant actif que passif ; mais cet appareil est constitué pour l’ensemble de la société en prévision des moments de crise dans le commandement et dans la direction, lorsque l’accord spontané vient à faire défaut "

Le gouvernement légifère donc pour créer des lois au service de la bourgeoisie.

La dernière preuve que les lois vont dans le sens de la bourgeoisie, est la loi sur les 35 heures, qui aboutit avec l’annualisation du temps de travail à abonder dans le sens de la flexibilité du temps de travail, tendance en vogue ces temps-ci dans les entreprises.

Cette loi à en effet à démontrer son inefficacité à résorber le chômage (le contraire aurait été étonnant), puisque au mois de janvier seulement 100000 emplois avaient été crées ou sauvés. Mais son financement, lui, a coûté 7 milliards de francs, milliards qui sont tombé dans la poche du patronat.

La fonction répressive, du gouvernement (que nous n’évoquerons pas trop en détail ici) à de tout temps permis à la classe possédante de continuer à faire du profit, et à maintenir le peuple dans la misère, dans des conditions de vie précaire, en brisant pour cela tout mouvement de résistance réelle (nous ne parlerons pas ici de la " résistance " des syndicats collabos du patronat et des premiers d’entre eux la CFDT et la CGT qui ont fait preuve de leur efficacité pour casser les grèves).

Les gouvernements de droite ou de la gauche libéralo-keynessienne (le PS) n’ont jamais hésité à réprimer par la violence les mouvements de grève, les mouvements révolutionnaires (Fraction Armée Rouge en Allemagne…).

La répression peut s’effectuer d’une façon plus subtile, en divisant les travailleurs comme s’efforce de le faire le Front National (parti légal grâce à Mittérand et qui jouit d’une manne financière de 41 millions pris sur les impôts)

Les décisions des instances de la dictature bourgeoisie, sont appliquées par une pléthore de fonctionnaires, dont l’efficacité et la soumission au capital à fait ses preuves.

Au premier rang de ses fonctionnaires, se trouvent la police et l’armée dont la fonction " est assuré par des lois d’exception, grâce auxquelles ils jouissent d’une sainteté et d’une inviolabilité particulière ".

La police et l’armée n’ont jamais hésité à prendre partie pour la bourgeoisie, dans tous les combats qui l’opposait au prolétariat et aux luttes de libération nationale et anti-impérialistes qui ont secouées les anciennes colonies de la France. Souvenons de Charonne, souvenons-nous de l’Algérie, souvenons-nous de mai 68…..


LE FINANCEMENT DE LA MACHINE D’ETAT

L’Etat pour financer sa politique de soutien aux capitalistes à besoin d’argent, ne serait-ce déjà que pour entretenir la pléthore de fonctionnaires qui le serve.

Pour financer l’Etat les gouvernements ont recours à emprunter auprès des établissements financiers, des entreprises et des particuliers fortunés.

Cette situation fait que " la fortune publique échoit aux mains de la haute finance".

La dette publique fait en effet le bonheur du capital financier, et cela est entretenu par les gouvernements car dès que les taux d’intérêts augmentent, augmentent parallèlement les intérêts du capital financier, et ce au désespoir des autres tenants de la bourgeoisie qui empruntant au même taux, recule souvent pour investir devant la hausse des taux d’intérêts.

Cette dette publique atteignait en 1998 un montant de 4068 milliards de francs (soit 48% du PIB) et le montant de ses intérêts était de 234.9 milliards de francs pour la même année.

Cela est nettement plus qu’en 1970, année ou la dette publique se chiffrait alors à 166.93 milliards de francs.

La dette publique n’a cessé d’augmenter parallèlement au besoin de financement de l’Etat, de cela découle le fait que les impôts ont aussi augmenté en parallèle, puisque les intérêts et la Dette publique sont remboursés exclusivement par les impôts qui servent aussi à financer directement les dépenses de l’Etat.

Marx disait à propos des impôts : " L’impôt, c’est la cinquième divinité, à côté de la propriété, de la famille, de l’ordre et de la religion ". Les impôts servent, donc, à financer toute la machine de l’Etat : gouvernement, fonctionnaires, armée, police, entreprises nationalisées, il pèse bien évidemment sur la grande partie de la population, c’est à dire sur le peuple.

L’Article 13 de la Constitution de précise que " Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable; elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. ".

L’on pourrait croire à la lecture de cet article que chacun/E paie équitablement des impôts en fonction de ses revenus, et que l’impôt est une contribution commune de chacun/E dans l’intérêt de tous/Tes.

Mais la réalité est toute autre puisqu’il y est bien indiqué que l’impôt sert à " l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration " donc sert principalement les intérêts de la bourgeoisie, puisque l’Etat est là pour la défendre, la protéger et faire fructifier son profit.

Les impôts sont de plusieurs sortes : impôts sur le revenu, contributions sociales, TVA etc..

L’impôt sur le revenu

L’impôt sur le revenu représentait en 1998 pour l’Etat une recette de 296.5 milliards de francs, selon la loi des finances de 1998.

L’impôt sur le revenu est discriminatoire à la base. En effet, les revenus des salariés sont automatiquement déclarés au Fisc par leurs employeurs.

Ce qui n’est pas le cas de ceux/celles qui ne sont pas salarié/Es et qui peuvent déclaré/Es ce qu’ils veulent au Fisc.

Ceci n’est pas le seul cadeau fait à la bourgeoisie, puisque la déduction de 10% des frais professionnels touche principalement les cadres de toutes sortes.

Une réduction de 30% supplémentaire est d’ailleurs accordée aux journalistes (sans doute en contrepartie de leurs services rendus à l’Etat et au Capital). Ainsi, exemple parmi tant d’autres exemples, au mois de janvier 1999 Dominique Straus-Kahn (ministre type d’un gouvernement de droite) prévoit d’alléger la fiscalité sur les stocks-options, stocks-options qui ont fait la fortunes des patrons.

La bourgeoisie aime bien se faire des cadeaux et les déductions d’impôts et exonérations de toutes sortes font qu’au total, d’après un rapport de l’INSEE de septembre 1997, les prélèvements fiscaux ampute 15% des revenus des ménages ayant un revenu annuel de 38800 Frs et seulement de 21% les revenus des ménages ayant des revenus annuels de 450470 Frs.

Ainsi, aussi, on recensait en 1993 on dénombrait " 10 contribuables non imposables…et millionnaires ". François Pinault (Le Printemps, 16% de Bouygues….) dont la fortune est évaluée à 12 milliards de francs, à été exempté de l’impôt sur la fortune en 1996.

Ceci parce qu’il avait emprunté en 1995 140 millions de francs pour acheter des actions de son groupe, dont il possédait déjà 40%. Considéré comme " outil de travail " et donc non imposable cet emprunt fut déduit de son patrimoine imposable au titre de l’ISF (Impôt sur les grandes fortunes).

Voilà donc la réalité de l’égalité devant l’impôt sur le revenu. Celui-ci touche principalement les masses, et les revenus de la bourgeoisie sont peu ou pas touché. Voilà la réalité de l’égalité devant l’impôt.

Alors que l’Etat accorde exonérations et déductions à la bourgeoisie, les masses payent de plus en plus d’impôts et les personnes à qui l’impôt devrait être destiné en tout premier lieu (SDF etc…) ne voient pas trop la couleur de la contribution à la solidarité nationale.


Les cotisations sociales

Certains économistes alliés de la bourgeoisie font une distinction entre les impôts et les cotisations sociales.

Or dans l’esprit, il n’y a pas de distinction entre les impôts et les cotisations sociales, puisque tous deux sont soustraits au salaire.

Les gens payent cotisations sociales et impôts sur le revenu en échange d’une éventuelle contrepartie qui n’est ni certaine ni probable.

Ainsi les impôts servent à financer la construction d’autoroutes, mais ont peut très bien ne jamais avoir à se servir d’une voiture et donc ne jamais emprunter une autoroute.

De même quelqu’un peut très bien ne jamais tombé malade ou ne jamais allé à l’âge de la retraite, alors qu’il paye des cotisations maladie et retraite.

Ce qui est remis en cause ici, ce n’est pas le principe de solidarité des cotisations sociales, mais le fait que le principe de solidarité soit détourné au profit de l’Etat et du Capital.

En effet, si nous n’étions pas dans un système ou le salariat domine, les gens pourraient très bien avoir d’autres formes de ressources que la vente de leur force de travail.

Or dès qu’il ne peuvent plus utiliser celle-ci, c’est au peuple de la prendre en charge, car elle n’est alors plus utile au patronat .

On nous serine que ce système de " solidarité " est exemplaire et innovatrice.

On nous dira que la France est quand même mieux loti que les USA en matière de prestation sociale.

Il faut quand même savoir que pour les soins dentaires la Sécu ne rembourse que 32Frs sur 100frs de dépense et les mutuelles ne remboursent que 28Frs de plus. Mutuelles auxquelles ne cotisent que 51% des chômeurs. Selon le ministère de la Santé, en 1998 200000 personnes (chiffres quelque peu allégé) ne disposaient d’aucune couverture sociale..

En ce qui concerne les cotisations chômage, la non plus ce n’est pas sur que la France soit championne de la prise en charge des chômeurs.

L’allocation spécifique de solidarité est à un peu plus de 140 Frs (montant minimal) par jour pour 6 mois.

Voilà ce qu’est la " solidarité " dans le mode de production capitaliste, alors que pendant ce temps l’Etat exonère ou allège le paiement des cotisations patronales des entreprises.

Ces dernières financent de moins en moins la prise en charge des salarié/es quand ils/elles sont malades, à la retraite ou tout simplement quand ils/elles sont au chômage.

Ainsi l’UNEDIC (administré par le patronat et par les syndicats-laquais-du-patronat) qui en 1996 était excédentaire de 13 milliards de franc fit un cadeau de 3.3 milliards de francs aux entreprises en diminuant de 0.21 points leurs cotisations chômage.

Elle leur fit aussi un autre cadeau de 3 milliards de francs sous la couverture d’aides à l’emploi.

Voilà à quoi ressemble la solidarité dans la société capitaliste, la solidarité cela veut dire que ce n’est pas les bourgeois, ceux qui ont le plus de moyens, la classe dominante qui aide ceux qui en ont le plus besoin, la solidarité cela veut dire que la plus grande partie de la population est obligée (par la force) de subvenir au frais non profitable pour les capitalistes de la plus-value qu’elles en extrait.

Ainsi de plus en plus les cotisations sociales augmentent pour les salariés, et leur extension touche aussi bien les chômeurs que les retraités, de ce fait la fiscalité touche la plus grande partie de la population c’est à dire le prolétariat, tandis que la bourgeoisie qui parait-il pli sous le poids des impôts continue à s’acheter vêtements, voiture et maison de luxe.

L’avantage, pour les capitalistes, des cotisations sociales, c’est qu’elles servent à financer un " salaire " indirect (indemnité chômage, retraite, allocations familiales…), et donc sont source de débouchés pour les entreprises qui peuvent ainsi vendre des produits à une partie élargie de la population, les allocations diverses servent aussi à cela, et ne sont pas là par pur humanisme.

Le désavantage pour les capitalistes est que les cotisations entre dans le salaire qu'ils doivent payer, d’où comme nous venons de le voir le désengagement progressif des entreprises dans le versement de frais-improductifs pour elles.

Ce désengagement atteindra bientôt un tel niveau que les gens devront bientôt être obligé d’avoir de cotiser à des caisses privées ce qui causera d’une part des inégalités sociales évidentes (les plus riches pourront cotiser plus voir cotisés tout court), et d’autre part cela enrichira encore plus le capital financier qui à déjà s’est déjà occupé de ces caisses privées afin que les gens épargnent pour leur retraite.


L’impôt sur les sociétés

La bourgeoisie n’est pas fondamentalement masochiste, ainsi il est " normal " qu’elle fasse peser sur les masses l’entretien et le financement de la machine d’Etat.

Ce qui est vrai pour les revenus des bourgeois, l’est encore plus en ce qui concerne les bénéfices de leurs sociétés. Comme nous l’avons vu la loi des finance de 1998 prévoyait que l’impôt sur le revenu (pompé essentiellement sur la grande masse des gens) rapporterait 296.5 milliards de francs.

L’impôt sur les sociétés ne rapporterait la même année que 188.2 milliards de francs, ce qui fait quand même une différence. Ceci est du principalement au fait que les sociétés se voient octroyés toute une série d’exonérations et de déductions :

- Les provisions (élément purement comptable) prévues pour faire face à des pertes, sont déduites du bénéfice imposable

- Les entreprises qui s’installent dans certaines régions, qui font une reconversion des installations peuvent être exonérées de taxe professionnelle

- Sont déductibles des bénéfices imposables des sociétés, les revenus des PDG qui sont considérés comme des salariés

- Sont exonérés d’impôts les bénéfices qu’une entreprise française à tirer de ses activités à l’étranger

- Sont exonérées temporairement d’impôts les entreprises s’installant dans certains secteurs et les entreprises nouvellement crées, " commerciales ou industrielles " (le système fiscale français)

- Dans les grands groupes, la société mère peut payer l’impôt sur les sociétés pour l’ensemble des sociétés du groupe, l’avantage d’un tel système, est qu’elle peut déduire du bénéfice imposable les déficits constatés d’une ou plusieurs de ses filiales

- Une entreprise peut déduire de ses bénéfices, les déficits qu’elle a antérieurement subie

- Les amortissements des investissements peuvent être déduits des bénéfices imposables

Toutes ces déductions font qu’en fin de compte les entreprises ne contribuent plus tellement au financement de la machine d’Etat.

Elles payent d’ailleurs moins d’impôts qu’elles ne reçoivent de cadeaux de la part de l’Etat, comme nous l’avons vu plus haut.

La tendance au désengagement du financement de l’Etat par les entreprises est due au fait, que cela leur permet de contrecarrer la baisse du taux de profit, en investissant ou en ayant des prix plus compétitifs par rapport à la concurrence. Ce qu’il faut signaler c’est qu’en cas d’une éventuelle hausse des impôts sur les sociétés, celles-ci peuvent reporter le poids des impôts sur leur prix, ceci au détriment des masses, qui elles ne peuvent augmenter leurs salaires proportionnellement à l’augmentation des impôts.


La TVA

L’origine de la TVA remonte à 1917, année ou un impôt sur la consommation est mis en place pour faire face aux dépenses de la guerre (donc pour financer la bourgeoisie).

Dans les années 50, alors que l’euphorie industrielle qui suit la deuxième guerre mondiale, s’essouffle, la TVA est mise en place. Celle-ci va permettre aux entreprises de déduire, comme elles le font avec l’achat de leurs matières premières, la taxe à la production. Donc dès le départ la TVA est comme nous le voyons, mis en place pour favoriser la production et donc le Capital.

Le principe de la TVA est relativement simple : Une entreprise fabrique un produit pour 2000Frs sur lequel sera calculée une TVA au Taux de 20.60% (donc 412Frs).

Cette entreprise reversera les 412 Frs de TVA à l’Etat et vendra le produit 2412 Frs à un détaillant. Celui-ci vendra le produit au consommateur 3000Frs en créant 600 Frs de TVA. Il reversera au Fisc les 600 Frs de TVA et se verra remboursé par le Fisc les 412Frs de TVA que l’entreprise lui avait facturé. Le consommateur par contre devra quant à lui payer les 800 Frs de TVA sur le produit final.

En définitive, c’est le consommateur, le dernier maillon de la chaîne qui subit le coût de la TVA, ne pouvant lui se faire rembourser la TVA sur le produit qu’il a acheté.

Cet impôt est particulièrement injuste, puisqu’il touche n’importe quel consommateur et même les pauvres. Ainsi pour l’achat d’une baguette de pain à 4.40Frs, dans le prix et compris une TVA à 5.50%.

Le fait que même les produits de première nécessité soient touchés par cet impôt le rend particulièrement inacceptable. Mais le fait qu’il soit particulièrement invisible, puisque les commerçants n’affichent jamais le prix hors taxe et le prix TTC, le rend très pernicieux.


La lutte contre la bourgeoisie
est aussi la lutte contre l’ETAT

Les anarchistes se contentent de voir dans l’Etat l’alpha et l’oméga de tous les maux de la société, mais pour eux tout Etat est semblable, et dans leur logique libérale, il ne même pas être question même d’un Etat des travailleurs/Euses.

Il faut garder en tête, que l’Etat n’est rien d’autre que l’appareil dont se sert la bourgeoisie pour asservir le peuple, et donc un Etat du peuple ne pourra jamais oppressé le peuple.

L’Etat bourgeois s’est modernisé au fil des siècles et " au fur et à mesure que le progrès de l’industrie moderne développait, élargissait, intensifiait l’antagonisme de classe entre le capital et le travail, le pouvoir d’Etat prenait de plus en plus le caractère d’un pouvoir public organisé aux fins d’asservissement social, d’un appareil de domination d’une classe ".

L’Etat est donc nécessaire à la bourgeoisie pour dominer les travailleurs/seuses, les chômeurs, protéger la bourgeoisie de toute offensive du mouvement révolutionnaire, défendre et faire fructifier les intérêts de la bourgeoisie.

C’est pour cela, qu’il ne faut pas négliger l’action contre l’Etat, mais ne jamais se focaliser et se concentrer sur l’Etat en oubliant qu’il n’est donc en définitive qu’un appareil de la bourgeoisie.

Cependant la lutte contre la bourgeoisie peut passer aussi par toute forme de lutte contre l’Etat : grève des impôts, soutien aux sans-papiers (victimes de lois racistes), attaque contre les lois brisant les maigres avantages sociaux, et celles visant à favoriser la bourgeoisie, il faut dénoncer le fait que le pseudo-parlementarisme bourgeois laisse la parole au fascistes du FN, sous couvert de démocratie, alors que leur légalité est en fait un moyen de divisé les masses et donc d’émousser les luttes des travailleurs/euses (et cela profite donc au patronat).

Les révisionnistes du P " C "F, les libéralo-keynesien du PS, les anarcho-vert-libéraux, les petits-bourgeois trotskystes essaient de faire croire aux gens que les élections peuvent changer les choses, et ce faisant ils font le jeux des capitalistes.

Nous ne devons pas tomber dans le piège, et créer des lieux totalement autonome, avoir une attitude de rupture face à l’Etat et donc face à la bourgeoisie.