Critique de l'EURO
comme politique impérialiste
Article
paru dans Front Social n°11
La volonté des gouvernements européens davoir
une monnaie unique nest pas récente.
Ainsi Rome, par la force, écoulait
sa seule monnaie dans son Empire. LAllemagne nazie rêvait,
elle aussi, dune union monétaire après lavènement
de la victoire totale du Reich (qui neut heureusement jamais
eu lieu et ce grâce à lURSS).
Le désir de mettre en place
une monnaie unique en Europe a toujours, comme on le voit, découlé
de politiques totalitaires des plus néfastes et nuisibles.
Nous devons également observer
le fait que ce nest pas un fait nouveau pour le monde moderne
capitaliste ; la politique dunion monétaire daujourdhui
est à mettre directement en parallèle avec celle
de lAllemagne impérialiste nazie.
Il faut bien voir le régime
libéral défendu et prôné par la troïka
des gouvernements européens successifs mène une
politique adaptée aux besoins de la bourgeoisie impérialiste
dEurope de lOuest .
Cette mise en place de leuro
est laboutissement dun long processus qui débuta
avec la signature du Traité de Rome, qui a été
lextension de la Communauté Européenne du
Charbon et de lAcier (CECA) créée en 1951.
Leuro est aussi issu dune politique monétaire
empirique qui a montrée ses faiblesses et son incompétence
avec les accords de Bretton Woods et le S.M.E.
A) DU GOLD EXCHANGE
STANDARD AU S.M.E. :
LES SYSTEMES MONETAIRES
1944 : LES ACCORDS
DE BRETTON WOODS
Leur nom vient du fait quils
ont été signés en 1944 dans une ville des
Etats-Unis portant le nom de Bretton-Woods.
Aussi dénommé Gold
Exchange Standard, le système monétaire issu des
accords de Bretton-Woods reposait sur la toute puissance du dollar
et lhégémonie des USA sur les pays qui avaient
choisis dêtre alliés de loncle Sam après
la seconde guerre mondiale.
Le Gold Exchange Standard était
basé, en théorie, sur une convertibilité
du dollar en or (les USA fixaient à 35 dollars lonce
dor) dans un système de change fixe mais ajustable,
et une fluctuation des monnaies fixées à ±1%
autour du dollar.
En pratique, la convertibilité
du dollar en or était virtuelle. La pression des USA sur
ses alliés fit que ceux-ci entassèrent les dollars
sans les convertir en or (ainsi sur les 80 milliards de dollars
crées entre 1947 et 1971, seulement 20 milliards furent
convertis en or).
Le dollar devint donc une monnaie
internationale de fait, et sa domination fit que cela permis
aux USA de financer ses guerres (et notamment la guerre du Vietnam)
et son expansion avec la complaisance de ses alliés.
Le système, qui fit que le
dollar devint plus abondant que la demande qui en était
faite, commença à se fissurer au début des
années 60 quand des velléités impérialistes
locales (en France notamment) émergèrent, poussant
certains pays à se détacher des USA et à
convertir systématiquement les dollar en or.
Le système de Bretton-Woods,
qui avait aussi mit en place le FMI, fut stoppé le 15
août 1971 quand Nixon annonça la " suspension
" du dollar en or.
1973 LE SERPENT MONETAIRE EUROPEEN
Suite à la mise en "
suspens " du Gold Exchange Standard furent signés
en Décembre 1971 les accords de Washington.
A ce moment le dollar est dévalué
de 7.89% par rapport à lor dont le prix de lonce
passe de 35 à 38 dollars.
Les marges de fluctuation du système
passent, quant à elles, de ±1% à ±2.25%
par rapport au dollar, mais les pays européens possèdent
une marge de fluctuation de ± 4.5% entre leurs monnaies.
En mars 1972, les pays européens
décident de réduire cette marge de fluctuation
à ±2.25%, cest lacte fondateur du Serpent
Monétaire qui naîtra officiellement en mars 1973.
Le Serpent monétaire
est un système de change fixes qui existera jusquen
1978
Son abandon est dû a plusieurs
raisons: la fuite de capitaux et linflation qui poussent
à la dépréciation de certaines monnaies,
la crise économique qui samplifie par la crise monétaire,
les sorties du serpent du Royaume-Uni et de lItalie en
février 1973, de la France en 1974 et en 1976 (après
quelle y soit de nouveau entrée en 1975), lengagement
de certains pays (Allemagne...) dans des voies de politiques
monétaires rigoristes incompatible avec les politiques
expansionnistes poursuivie par dautres pays (France....),
la dépréciation du dollar.
1978 LE SME
Suite à léchec
du Serpent monétaire, les gouvernements ouest-européens
se lancèrent dans la création du Système
Monétaire Européen (SME).
Le SME était axé autour
dun système de changes stables, fixes mais ajustables.
Cela fonctionnait de la manière
suivante : chaque monnaie était définie par un
cours-pivot relatif au cours de lECU (dont le cours était
fonction de la moyenne du cours des différents monnaie
et du PIB-poids économique- de chaque Etat européen).
Les monnaies ne pouvaient fluctuer
autour de ce cours pivot que dans la limite dune marge
de fluctuation de ±2.25%.
Ce système a plus ou moins
bien fonctionné jusquen 1992. Pendant lété
de cette année la, la Lire et la Peseta sont dévaluées
à plusieurs reprises, les spéculateurs les estimant
surévaluées. La Lire et la livre sterling durent
elles aussi quitter le SME.
A lété 1993
cest autour du franc dêtre pris dans la tourmente
de la spéculation.
Plusieurs faits auraient convergé
pour alimenter et créer les crises de 1992-1993.
Lun de ces faits et non des
moindre serait la réunification allemande. LAllemagne
augmenta ses taux dintérêt lors de la réunification
pour pouvoir la financer. Ceci eu des conséquences sur
les autres pays qui subissaient à ce moment la un début
de forte récession.
Pourquoi laugmentation des
taux dintérêt par lAllemagne a eu une
incidence sur les autres pays européens?
Parce que ceux-ci avaient décider,
pour résorber leur inflation, de caler leur taux sur celui
de lAllemagne, qui avait un faible taux dinflation.
Pour stabiliser leurs prix les autres pays européens ancrèrent
leurs monnaies sur le mark, réputé monnaie "
forte ", (ce qui en France aboutit à la politique
du franc " fort ").
Linconvénient dun
tel suivisme monétaire est que, lorsque lAllemagne
décida daugmenter ses taux dintérêt,
les autres pays européens durent faire de même.
Ainsi la France fut attaquée pendant lété
1993 par les spéculateurs, car elle avait augmenté
ses taux dintérêt alors quelle connaissait
un début de grave crise économique.
Lautre raison de la crise
du SME pourrait être due à la libéralisation
de la circulation des capitaux qui devint effective le 1er janvier
1990.
Des sommes importantes se mirent
alors à circuler sur les marchés des changes, des
sommes tellement importantes que les banques centrales épuisaient
leurs réserves en luttant contre la spéculation.
Ceci fut la cause de la sortie de
la livre-sterling du SME en septembre 1992.
Après les crises de 1992-1993
le SME verra ses marges de fluctuations passées de ±
2.25% à ± 15% ce qui démontre bien que ce
mécanisme monétaire avait était construit
dune manière bancale, et avec une incompétence
paroxystique.
B) LES TRAITES POLITIQUES ET ECONOMIQUES
1951 :LA CECA le 9 mais 1950 le
ministre des affaires étrangères de la France,
Robert Schuman prononça un discours qui allait devenir
la pierre angulaire des fondateurs de lEurope libérale.
En voici quelques extraits :
" Par la mise en commun de
productions de base et linstallation dune Haute Autorité
nouvelle, dont les décisions lieront la France, lAllemagne
et les autres pays qui y adhéreront, cette proposition
réalise les premières assises concrètes
dune fédération européenne indispensable
à la préservation de la paix "
" Pour que la paix puisse vraiment
courir sa chance, il faut, dabord, quil y ait une
Europe.
Cinq ans presque jour pour jour
après la capitulation sans condition de lAllemagne,
la France accomplit le premier acte décisif de la construction
européenne et y associe lAllemagne.
Les conditions européennes
doivent sen trouver transformer[...]LEurope naîtra
de tout cela, une Europe solidement unie et fortement charpentée.
Une Europe où le niveau de
vie sélèvera grâce au groupement des
productions et à lextension des marchés qui
provoqueront labaissement des prix ".
Derrière le prêchi-prêcha
de ces paroles se cachait en fait la philosophie démocrate-chrétienne
qui navait dautres ambitions que de faire de lEurope
une puissance économique égale et alliée
des USA pour combattre lURSS et les pays socialistes.
Cela donna donc lieu, à Paris
en avril 1951, à la signature dun traité
entre la RFA, la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas
et lItalie ; en vue dinstaurer la Communauté
Européenne du Charbon et de lAcier (CECA).
La CECA, instance supranationale,
avait pour but économique de gérer la production
du charbon et de lacier entre les pays signataires du Traité
de Paris.
Les membres de la CECA eurent par
la suite lidée de la création dune
Communauté Européenne de Défense (CED).
Ce projet se heurta au refus du parlement français en
1954 pour des raisons purement nationalistes.
Mais les adhérants de la
CECA poursuivirent leur action, et en 1955 à Messine (Italie)
lancèrent deux projets : lun était axé
sur la construction de la futur CEE et lautre sur celui
dune Communauté Européenne de lEnergie
Atomique (ou EURATOM).
Ceci allait tracer la voie vers
le Traité de Rome.
1957 : LE
TRAITE DE ROME
Le traité instituant la Communauté
Economique Européenne fut signé le 25 mars 1957
par les mêmes pays qui avaient adhérés à
la CECA Le Traité de Rome avait principalement pour but
:
1) la Suppression des droits de
douane entre ses signataires pour libérer la circulation
des marchandises comme en atteste notamment son article 9 : "
La Communauté est fondée sur une union douanière
qui sétend à lensemble des échanges
de marchandises, et qui comporte linterdiction, entre les
Etats membres, des droits de douane à limportation
et à lexportation et de toutes taxes deffet
équivalent.. "
2) La libre circulation des capitaux
: " Les Etats membres suppriment progressivement entre eux
[...] les restrictions aux mouvements de capitaux appartenant
à des personnes résidant dans les Etats membres...
" (article 67 du Traité)
3) La libre circulation des services
4) libre circulation des personnes
5)Introduire des règles pour
doper la concurrence :
6)Elaborer une politique monétaire
et économique commune aux Etats membres " Les Etats
membres considèrent leur politique de conjoncture comme
une question dintérêt commun. Ils se consultent
mutuellement et avec la Commission sur les mesures à prendre
en fonction des circonstances " (article 103 du Traité).
Toutes ces mesures étaient
prises en vue daccéder à la création
dun marché commun.
Les signataires du Traité
de Rome nont pas oublié un petit passage sur la
politique sociale : " Les Etats membres conviennent de la
nécessité de promouvoir lamélioration
des conditions de vie et de travail de la main duvre
permettant leur égalisation dans le progrès ".
Formule purement démagogique
comme lattestera la montée du chômage en Europe
par la suite.
Enfin, et puisque le Traité
de Rome devait perpétuer les objectifs de la CECA, il
va sans dire quil devait continuer à faire de lEurope
une alliée des USA. Pour se faire les signataires du Traité
se réservaient le droit de signer des accords économiques
influencé par limpérialisme américain.
Ce fut le cas par exemple avec la signature du GATT.
1986 : LACTE UNIQUE
LActe Unique est né
de la volonté des gouvernements européens, au sommet
de Fontainebleau en 1984, de faire une refonte du Traité
de Rome pour injecter encore plus de libéralisme dans
la construction européenne.
Cette ascension de la politique
économique européenne vers la voie libérale
sest faite en jonction avec les chefs dentreprises
européens, et elle nest en faite que la réponse
à leur demande dun grand marché unique.
Ainsi une organisation patronale
(lERT) a fortement influencé les gouvernements européens
pour quils plaident de plus en plus en faveur du libéralisme
et du patronat européen.
LERT
En 1982, Pehr Gyllenhammar, directeur
général de Volvo, et Etienne Davignon, Commissaire
Belge à lindustrie, vont créer un comité
ayant pour but que la construction européenne emprunte
un chemin radicalement libéral.
Avec des dirigeants dentreprises
européennes (dont FIAT, RENAULT, SAINT-GOBAIN, PHILIPS,
NESTLE, BSN, SHELL, UNILEVER, BOSCH...) ils vont, à Paris
en 1983, donner naissance à lEuropean Roud table
(ERT).
La philosophie libérale des
membres de lERT les incitent notamment, à essayer
de convaincre les chefs dEtats européens de cesser
de subventionner et de soutenir les entreprises sur le "
déclin ", et au contraire, de financer et daider
les entreprises qui iraient dans le sens de la " progression
" et de " linnovation technologique ".
Le grand projet de lERT consiste
cependant en la création dun grand marché
unique européen, ceci pour faire face à la concurrence
américaine et japonaise qui profiterait, selon lERT,
de la division de lespace économique européen.
Pour faire adhérer les chefs
dEtats européens et les instances européennes
à ce projet lERT va exercer un lobbying intensif
auprès deux.
En France les adhérants de
lERT que sont Roger Forons (SAINT-GOBAIN), Olivier Lecerf
(LAFARGE-COPPE) et Antoine Riboud (BSN) sont aussi des proches
de MITTERAND, et ils vont recevoir son soutien dans leur idée
de grand marché unique européen. MITTERAND fut
dailleurs en 1983 signataire dun mémorandum
visant à la création dun espace européen
favorable aux entreprises.
Le projet de lERT va surtout
être soutenu par le président de la Commission européenne
quétait alors Jacques DELORS.
LE RAPPORT DELORS
Ainsi, suite au travaux dun
parlementaire italien du nom de Spinelli, qui proposa en 1984
" un projet de traité instituant lunion européenne
", Delors va présenter, à Milan en 1985, le
projet de Marché Unique Européen.
Le rapport Delors, quon a
appelé le Livre blanc, présentait les mesures à
prendre pour passer à un véritable marché
intégré/unique.
Les modifications à apporter
au traité de Rome pour passer au marché unique,
pour aller vers plus de libéralisme, furent consignées
dans un Acte Unique (dou le nom de ce traité) qui
fut adopté par les ministres des affaires étrangères
des gouvernements européens à Luxembourg le 17
février 1986.
Voyons ce en quoi consistait cet
Acte Unique et son incidence sur les peuples européens.
Ce que proposa Delors au conseil
européen de Milan les 28 et 29 juin 1985 cétait
: " la libre circulation des marchandises, des services,
des capitaux et des personnes ".
En ce qui concerne les personnes
leur libre circulation na été quune
déclaration dintention (une de celle qui sous le
vernis humaniste ne sert en fait quune politique coercitive
de type libérale).
La libre circulation des personnes
paraîtra, en effet, bien fictive quand les accords de Schengen
exerceront une ample répression à légard
des personnes.
Avec la libre circulation des marchandises,
des services et des capitaux, lActe Unique a rendu caduque
lunion douanière dans laquelle était encore
taxés les marchandises, les services et les capitaux ne
provenant pas de lunion européenne.
Les douze gouvernements membres
de lunion européenne au moment de lActe unique
se sont engagé à supprimer tout contrôle
des changes pour les capitaux, les marchandises et les services,
à supprimer toutes les frontières intérieures
au sein de lUnion.
Ces gouvernements, en révisant
leur législations nationales pour supprimer les barrières
fiscales et techniques pour faire de lEurope ce marché
unique spécifiquement représentatif de lidéologie
libérale, ont précipité lEurope vers
la déréglementation de lespace économique
(notamment avec la fin de la préférence pour les
sociétés nationales).
La théorie libérale
sous-jacente à lActe Unique visait avec la création
du marché unique a poussé encore un peu plus lEurope
dans la mondialisation de léconomie, et non pas
comme ce qui a souvent était dit par la clique gouvernementale
(de droite ou de " gauche ") à protéger
lEurope de la mondialisation.
La déréglementation
et la libre-circulation des biens et capitaux est purement libérale.
Ainsi plus un marché est
" libre ", pour les économistes libéraux,
plus la concurrence y est accrue et ainsi plus les entreprises
ont, pour garder ou gagner des part de marchés, intérêt
à aligner leurs prix sur les prix les plus compétitifs
(les plus bas).
Et cela ne peut se faire notamment
quau détriment des salarié(e)s.
Soit on les licencie soit on diminue
leurs salaires. Mais si les entreprises narrivent pas,
malgré tout, à réduire leurs coûts
et/ou saligner sur les prix les plus bas, alors elles disparaissent.
Cest ce que la théorie libérale appelle la
concurrence pure (nous reviendrons plus loin sur la question
de la concurrence).
Lacte Unique est outrageusement
antidémocratique, car pur produit de la technocratie européenne.
Il fut approuvé par les gouvernements
européens sans que ceux ci demande leur avis aux peuples
quils étaient censés représentés,
ce qui est déjà une entorse à lidéologie
" républicaine " bourgeoise.
Et pourtant lActe Unique a
engagé lensemble des gens vers une voie européenne
libérale qui est cause de chômage, et de décisions
iniques comme la fermeture du site de Renault à Boulogne
Billancourt en 1992.
LActe unique a introduit la
problématique monétaire qui faisait défaut
au Traité de Rome. Dans son préambule lActe
unique énonce : " Lobjectif de réalisation
progressive de lunion économique et monétaire
".
Tout en parachevant la création
dun marché unifié, lActe unique ouvrait
ainsi la porte à une négociation sur des institutions
monétaires européennes, et en même temps
traçait la voie vers le traité de Maastricht.
DE LACTE UNIQUE A MAASTRICHT
Suite à lActe unique
les membres de lUnion européenne envisagèrent
une autre étape dans la construction de lEurope
capitaliste, et ce en voulant approfondir lanalyse dune
monnaie unique évoquée dans lActe unique.
Cette nécessité davoir
une monnaie unique pour lUnion européenne répondait
aux attentes des multinationales, auxquelles la division monétaire
de lEurope posait problème à cause des frais
financiers qui diminuaient la rémunération du capital.
Le choix de lEuro est donc
dés le début envisagé comme un avantage
pour les entreprises.
Lors du Conseil européen
de Madrid (26 et 27 juin 1989) Jacques Delors, qui sétait
vu confiée la tache détudier une UEM lors
du sommet de Hanovre en 1988, remet son rapport qui comporte
3 étapes pour passer à la monnaie unique:
1ere étape : elle devait
commencer dès le 1er juillet 1990. Elle envisageait la
suppression des contrôles de change afin dassurer
la libre circulation des capitaux dans la communauté européenne,
ce qui veut dire resserrement de la convergence économique
entre les Etats de la communauté européenne.
2eme étape Une meilleure
coordination des politiques économiques et lamorce
de la création du Système Européen des Banques
Centrales (SEBC).
3eme étape le SEBC remplace
les Banque centrales nationales. Dans cette étape est
prévue la fixation irrévocable des parités
et enfin lapparition de la monnaie unique (qui alors était
lECU).
LE TRAITE DE MAASTRICHT
Maastricht la marche vers lUEM
Le traité de Maastricht
Le rapport Delors à conduit
au Traité de Maastricht, dont le nom officiel est : Traité
dUnion Economique et Monétaire.
Malgré loffensive médiatico-politique
en faveur du oui à Maastricht, le tiers des électeurs
et des électrices qui allèrent voter le 20 septembre
1992 ne se prononcèrent quà 51.04% en faveur
de la ratification du Traité.
Autant dire que, et cest une
habitude, ce Traité a été ratifier contre
la volonté des FrançaisEs, car en additionnant
ceux et celles qui ont voté contre, et ceux et celles
qui se sont abstenuEs la majorité à refusé
le Traité de Maastricht, alors on peut en tirer la conclusion
que Maastricht na été adopté que virtuellement
par la France.
Maastricht sinscrit dans la
continuité de lActe Unique qui était, lui-même,
dans la ligne du Traité de Rome.
Le traité de Maastricht signé
le 7/02/1992 a prévu le passage à la monnaie unique
en trois étapes, reprenant ainsi ce qui était conseillé
par le rapport Delors.
Ces étapes ont été
:
1ERE ETAPE
Elle couvrait la période
du 1er juillet 1990 au 31 décembre 1993. Elle coïncidait
avec lachèvement du grand marché unique relatif
à lActe unique et donc pendant cette période
la libéralisation des mouvements de capitaux devait être
effective dans les Etats de lUEM.
Les Etats membres devaient aussi,
au cours de cette période, faire preuve dun début
de collaboration en vue de resserrer la convergence économique
et monétaire de leurs pays.
2EME ETAPE
Cette étape couvrait la période
du 1er janvier 1994 au 1er janvier 1999. Au cours de cette période
était prévue que les Banques centrales deviennent
indépendantes du pouvoir des Etats.
Etait aussi prévue la création
dun IME (Institut Monétaire Européen) dont
la mission était de " conseiller " les Etats
dans leur politiques monétaires.
Cette IME, dans lequel les gouverneurs
des Banques Centrales se réunissaient, devait aussi servir
pour assurer la transition vers la Banque Centrale Européenne.
LIME (embryon de la futur
BCE) formera avec les banques centrales européennes le
SEBC chargé de surveiller que les Etats accomplissent
à la lettre ce qui était prévue dans le
traité de Maastricht.
Pendant cette période devaient
être aussi sélectionnés les pays qui participeraient
à la monnaie unique. Cette sélection devait sappuyer
sur cinq critères, définis dans le traité
de Maastricht :
1) Selon larticle 109J du
Traité : " La réalisation dun degré
élevé de stabilité des prix ; cela ressortira
dun taux dinflation proche de celui des trois Etats
membres, au plus, présentant les meilleurs résultats
en matière des prix ". Le taux dinflation de
1.5% est indiqué dans un " protocole sur les critères
de convergences.... " annexé au traité.
2) Selon larticle 104C du
traité : "Les Etats membres évitent les déficits
publics excessifs " La valeur de référence
de 3% du déficit public est indiquée dans un protocole
concernant les déficits.
Pourquoi 3% ? Ce chiffre représente
le déficit requis mathématiquement pour stabiliser
la dette à 60% du PIB, si le taux de croissance nominal
est de 5%. Il se trouve que ce déficit correspondait à
la situation de lAllemagne dans les années 80.
3) Selon larticle 104C la
dette publique ne doit pas excéder ou être égale
à 60% du PIB.
Le chiffre de 6O% a été
choisi parce quil était le résultat de la
moyenne du ratio dette publique brute/PIB dans lUEM jusquen
1990, année précédant la signature du traité
de Maastricht. Cest donc un chiffre choisi arbitrairement
par des technocrates peu au fait des réalités économiques.
4) " Un état membre
a respecté les marges normales de fluctuation prévues
par le mécanisme de change du système monétaire
européen sans connaître de tension graves pendant
au moins les deux années précédant lexamen.
Notamment, LEtat membre na,
de sa propre initiative, pas dévalué le taux central
bilatéral de sa monnaie par rapport à la monnaie
dun autre Etat membre pendant la même période
" (" Sur les critères de convergences... "annexé
au traité ")
et selon larticle 109J, "Le
respect des marges normales de fluctuation prévues par
le mécanisme de change du système monétaire
européen pendant deux ans au moins, sans dévaluation
de la monnaie par rapport à celle dun autre Etat
membre ; "
5) Le dernier critère concerne
les taux dintérêt : " le caractère
durable de la convergence atteinte par lEtat membre et
de sa participation au mécanisme de change du système
monétaire européen, qui se reflète dans
les niveaux des taux dintérêts " (article
109J du traité de Maastricht)
" Le critère de convergence
des taux dintérêt, visé à larticle
109J [...] au cours dune période dun an précédant
lexamen, signifie quun Etat membre a eu un taux dintérêt
nominal moyen à long terme qui nexcède pas
de plus de 2% celui des trois Etats membres, au plus, présentant
les meilleurs résultats en matière de stabilité
des prix " (Article 4 relatif aux critères de convergences)
Les critères de convergences
sont lexact reflet de lincompétence de technocrates,
issues de la caste de la bourgeoisie, dont la vision très
limitée de léconomie fait que leur prévisions
sont inévitablement concrétisées par des
échecs dont les prolétaires doivent subir les conséquences.
Ainsi les critères de convergences
ont été établis dans une période
qui navait pas du tout les mêmes caractéristiques
économiques que la période ou ils ont été
mis en application.
La drasticité de ces critères
à fait quils ont amplifié les conséquences
désastreuse de la crise économique des années
90.
Au moment ou les Etats européens
auraient eu besoin de marges de manuvre pour réguler
les conséquences de cette crise, les gouvernements des
Etats européens se sont liés les mains avec les
critères de convergences de Maastricht.
Les gouvernements des Etats européens
sont donc les seuls coupables de la restriction de leurs capacités
de relancer la croissance et lactivité économique.
Il est indéniable que les critères budgétaires
ont pesés lourds dans labandon par lEtat de
sa mission de service public. Et cela est incontestablement vrai
en ce qui concerne la présence de lEtat dans les
banlieue ou son désengagement a fait que les gens y souffrent
de plus en plus.
Au lieu de remplir sa mission, cest
à dire être au service des citoyenNEs (toujours
dans la conception bourgeoise), lEtat, en fait les Mitterrand,
Balladur, Juppé et autres Chirac, pendant ce temps, la
plongeait la France dans la rigueur budgétaire pour faire
plaisir aux capitalistes. Le besoin permanent dun Capital
toujours plus grand conduit le système à bouleverser
ses propres règles.
Signalons que les critères
de Maastricht ne devaient au départ quêtre
relatifs à la mise en place de la monnaie unique.
Mais en juin 1997, Chirac et Jospin
on, à Amsterdam, signé un " pacte de stabilité
et de croissance " qui fait que les critères draconiens
imposées par les instances européennes, relayés
par les gouvernements européens, seront encore en vigueur
après la mise en place définitive de la monnaie
unique.
Cela veut dire que les Etats ne
pourront désormais plus avoir de politique économique
autonome et seront sans arrêt sous le regard des technocrates
européens. Cela veut aussi dire, que les prolétaires
européens devront encore une fois être les victimes
des mensonges " républicains " de leurs gouvernements,
et de leur soumission au Capital.
3EME ETAPE 1er janvier 1999-01 janvier 2002
Nous savons désormais quels
seront les pays qui participeront à la troisième
phase : la Finlande, lItalie, lEspagne, lAllemagne,
lIrlande, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, lAutriche
Le Portugal, et la France.
A cette date leuro se substituera
peu à peu au monnaies nationales. Le remplacement de celles-ci
sera définitif au 1er janvier 2002.
Comme nous venons de le voir avec
ce petit historique de la construction européenne, celle-ci
na jamais eu dautre ambition que de servir les intérêts
des capitalistes. Les quelques lignes insérées
dans les traités de Rome ou de Maastricht sur lamélioration
des conditions de vie des peuples nont été
en fait quun signe de lhypocrisie des gouvernements
européens, qui en privilégiant la voie libérale
ne souciaient guère des gens.
UN PERIL NOMME
BCE
1) organisation de la BCE
Suite au clownesque feuilleton franco-allemand
lors du sommet de Bruxelles les 1,2 et 3 mai 1998, nous savons
désormais que le président de la BCE sera donc
Wim Duisenberg. Suite à la pression du gouvernement français
il serait remplacé dans quatre ans par Jean-Claude Trichet.
A lorigine et ce conformément
au traité de Maastricht, le mandat du président
de la BCE devait durer 8 ans. Est ce que le mandat de Duisenberg
remis en question par Chirac est une première faille dans
la forteresse lentement bâtie par la technocratie européenne
?
La technocratie européenne
en concevant la BCE en à fait une copie de la Bundesbank.
Son organisation est la suivante :
1) un directoire
Il est composé de six membres
en théorie élus pour 8 ans et dont le mandat ne
peut pas être renouvelable.
Wim Duisenberg sera donc le président
de la BCE jusquen 2002, il sera assisté par Sirrkal
Haemaelaeinem, qui gouverne la Banque centrale de Finlande; Otmar
Issing membre de la Bundesbank; Eugenio Domingo Salans, membre
du comité exécutif de la Banque dEspagne;
Tommasso Padao-Schioppa, membre de la Bourse de Milan et enfin
par Christian Noyer, énarque et directeur du Trésor.
Toutes ces personnes son connues
pour leur idéologie monétaire rigoriste et pour
leur phobie de linflation.
En résumé on ne peut
guère penser quelles mèneront une politique
monétaire favorable aux peuples des Etats européens.
Le directoire est chargé
dassurer le fonctionnement quotidienne de la politique
monétaire. Politique monétaire qui peut être
résumée par le dogme de la stabilité des
prix.
2) Un conseil des gouverneurs
Il sera composé du directoire
de la BCE ainsi que des gouverneurs des Banques centrales des
pays de lUEM. Il aura pour mission de décider de
la configuration monétaire. Ses membres qui ne se réuniront
que 10 fois par an laisseront au directoire la prise des décisions.
Au sein de ce conseil les décisions
seront prises à la majorité simple (chaque membre
aura une voix).
On nous dit que chaque Etat pourra
par la voix du gouverneur de la Banque Centrale de son pays respectif,
fait connaître sa préférence en ce qui concerne
le taux dintérêt ou linflation.
Ca cest la version lénifiante
officielle. Car en fait les Banques Centrales seront intégrées
au sein du Système Européen des Banques Centrales
(SEBC) subordonné à la BCE.
Ce système qui tire son schéma
du fonctionnement de la Bundesbank laissera aux Banques centrales
la fonction de mettre en place la politique monétaire
dans les pays de lUEM, alors que cette politique monétaire
sera décidée au sein de la BCE.
Larticle 107 du traité
de Maastricht stipule que : " Ni la BCE, ni une banque
centrale nationale, [...] ne peuvent solliciter ni accepter des
instructions des institutions ou organes communautaires, des
gouvernements des Etats membres ou de tout autre organisme ".
Ceci indique explicitement que la
BCE sera une instance supranationale qui commandera la politique
monétaire des Etats européens.
Cela veut dire que les peuples de
ces Etats devront subir une politique économique décidés
par des personnes quils nont pas élues.
Ce procédé est en
contradiction avec tout principe démocratique et il est
un des aspects négatifs de la BCE.
Le deuxième point négatif
vient du fait que par sa supranationalité, par son absence
de contrôle par des institutions étatiques, la BCE
sera de plus en plus sous lemprise des marchés financiers
qui plaideront pour la rigueur économique.
Enfin pour objectif, la stabilité
des prix, la BCE imposera la rigueur budgétaire aux pays
de lUEM.
Pour toutes ces raisons nous jugeons
néfaste lexistence de cette BCE.
Le critère de supranationalité
est le seul qui fait sopposer les nationalistes (FN, les
réformateurs du P " C " F à la Robert
HUE...) à la BCE, car pour eux il remet en cause limpérialisme
français. Pourtant cest depuis longtemps quavec
la libéralisation des marchés, les gouvernements
ne contrôlent plus la politique économique de leurs
pays, et quainsi les peuples du monde perdent chaque jour
un peu plus du contrôle de leur destin au profit de loligarchie
financière et industrielle.
Le problème de la BCE vient
bien du fait quelle nest quun instrument de
répression économique. Ainsi larticle 104
C du traité de Maastricht prévoit de délivrer
des amendes aux Etats qui ne respecteraient pas les critères
de déficits publics.
Mais, nen doutons pas, la
BCE servira aussi dalibi aux gouvernements pour imposer
plus de rigueur aux masses.
FAVORISER LA
CONCURRENCE :
LE LEITMOTIV ECONOMIQUE DE LUEM
Les gouvernements européens
nont pas manqué de faciliter la concurrence au sein
de lUnion économique européenne, et ce des
la création de la CECA.
La concurrence est le libre-échangisme,
cest lalpha et loméga de la politique
libérale.
Dans lidéologie libérale
la concurrence se définie comme suit:
1) Libre circulation des biens,
des capitaux.... Ceci à été pris en compte
dans les traités de la construction européenne.
Le traité de Rome indique dans son article 3 alinéa
a) : "élimination, entre les Etats membres, des droits
de douane et des restrictions quantitatives à lentrée
et à la sortie des marchandises... " (voir également
larticle 9 cité plus haut).
Le traité de Maastricht
quand à lui dans sont article 130 stipule que : "
La Communauté et les Etats membres veillent à
ce que les conditions nécessaires à la compétitivité
de lindustrie de la Communauté soient assurées
".
2) Aucun participant au marché
ne doit pouvoir influencé les prix ou influencé
le marché lui-même. Latomicité est
fonction du grand nombre et de la petite taille des participants.
Cela veut dire que les monopoles, et plus encore les monopoles
dEtat sont antinomique avec la concurrence pour les libéraux.
Cette question des monopoles fut
prise en compte par le traité de Maastricht dans son article
3A alinéa 1 : le " respect du principe dune
économie de marché ouverte où la concurrence
est libre "
Les libéraux, apôtres
de la concurrence, voient en elle le moyen de résorber
le chômage.
En effet dans la logique des libéraux,
les Alain Madelin et autres, la concurrence favoriserait les
meilleures entreprises au détriment des autres et réorganiserait
de ce fait lappareil productif. Il serait donc néfaste
de soutenir les entreprises sur le déclin qui gêneraient
la progression des entreprises en pleine ascension.
Cette " logique " type
" loi de la jungle ", on la retrouve dans larticle
92 du Traité de Rome qui signale que : " sont incompatibles
avec le marché commun, dans la mesure où elles
affectent les échanges entre Etats membres, les aides
accordées par les Etats ou au moyen de ressources dEtat
sous quelque forme que ce soit, qui faussent ou qui menacent
de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises
ou certaines productions".
Interdiction est donc fait aux Etats
de subventionner les entreprises économiquement affaiblies.
Cette ligne de conduite fut notamment la cause de la fermeture
de nombreux sites industriels en Lorraine au début des
années 80 et à la mise au chômage de nombreux/euses
prolétaires dans cette région.
LEurope économique
à travers ses traités tend donc à favoriser
la concurrence.
La libéralisation des échanges
économiques en Europe, qui a pour origine lunion
douanière, a eu aussi pour but, avec le marché
commun puis le marché unique en rationalisant la production
des entreprises européennes, de faire en sorte que celles-ci
soient plus compétitives face à leurs homologues
américaines ou japonaise.
Pour ce faire les entreprises européennes,
afin dêtre plus compétitives entres elles
ou face aux entreprises dautres pays, choisissent de réduire
leurs coûts de production. Ces réductions des coûts
de productions sest faite :
- Par lintroduction de plus
en plus massive du machinisme dans les industries.
- Par la délocalisation des
activités qui demandaient encore un minimum de main duvre
vers des pays où la pression du chômage est telle
et ou la protection sociale et si faible que les prolétaires
y sont taillable et corvéable à merci
Ainsi lindustrie automobile
européenne a construit des usines dans les pays de lest
ou en Asie (ceci a été une des conséquences
de la fermeture de lusine Renault à Vilvorde en
février 1997).
Mais cest sans aucun doute
les industries de lélectronique et du textile qui
ont le plus délocalisé. Un chiffre de 470.000 salariéEs
qui se seraient retrouvé au chômage dans ces secteurs
est avancé.
Ainsi donc on ne peut que constater
que la concurrence ne résorbe pas le chômage, mais
quelle en crée de plus en plus, et cela est inhérent
à son principe.
Marx disait a propos de la concurrence,
qui est en fait une guerre industrielle : " La guerre industrielle
que se livrent les capitalistes [...] a ceci de particulier que
les batailles sy gagnent, non en recrutant, mais en congédiant
larmée des travailleurs. Les généraux-
les capitalistes - rivalisent entre eux à qui pourra licencier
le plus de soldats dindustrie " (Marx, " Travail
salarié et capital ").
Le paradoxe de la concurrence, cest
que celle-ci conduit indéniablement à son contraire,
le monopole. Lénine, dans " Limpérialisme
stade suprême du capitalisme ", lavait fait
remarqué en ces termes : " Cette transformation de
la concurrence en monopole est un des phénomènes
les plus importants - sinon le plus important - de léconomie
du capitalisme ".
" La libre concurrence engendre
la concentration de la production, laquelle, arrivée à
un certain degré de développement, conduit au monopole
".
Cela a comme incidence le fait que
"le joug exercé par une poignée de monopolistes
sur le reste de la population devient cent fois plus lourd, plus
tangible, plus intolérable ".
Cette réalité de la
concurrence qui se transforme en monopole, on la vu pendant
les années de la crise des années 90.
Des exemples abondent de cette transformation
de la concurrence en monopole : en novembre 1996 Axa (assurances)
prend le contrôle de lUAP (assurances). Avril 1997
cest la fusion de Lyonnaise des Eaux et de Suez. En mai
1998 fusion Daimler-Chrysler
Et bien sûr ces monopoles
conduisent à encore plus de chômage, car quand deux
entreprises fusionnent, quand une entreprise est rachetée
par un grand groupe, il nest pas rare que des services
soient considérés comme de trop, ou ayant double
emploi, par les dirigeants des trusts formés.
Une étude de la Commission
Européenne de janvier 1997 chiffrait à 300.000
le nombre de licenciement dici 2005 dans les monopoles
des télécommunication chez les 15 de lUEM.
Signalons que British Telecom, privatisé en 1984, a vu
ses effectifs passé de 246.000 personnes à 132.500
en 1995.
Deutsche Telekom a réduit
ses effectifs de 230.000 à 201.000 personnes début
1995. Voilà encore des chiffres qui vont bien à
lencontre de se que prétendent les vaticinateurs
libéraux, à savoir que la concurrence est indéniablement
liée à la création demplois.
Il faut être vraiment soit
complètement borné soit complètement stupide
pour aller à lencontre des faits (et ils sont têtus
comme disait Marx !). Et ces faits sont que la concurrence est
inévitablement source de chômage.
LEURO SERA
LE VECTEUR DE LAGRANDISSEMENT
DE LARMEE INDUSTRIELLE DE RESERVE
Disons tout de suite que ceux et
celles qui croient (à linstar dun certain
Daniel Cohn-Bendit) que leuro sera un moyen damener
lEurope vers un espèce de fédéralisme,
sont victimes dun tendance à lidéalisation
assez dangereux.
Ils adoptent le même type
dattitude et de théorie que la religion, qui fait
croire à ses fidèles quil faut souffrir sur
la terre pour accéder au paradis.
Cette perversité idéologique
est un angélisme jouant en faveur des libéraux
pro-euro pour lesquels leuro nest quun outil,
parmi tant dautres, au service des entreprises et de la
finance mondiale.
Leuro namènera
pas à une Europe fédérale et namènera
pas le paradis en Europe.
Cela est impossible puisque jusquici
la mise en uvre de la politique économique européenne
a été faite sous le contrôle des capitalistes
et au détriment des prolétaires des Etats européens,
sans parler de ceux et celles des pays néo-colonisés.
Ceci étant dit, voyons maintenant
les conséquences quaura la mise en place de la monnaie
unique.
La politique de leuro " fort " et ses conséquences
LAllemagne a pesé de
tout son poids pour que leuro soit, à limage
du Deutschmark, une monnaie " forte ". Voyons donc
un peu ce que cela veut bien pouvoir dire.
Une monnaie " forte "
à comme effet de favoriser les importations.
En effet, la valeur dune monnaie
" forte " est supérieure à celle des
autres monnaies. Ainsi les prix des marchandises importées
sont faibles. La conséquence de ceci est que les marchandises
produites dans le pays qui a une monnaie " forte "
ont un prix plus élevés que les marchandises importées.
On perçoit très bien
que ceci est nuisible pour les prolétaires, car si lEurope
importe, dautres pays, des marchandises à bas prix,
la production des entreprises européennes va en souffrir,
et ces dernières, comme nous lavons vu plus haut,
vont accroître lexploitation des prolétaires
et licencier encore plus.
La financiarisation
cause dysleptique de léconomie
Lautre résultat dune
politique de monnaie " forte " est la confiance dont
elle fait preuve de la part des marchés financiers. Ceux-ci
sont attirés par une monnaie "forte " car elle
a comme corollaire une montée des taux dintérêt.
Ceux-ci se traduisent par la rentabilité accrue du capital,
qui peut ainsi se (re-)valoriser.
Lintérêt que
peuvent tirer les capitaux à prendre place en Europe est
aussi du à la fin de la division monétaire qui
existait entre les Etats européens. Cette division avait
comme effet des frais financiers qui faisaient baiser la rentabilité
des capitaux et leur mobilité en Europe.
Le profit attire les capitaux comme
un aimant comme le résumait Marx : " Mais cest
un fait que le capital abandonne une sphère à taux
de profit peu élevé et se précipite sur
celle qui comporte un taux de profit plus important. " (K.Marx
" Le Capital Livre III tome I Ed. Sociales).
Ceci est apparu très clairement
pendant la crise quont connu les pays asiatiques, où
la les capitaux financiers ont quitté ces pays pour aller
vers lEurope.
Comment se réalise la financiarisation
de léconomie ?
Par lachat dactions,
de participations dans les entreprises qui réalisent des
bénéfices.
Cela été une des causes
de la crise des années 90, où le capital, pour
se valoriser, a été placé plus souvent en
Bourse que dans linvestissement productif, et donc cest
ce qui risque encore une fois de se produire avec la monnaie
unique.
Mais ce nest pas la seule
conclusion de la financiarisation de léconomie.
Lachat dactions par une oligarchie financière
fait que les entreprises sont donc soumises au diktat des marchés
financiers.
Les entreprises doivent donc engranger
des bénéfices que les actionnaires se répartiront.
Et ces bénéfices doivent être toujours en
hausse, sinon les entreprises peuvent perdre leurs actionnaires
et par là même leurs capitaux.
Ces bénéfices ne peuvent
donc être réalisés que par lexploitation
des travailleurs/euses en les faisant travailler plus et plus
intensément pour le même salaire.
Mais ils peuvent aussi être
réalisés en remplaçant les travailleurs
par des machines ce qui a pour effet de jeter à la rue
les travailleurs/euses qui faisaient le travail avant les machines.
Sensuit donc laugmentation
de larmée industrielle de réserve, et également
la chute tendancielle du taux de profit (puisque le profit passe
par lexploitation cachée des êtres humains).
Enfin dernier aspect de la financiarisation
de léconomie est que les entreprises peuvent aller
produire dans des pays à faible coûts de main duvre,
dans des pays où lesclavage est encore pratiqué,
pays qui emploient 250 millions denfants pour fabriquer
des ballons de football ou des vêtements pour des grandes
marques de haute couture.
Malgré tout cela on ose prétendre
que la mobilité des capitaux est un bien fait pour léconomie.
Pour qui sont les " avantages " de leuro ?
Nous venons de voir que leuro
profitera déjà aux spéculateurs, à
cette économie virtuelle de la finance mondiale.
Passons maintenant en revue les
prétendus avantages de leuro :
1) Avec leuro ont aurait une
baisse des taux dintérêt du à la disparition
de la prime de risque. Cette disparition de la prime de risque
serait du à la sécurité quoffrirait
leuro.
2) La stabilité des prix,
leitmotiv bien connu de la mission confiée à la
BCE.
3) Fixité des taux de change
entraînant une meilleure sécurité pour les
entreprises par lélimination des risques de changes.
4) Fin des politiques inflationnistes.
5) Supprimer de fait les dévaluations
opérées par les Etats pour soutenir les entreprises
de leurs pays.
6) Réduction des coûts
de transactions du à la suppression des opérations
de changes entres les Etats de lUEM.
Certains " avantages "
apparents de leuro paraissent distincts au premier abord,
alors quils sont en fait liés les uns aux autres
La monnaie unique empêchera
de fait les Etats de conserver leur pouvoir de dévaluer
leur monnaie pour rendre plus compétitives leurs entreprises.
Enfin la fixité du taux de change entraînerait aussi
de meilleures conditions de réalisations des projets pour
les entreprises ceci étant du encore à la stabilité
monétaire.
La stabilité des prix va,
quant à elle, mettre fin aux politiques inflationnistes.
Rappelons que linflation est due à une perte de
pouvoir dachat de la monnaie (dépréciation).
Mais comme nous lavons vu, il ny aura de toute façon
plus de dépréciation monétaire dans un pays
donné avec la monnaie unique.
Nous le voyons, les prétendus
avantages de la monnaie unique vont scléroser toute politique
monétaire pour les Etats européens.
Pour ce qui est de la baisse des
taux dintérêt, elle nest que pure illusion,
ne risquant pas de se réaliser. Cela serait en contradiction
avec la politique monétaire confiée à la
BCE, qui à pour but que leuro soit une monnaie "
forte ". Dans une telle configuration on ne voit donc pas
trop comment les taux dintérêt pourraient
baisser surtout si on ajoute quun objectif de stabilité
de prix ne va pas de pair avec un objectif dinvestissement,
et donc de baisse des taux dintérêt.
Euro et baisse
tendancielle du taux de profit
Souvenons-nous, tout dabord,
comment se produit la baisse tendancielle du taux de profit.
La baisse tendancielle du taux de
profit est directement liée à laccumulation,
qui fait régresser la mise en valeur des capitaux. Cette
accumulation est due à un accroissement du capital constant
(machines, bâtiment, énergie, matières premières...)
au détriment du capital variable (la force de travail).
Cela fait que les prolétaires
sont progressivement remplacéEs par des machines, ils/elles
vont donc grossir les rangs de larmée industrielle
de réserve.
Ce qui conduit à ce que le
cycle de reproduction du capital se fait de plus en plus avec
difficulté, car les biens produits ne trouvent pas de
débouchés, vu que de moins en moins de personnes
ont les moyens dacheter les marchandises produites.
Ces marchandises, les capitalistes
continuent à les produire avec obstination dans lespoir
de faire, quand même, quelques profits.
Voyons maintenant les répercussions
que cela aura sur la vie des gens.
Linflation est un outil pour
contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit. Une politique
inflationniste fait augmenter le prix des marchandises mais aussi
les salaires. Priver les Etats dun tel outil est néfaste
car il bloque laugmentation des salaires et donc le pouvoir
dachat des gens.
Mais il conduit aussi vers la baisse
tendancielle du taux de profit par la politique daustérité
des prix.
Sabstenir dutiliser
la politique monétaire, en dévaluant la monnaie
par exemple, va aggraver la situation dun pays donné
et va entraîner là aussi une baisse tendancielle
du taux de profit pour les entreprises de ce pays.
Voici donc que les prétendus
avantages de leuro se trouvent en fait être des éléments
pour une accélération de la baisse tendancielle
du taux de profit
Mais il va de soi que le taux de
profit ne va pas descendre en flèche comme cela du jour
au lendemain, et cela narrivera quà terme.
De plus il existe des moyens pour contrecarrer la baisse tendancielle
du taux de profit.
Ces moyens sont :
- émigration du capital qui
a tendance à aller dans un pays ou le taux de profit est
plus élevé, et en ce cas précis si il y
a hausse des taux dintérêt il peut émigrer
en Europe. De plus la fin dune division monétaire
en Europe va aussi favoriser le capital financier qui naura
plus à subir les coûts de transactions qui existaient
entre chaque monnaies européennes. Nous avons vu plus
haut ce que donnait la mobilité des capitaux et la spéculation
qui sensuit.
Cette mobilité des capitaux
et la spéculation sont dues à une croissante dématérialisation
de la monnaie. La mobilité des capitaux est une maladie
qui génère le chômage, lexclusion...
et ceci met à mal la thèse des monétaristes
pour lesquels la monnaie ninflue daucune façon
sur léconomie.
- Baisse de la valeur des marchandises
composant le capital constant, comme par exemple les matières
premières. Ce qui veut dire importation de produits à
bas coût et à faible valeur de la force de travail
- Augmentation de lexploitation
des prolétaires pour obtenir un accroissement de la plus-value.
Soulignons que cela peut se faire au dépend des prolétaires
d'Europe aussi bien quau détriment des prolétaires
des pays du Sud et de lEst de lEurope, comme nous
le verrons plus loin.
- fusion/acquisition dentreprises
produisant des produits distincts au sein dun même
groupe (ex une entreprise de Bâtiment Travaux Publics achetant
une entreprise de service des eaux et/ou de machin outil).
Cela participe à une augmentation
de la composition organique du capital avec des secteurs à
fort taux de machinisme et à faibles salaires, mais aussi
à un élargissement de gammes de produits proposés.
Un exemple de ceci est lacquisition
par la Générale des Eaux (aujourdhui Vivendi
de Canal +, Le Point, lExpress, LExpansion et également
des services de télécommunications de la SNCF.
- Intensification de lutilisation
de linvestissement, ce qui entraîne laccumulation,
pour remplacer les machines usées.
Exploitation
des gens, augmentation du chômage et impérialisme
: résultats de la baisse tendancielle du taux de profit
Pourquoi la baisse tendancielle
du taux de profit a pour résultante lexploitation
des prolétaires, laugmentation industrielle de réserve
et laggravation du développement de limpérialisme
?
Ainsi donc la baisse tendancielle
du taux de profit se trouverait être contrecarrer par les
moyens que nous venons de voir (émigration du capital,
exploitation des prolétaires...).
Cependant ces moyens nagissent
que temporairement sur la baisse du taux de profit, et ils vont
par la suite inverser leurs effets.
Lintensification de lexploitation
saccroît parce que la productivité doit être
maximum et le surtravail augmente de fait.
Cette exploitation peut se réaliser
concrètement, par ce que les libéraux appellent
pudiquement la " flexibilité " qui nest
en fait que la précarisation de lemploi.
Cette précarité on
la retrouve sous la forme du travail intérimaire qui de
113.000 personnes en 1985 touchait en 1996 273000 personnes.
Dans le même laps de temps les Contrats à Durée
Déterminées sont passés de 273.000 en 1985
à 790000 en 1996 (sources INSEE).
La précarisation de lemploi
va aussi saccentuer avec la loi sur les 35h, qui au lieu
de favoriser le bien être des salariés, va au contraire
favoriser le patronat.
Celui-ci va en effet pouvoir, sous
le couvert du terme dannualisation du temps de travail,
dexploiter les prolétaires quand il le voudra et
de les renvoyer chez eux quand ils/elles ne lui seront plus nécessaires.
Cette précarisation de lemploi
est symptomatique du marché du travail au Royaume-Uni.
Le modèle anglais suscite
beaucoup de convoitises de la part des libéraux, relayés
par les médias, qui voudraient bien limposer en
France.
Ce qui se passe en Angleterre cest
en fait la précarité du travail poussée
a son paroxysme, puisque nimporte quelLE prolétaire
peut-être du jour au lendemain renvoyéE par son
patron.
Nous ne pouvons que combattre un
tel modèle venu dun pays qui comme on le sait na
jamais brillé par le caractère social de sa politique
et ce dautant plus depuis le passage de Thatcher au pouvoir,
qui a largement contribué à la mise en place dune
telle précarité de lemploi en Angleterre.
Rodrigo Rato, ministre espagnol
de léconomie, affirmait, le 17/02/1998, et ce avec
enthousiasme, que leuro accélérerait la libéralisation
et la flexibilité de léconomie.
Ces paroles tenues par un dirigeant
politique démontre bien que la déréglementation
du marché du travail est un but des dirigeants politiques
européens avec la mise en place de la monnaie unique.
Une autre forme que prend lexploitation
des prolétaires peut-être lallongement de
la journée de travail. En effet lobtention de la
plus-value ne peut être réalisée quen
augmentent la journée de travail et donc le surtravail
et lexploitation des prolétaires.
De cela découle le fait que
les gens vont travailler plus intensément dans le même
temps et donc apporter plus de profit aux patrons.
Mais ils ne seront en retour pas
payer plus. Ainsi il est affligeant de voir qualors les
entreprises réalisent des profits croissants le pouvoir
dachat des ouvrier(e)s est passé de 4.0% pour les
années 1967-1978 contre -0.2% pour les années 1991-1995
(source INSEE).
" La force ouvrière
[...] décroît aussitôt que ces industries
ont pris racines ". (Marx Le Capital livre 1 tome III).
Marx exprimait ainsi le fait que pour limiter leurs coûts
de productions les capitalistes font appel de plus en plus au
machinisme.
Le machinisme est donc un autre
moyen employé par le capitaliste pour augmenter sa plus-value.
Celui-ci, il vrai au départ, fait appel à un nombre
de prolétaires pour régler les machines. Mais par
la suite ces machines prennent progressivement le travail des
gens, qui se retrouvent alors à grossir les rangs de larmée
industrielle de réserve.
Notons que la baisse des taux dintérêt
qui est prévue avec le passage à la monnaie unique
aura, on limagine, tendance à favoriser linvestissement
et donc favorisera par là même lachat de machines
de plus en plus perfectionnées.
Un exemple manifeste de ceci est
ce qui se passe dans le secteur de linformatique actuellement.
Nombres dentreprises emploient des informaticienNEs pour
initialiser les ordinateurs face aux problèmes de passage
à leuro ou pourchasser le bug de lan 2000.
Que deviendront ces informaticienNEs par la suite ?
Un autre élément va
faire augmenter larmée industrielle de réserve.
Et cet élément est déjà source dune
partie de laugmentation du chômage ces dernières
années. Il sagit de la fusion/acquisition dentreprises
au sein de trusts.
Ainsi, pour amasser du profit les
capitalistes vont fusionner ou acquérir des entreprises
afin délargir leurs gammes de produits sur le marché.
Les fusions/acquisitions sont en
général génératrices de licenciements,
comme nous lavons vu plus haut, car sont alors supprimés
des services qui sont jugés en doubles dans deux entreprises
produisant les mêmes choses.
Renforcement
de limpérialisme avec leuro
Limpérialisme va se
durcir avec la mise en place de leuro. Comment cela va-t-il
se produire ?
Tout dabord, nous lavons
vu, la baisse de la valeur des marchandises composant le capital
constant tend à contrecarrer la baisse tendancielle du
taux de profit.
Parmi ces marchandises prenons les
matières premières. Pour posséder ces matières
premières à bas prix il y a plusieurs solutions.
Lune delles consiste
a faire baisser le cours des monnaies des pays producteurs de
matières premières.
Ainsi une dévaluation du
franc CFA (comme cela cest déjà passé
en janvier 1994) engendrerait une baisse du coût des exportations
pour les pays africains.
Cette forme de domination impérialiste,
Che Guevara, dans "Créer deux, trois...plusieurs
Vietnam ", lavait déjà remarqué
: " Quand les processus se développent sans interruption,
au colonialisme succède [...] un néo-colonialisme
dont les effets sont les mêmes en ce qui concerne la domination
économique ".
Lautre solution consisterait
en une guerre impérialiste larvée ou frontale afin
de contrôler les pays du Sud exportateurs de matières
premières. Cela coïnciderait à la fin dimpérialismes
locaux qui sallierait pour ne former quune seule
vaste zone impérialiste européenne.
Cette zone impérialiste européenne
serait bien sur soutenue par loligarchie financière
qui, comme on la vu, viendrait sinstaller de plus
en plus en Europe pour les raisons que lon sait.
Lautre motivation de la guerre
impérialiste est de déterminer le partage, et à
terme le contrôle du monde par telle ou telle zone impérialiste.
Ainsi le facteur de réserve
de valeur que possède la monnaie ne serait pas étranger
à cela. Il serait en effet avantageux pour lEurope
que la totalité des échanges mondiaux soient fait
en euro car cela aurait pour corollaire la montée en puissance
et en valeur de la monnaie. Cela fut le cas avec le dollar au
temps de la toute puissance des USA.
Ajoutons à tout ceci que
limpérialisme européen, pour se consolider,
peut aussi passer des alliances avec des pays ouvertement répressifs,
cest le cas avec la Turquie dont le régime dictatorial
est très sollicité pour faire parti de lUEM.
LEUROPE LIBERALE ET LEURO CONDUISENT A UNE IMPASSE
ET REFLETENT LES CONTRADICTIONS DU SYSTEME CAPITALISTE
Comme nous venons donc de le voir
lEurope qui se dessine avec leuro va aboutir à
une impasse.
Chômage, exploitation, impérialisme
seront les causes endogènes de lEurope libérale.
La monnaie unique va nous conduire
à une crise, une crise de suraccumulation par laugmentation
de laccumulation.
La monnaie unique va conduire à
une augmentation de larmée industrielle deréserve
Les peuples des Etats européens seront sacrifiés
sur lautel du bénéfice
La monnaie unique va nous conduire
à terme à une guerre interimpérialiste pour
contrôler les pays du sud, ainsi que les pays de lest
européens.
Pour donner un avant goût
de ce qui va se passer avec la mise en place de leuro,
lunification monétaire et économique de lAllemagne
a fait que lancienne RDA en 1993 avait perdu 35% de ses
emplois et 25% de sa production (Rapport du Sénat cité
dans lEuro de Philippe Sassier).
De plus les Etats seront contraints
par la BCE à suivre avec précaution létat
de leur dette publique et de leur budget. Ainsi le maigre amortisseur
social qui existait jusque la pour protéger les plus démunis,
risque à terme de sétioler de plus en plus.
Lincidence dune restriction
budgétaire imposée aux Etats, on la voit tous les
jours. Cela a eu notamment comme effet de causer la diminution
du nombre dhôpitaux (et pour ceux qui restent la
diminution de lits en hospitalisation), la diminution du nombre
décoles (et laugmentation des classes surchargées).
Cela à eu aussi pour conséquence
laugmentation des prélèvements obligatoires
de type CSG ou RDS chargés de remplacés le désengagements
de lEtat dans laction sociale (les prélèvements
obligatoires on augmentés de 3% en France entre 1980 et
1995 ; en Italie ils ont augmenté de 11%, le pays devant
même payé un impôt spécial Euro pour
stabiliser le déficit public à 3%).
Il nest pas question après
tout ceci de croire les discours des laudateurs de la monnaie
unique, dont le premier dentre eux est Jacques Chirac qui
en VRP de la monnaie unique affirmait le 16 avril 1998 : "
lEuro inspire la confiance et garantit lactivité
et lemploi " après avoir réalisé
que : " Cest vrai, beaucoup de gens sont inquiets.
On a peur du changement de monnaie.
On craint [...] louverture des économies, la concurrence
" et dajouter " Des réformes sont nécessaires.
Elles sont inévitables ".
" La France doit sinspirer
de ce que font les pays qui réussissent le mieux dans
la lutte contre le chômage. Cest pourquoi nous devons
placer lesprit dentreprise au premier rang ".
On peut se demander si de telles
paroles sont issues dune incompétence économique
totale ou dune hypocrisie de la part de Monsieur Chirac.
Et y répondre de manière
révolutionnaire.
Tout cela se vérifie à
la lumière de ce que nous avons vue plus haut mais aussi
après les déclarations de quelques pro-euro. Ainsi
lors du Sommet mondial de libéraux qui se tenait à
Davos (Suisse) en février 1998, Rudi Dornbush, professeur
au MIT (Massachusetts Institute of Technology), déclarait
lors dun interview (Libération du 4/02/198): "
Ce qui est sur, cest que leuro ne résoudra
pas le problème du chômage ".
Niall Fiztgerald patron dUnilever
affirmait quand à lui le 16 mars 1998: " La réalité
quon tait sur lUEM, cest que dans chaque pays,
dans chaque secteur, dans chaque communauté, il y aura
des gagnants et des perdants ".
Les perdants, nous savons qui ils
seront. Ils sont parmi les 18.2 millions de chômeurs/chômeuses
officielLEs que compte lEurope, auxquelLEs sajoutent
les 9 millions de personnes rayées des chiffres officiels
et les 55 millions dEuropéenNEs vivant au dessous
du seuil de pauvreté.
Voilà les perdants de la
politique libérale européenne poursuivie par les
gouvernements des Etats européens.
Voilà la réalité
de lUEM, et on ne peut que sattendre à ce
que celle-ci devienne de plus en plus sombre dans les années
qui viennent.
Les discours des Chirac, Dominique
Strauss-Kahn, et autres Yves Thibault de Séguy (chargé
au sein de la Commission européenne du dossier Euro),
relayés par les amis et chiens de garde du capital et
des gouvernements, cest-à-dire les médias,
ces discours ne visent quà la chloroformisation
des masses.
Ces discours nont dautres
buts que de faire avaler la pilule de leuro. Quand il ne
la scotomise pas, ils minorent complètement la réalité.
Cette réalité, la réalité que va
faire connaître aux prolétaires la monnaie unique,
elle a pour nom chômage, exclusion, pauvreté, exploitation,
impérialisme.
Si nous ne pouvons désormais
aller contre la monnaie unique, il est nécessaire de connaître
la part de responsabilité qui incombera à ceux
qui ont menti aux prolétaires et qui seront les responsables
directs de la crise qui à terme secouera lEurope
après la mise en place de lEuro.
Cette crise révélera
au grand jour le crétinisme des technocrates gouvernementaux
et financiers et leurs méthodes empiriques, ainsi que
lexploitation à grande échelle organisée
par le système.
[Quelques conseils de lecture :
de nombreux ouvrages sont sortis sur la monnaie unique et la
politique économique de lUnion Européenne.
Même si ils manquent à tous une perspective marxiste
(-léniniste) du problème, en voici quelques uns
parmi les plus intéressants :
- " La monnaie unique en débat
" (Editions Syros/Alternatives Economiques). Ouvrage collectif
de l "Appel des économistes pour sortir de
la pensée unique " impulsé par Hoang-Ngoc
Liêm. Livre proposant de pertinentes critiques de leuro,
même si elles pêchent par leur socialisme soft ;
- " LEurope et la mondialisation
" de Frédérique Sachwald (Editions Flammarion,
collection dominos) ;
- " Monnaie européenne,
enjeux et réflexions " de Frank Genin (Editions Economica)
;
- " LEurope monétaire
" dAndrew Brociner (Editions Seuil, collection Mémo)
;
- " Lunion européenne
" de Jean-Luc Mathieu (Edition Presses Universitaires de
France) ;
- " LEurope économique
" de Bertrand Commelin (Editions Seuil, collection mémo).]
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