Ce qu'est l'impérialisme

Article paru dans Front Social n°14


" Il faut tenir compte du fait que l'impérialisme est un système mondial, stade suprême du capitalisme, et qu'il faut le battre dans un grand affrontement mondial. Le but stratégique de cette lutte doit être la destruction de l'impérialisme " (CHE GUEVARA, " créer deux, trois...de nombreux Vietnam, voilà le mot d'ordre ").

Marx, a décortiqué, disséqué et expliqué ce qu'était le système capitaliste. On lui doit " Le Capital " qui est l'oeuvre maîtresse du communisme scientifique.

En homme éclairé et perspicace il prévoyait déjà que la libre concurrence, qui régnait vers la moitié et la fin du XIXème siècle, aboutirait aux monopoles : " Le monopole produit la concurrence, la concurrence produit le monopole " (Misère de la philosophie).

Dans les " Grundrisse ", Marx annonçait l'étude de l'économie mondiale, des rapports de production internationaux, mais il n'eut pas le temps de s'acquitter de cette tâche. Il se consacra essentiellement à l'étude du capitalisme dans un cadre national, car c'est la forme de capitalisme qui était prédominante à son époque.

Cependant Marx et Engels avaient donc commencé à étudier la réalisation du marché mondial. " Poussée par le besoin de débouchés de plus en plus larges pour ses produits, la bourgeoisie envahit le globe entier.

Il lui faut s'implanter partout, mette tout en exploitation, établir partout des relations " (Manifeste du PC).

C’est Lénine qui, partant des écrits de Marx et Engels sur les lois de la naissance, du développement et de l'écroulement du capitalisme, donna une analyse marxiste du capitalisme monopoliste.

Un demi-siècle après la parution du Capital, Lénine fit le point du développement du capitalisme, et conclut que l'impérialisme représente le stade suprême et ultime du capitalisme.

Il a dans ses écrits, et particulièrement dans " L'impérialisme, stade suprême du capitalisme ", en faisant une analyse scientifique de la nature économique et politique de l'impérialisme, forgé une arme théorique implacable, dont le prolétariat avait besoin pour lutter contre l'impérialisme Arme qui a servi en Chine, à Cuba et qui sert encore de nos jours en Turquie, au Pérou, au Népal et dont se servirent aussi des groupes comme la Fraction Armée Rouge en Europe occidentale.

PASSAGE DU CAPITALISME PREMONOPOLISTE AU CAPITALISME MONOPOLISTE

Le capitalisme pré-monopoliste a atteint son apogée vers 1860-1870. A partir de la fin du XIXème siècle il se transforme en capitalisme monopoliste, transformation qui s'est achevée au début du XXème siècle.

Le passage du capitalisme pré-monopoliste au capitalisme monopoliste, ou impérialisme, s'est effectué dès la fin du XIXème siècle par le processus de développement des forces productives et des rapports de production dans les Etats bourgeois.

La fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle seront riches de nouvelles inventions importantes. Citons la construction du premier moteur à explosion en 1862, qui amène l'invention du carburateur en 1889, et les inventions du moteur à essence et diesel en 1893-1897.

De nouvelles sources d'énergie, l'électricité et le pétrole tendent à remplacer le charbon et la machine à vapeur. L'électricité entraîne la création de moteurs électriques qui engendreront la généralisation de la mécanisation dans l'industrie.

Apparaissent également de nouveaux matériaux : l'acier, l'aluminium, et également les colorants, la dynamite...

Ces nouvelles inventions génère la naissance de l'automobile, de la locomotive, de l'avion, du tramway, du métro. Le développement du progrès scientifique et technique fait que, par exemple, le nombre de brevets délivrés en Allemagne passe de 9.000 en 1900 à 12.000 en 1910.

Mais le développement du progrès fait, également, que sont créées de nouvelles industries comme les aciéries, les entreprises de production d'aluminium, les industries de l'automobile, de matériel électrique, d'aviation, de chimie... Les ateliers semi-artisanaux vont progressivement laisser la place à l'industrie lourde.

Le capitalisme pré-monopoliste était basé sur la propriété individuelle des moyens de production, les sociétés par actions y étaient peu nombreuses.

Avec le passage au capitalisme monopoliste celles-ci vont se développer, et ce particulièrement dans les mines qui nécessitent d'importants capitaux.

La crise de 1873 va accélérer la concentration et la centralisation du capital et également la disparition de petites entreprises de l'industrie légère. Vont commencer également à émerger à partir de cette époque de grands trusts comme celui de Rockfeller.

L'Angleterre était jusqu'à la fin du XIXème siècle le premier producteur mondial et détenait un monopole sur le marché mondial. La situation changea à l'aube du XXème siècle et des pays capitalistes émergèrent et renversèrent la situation.

Les USA accédèrent au premier rang mondial dans le domaine de la production industrielle, l'Allemagne étant la première en Europe dans ce domaine.

Dans la chaîne de l'impérialisme les USA sont restés le pays impérialiste par excellence, mais les pays impérialistes se trouvant derrière les américains n'ont cessé de cherché à se partager les deuxième et troisième place.

Certains pays ont pu être considéré dans un premier temps comme des pays majeurs dans la chaîne de l'impérialisme, puis dans un second temps comme des pays moins importants dans cette chaîne.

Ce fut le cas de l'Angleterre quand l'Inde était encore une colonie anglaise.

Mais il n'en demeure pas moins que si des pays sont devenus moins importants dans la chaîne impérialiste, il n’en reste pas moins des pays impérialistes. Ainsi s'il apparaît que la France n'a aujourd'hui presque plus de colonies à part les DOM-TOM, la Corse, la Bretagne et une partie du Pays-Basque elle a encore une influence considérable sur des néo-colonies africaine.

Même si la France n'apparaît plus pour certainEs comme un pays impérialiste majeur, elle n'en reste pas moins un pays impérialiste qui se positionne dans les cinq premiers pays impérialistes du monde.

D'ailleurs le rôle que la France à jouer dans la mise en place de l'Euro le démontre bien.

Le développement de pays capitalistes et le fait qu'ils en rattrapent d'autres et les dépassent s'explique d'une part par l'exportation de capitaux.

C'est qui s'est produit entre l'Europe et les USA au début du XXème siècle. Les Européens ont massivement exporter des capitaux vers les USA. Et d'autre part a eu lieu le développement rapide de la technique dans certains pays (ce qui s'est produit en Allemagne et au Japon après la seconde guerre mondiale).

Cela a permis à des pays de dépasser par bonds d'autres pays impérialistes qui stagnaient.

Ce développement par bonds à permis un nouveau partage du monde entre puissance impérialiste.

Ce nouveau partage du monde a évidemment eu pour effet les inévitables conflits militaires (2 guerres mondiales et par exemple la guerre actuelle contre la Serbie)

De fait,, " l'impérialisme est le capitalisme arrivé à un stade de développement où s'est affirmé la domination des monopoles et du capital financier, où l'exportation des capitaux a acquis une importance de premier plan, où le partage du monde a commencé entre les trusts internationaux et où s'est achevé le partage de tout le territoire du globe entre les plus grands pays capitalistes " (Lénine l'impérialisme, stade suprême du capitalisme).

La loi économique fondamentale
du capitalisme monopoliste

Partant des idées de Lénine, Staline formula la loi économique fondamentale du capitalisme actuel : " Les traits principaux et les exigences de la loi économique fondamentale du capitalisme actuel pourraient être formulés à peu près ainsi : assurer le profit capitaliste maximum par l'exploitation, la ruine et l'appauvrissement de la majorité de la population d'un pays donné, par l'asservissement et le pillage systématique des peuples des autres pays, [...] et enfin par les guerres et la militarisation de l'économie nationale utilisées pour assurer les profits les plus élevés " (Staline les problèmes économiques du socialisme en URSS).

A l'époque de l'impérialisme, au stade du capitalisme monopoliste, les lois qui existaient au stade du capitaliste pré-monopoliste sont toujours d'actualité.

Ces lois sont celles de la loi de la plus-value, la plus-value est la base du profit des monopoles comme elle était la base du profit au stade pré-monopoliste.

Est toujours d'actualité la loi générale de l'accumulation capitaliste qui occasionne et qui a comme corollaire la paupérisation relative et absolue du prolétariat.

Ces lois à l'époque de l'impérialisme acquièrent une dimension nouvelle et elles aboutissent :

à la concentration de la production ;
à la fusion du capital bancaire et du capital industriel ;
à l'exportation des capitaux ;
au partage du globe entre capitalistes.

A l'époque de l'impérialisme, les contradictions existantes au stade pré-monopoliste existent toujours, elles aussi ; ces contradictions sont rappelons-le :

La contradiction entre le caractère social de la production et le caractère privé de son appropriation ;
La contradiction entre la production massive de marchandises et le faible pouvoir d'achat des gens ;
La contradiction entre l'accroissement de la production et la baisse du taux de profit ;
La contradiction entre le peu d'emploi offerts et la demande toujours croissante de travail ;
La contradiction entre le développement des forces productives et le frein qui y est mis par les capitalistes ;
L'anarchie de la production.
Ces contradictions si elles existent encore au stade du capitalisme monopoliste, prennent une autre dimension en s'aggravant, de plus on peut y ajouter :

la contradiction entres les pays impérialistes et les monopoles afin de s'assurer des profits maximum.

La lutte que se livrent les monopoles pour s'assurer des zones de matières premières, de débouchés amène des guerres impérialistes.

La contradiction entre les peuples des colonies et néo-colonies, et les pays impérialistes. Les peuples des colonies et néo-colonies sont exploitées par les puissances impérialistes.

Tout cela nous fait dire que le capitalisme reste le capitalisme, même s'il prend une nouvelle forme au stade de l'impérialisme


La formation des monopoles

Formation des monopoles industriels :
concentration et centralisation de la production

" Le développement intense de l'industrie et le processus de concentration extrêmement rapide de la production dans des entreprises toujours plus importantes constituent une des caractéristiques les plus marquées du capitalisme " (Lénine, L'impérialisme, stade suprême du capitalisme).

La libre concurrence était significative du capitalisme pré-monopoliste. La concurrence entraîna la disparition des entreprises les plus " fragiles ", alors que les grandes entreprises s'agrandissaient.

La concurrence a donc conduit à la ruine de certains capitalistes et à l'enrichissement d'autres ; ce phénomène a été achevé par une concentration de la production.

Chaque nouvelle industrie a ainsi connu des phases de concentration et de centralisation de la production au cours de son histoire.

La concentration de la production signifie que dans un premier temps des entreprises se développent et exploitent de nouveaux secteur industriels (par exemple l'électronique).

Ce dernier secteur n'a pas été une des priorité des grands groupes, car ceux-ci attendent que les petites entreprises aient bien développé le secteur et l'ait rendu rentable pour s'y engager.

On assiste donc dans un premier temps à l'arrivée d'un grande quantité de petites et nouvelles entreprises qui veulent exploiter un nouveaux secteur.

Mais la concurrence fait que seules les entreprises qui proposent les plus bas prix survivront.

Et un prix bas ne peut être que relatif à une grande productivité du travail. Les entreprises les moins productives et offrant des prix supérieurs à leurs concurrentes passent sous leur contrôle ce qui débouche sur l'agrandissement de quelques entreprises et la mort du plus grand nombre.

On commence à assister la à la phase de centralisation de la production. Dans cette phase des entreprises de plus en plus grandes se forment, des entreprises qui emploi des milliers de personnes et une grande quantité de machines, pour être toujours plus productives.

" L'accumulation accélère la baisse du taux de profit dans la mesure ou elle implique la concentration du travail sur une grande échelle, d'où une composition plus élevée du capital.

D'autre part, la baisse du taux de profit accélère à son tour la concentration du capital et sa centralisation par la dépossession des capitalistes de moindre importance " (Marx le capital livre III).

Notons que la centralisation qui est due à la baisse du taux de profit, s'est accentuée avec le développement du crédit et du rôle des banques dans l'industrie. Celles-ci, de simples agents auxiliaires de l'industrie ne servant qu'à prêter de l'argents sont passées au rôle de prédateurs de l'industrie en fournissant de l'argent aux grosses entreprises, afin qu'elles puissent en racheter de moins grosses.

La centralisation de la production est plus connue aujourd'hui par le terme de fusions. Ces fusions ils y en a eu plusieurs de grandes importances ces dernières années.

On peut citer ici quelques fusions ou centralisation de la production qui ont eu lieu ces derniers temps :

Avril 1997 Suez fusionne avec la Lyonnaise des eaux ;
Avril 1998 : Vivendi (ex Générale des Eaux) fusionne avec Havas ;
Mai 1998 Daimler-Benz fusionne avec Chrysler ;
Décembre 1998 Exxon fusionne avec Mobil ;
Décembre 1998 les secteurs pharmaceutiques de Rhône-Poulenc et de Hoechst fusionnent.

La grande entreprise monopoliste est issue du mouvement général de l'accumulation capitaliste. C'est d'une part une forme de socialisation capitaliste de la production.

Elle répond aussi à la baisse tendancielle du taux de profit par la réalisation de la plus-value en vendant le produit et par l'introduction de changements qualitatifs dans la production.

La domination des monopoles entraîne une socialisation de la production plus grande, mais le profit de cette socialisation revient à un petit nombre de capitalistes propriétaires des monopoles. Les grandes entreprises font travailler des milliers de personnes, fabriquent une part considérable de la production.

Le monopolisme de marché est l'aspect visible de l'iceberg, mais on ne peut l'isoler du processus intervenu dans la production des marchandises et de la plus-value.

L'entreprise géante cherche à imposer au marché un éventail de produits qui, s'ils se présentent sous des formes nouvelles, impliquent la mise en œuvre des même équipements.

Cette stabilisation est due à la forte composition organique du capital immobilisé par la vente des produits sur le marché. Mais cette stabilisation est relative, car elle doit se combiner avec la recherche d'une diversification accrue de la production et de remplacement de procédés et de produit.

L'entreprise peut contrôler d'autres branches dans le procès de production et résoudre provisoirement les problèmes de réalisation de plus-value.

Entre 1898 et 1913 l'espace de l'usine Renault est ainsi passé de 300 à 136230 m2 et le personnel est passé de 6 à 4400 personnes

Les monopoles ont presque rendu caduque la concurrence, mais ne l'ont pas supprimée.

Au stade du capitalisme monopoliste, à l'époque de l'impérialisme, comme nous l'avons vu, les lois du capitalisme sont toujours d'actualité.

Donc la concurrence sous l'impérialisme est encore active.

Cette concurrence au stade du capitalisme monopoliste prend, elle aussi, une autre forme et elle à lieu de différentes manières :

elle a lieu entre les entreprises faisant partie de monopoles et celles n'en faisant pas partie ;
elle a lieu au sein même d'un monopole : les adhérents d'un cartel peuvent disputer aux autres adhérents de ce cartel le marché le plus avantageux ;
elle a lieu pour prendre le contrôle de branches de production donné.

Cette concurrence à l'époque des monopoles est motivée par le fait que les marchés se restreignent et les monopoles doivent donc se livrer une concurrence accrue pour écouler leurs produits. La concurrence à l'époque du capitalisme monopoliste aboutit à la corruption (dont les exemples divers et variés abondent), aux machinations financières....

Il nous faut ici distinguer différents types de monopoles :

Le cartel qui est la réunion de capitalistes d'une même branche, dont les adhérants s'entendent quant au partage des débouchés, les prix de vente et la quantité des marchandises à produire.

Un bon exemple de ceci est la situation qui existe dans le BTP ou plusieurs groupes se partagent la construction de tel ou tel ouvrage chacun leur tour en proposant des devis truqués au pouvoir public.

Le Trust : la propriété d'entreprises est mise en commun entre capitalistes. Les anciens dirigeants de ces entreprises devenus actionnaires se partagent les bénéfices au prorata de leurs actions.

Les consortiums : ils groupent les entreprises de différentes branches d'industrie et des banques
Ces formes de monopoles se partageaient en deux catégories, catégories qui comme on le verra fusionneront pour donner naissance au capital financier.

" La science officielle tenta de tuer par la conspiration du silence l'oeuvre de Marx, qui démontrait par une analyse théorique et historique du capitalisme que la libre concurrence engendre la concentration de la production, laquelle, arrivée à un certain degré de développement, conduit au monopole. Maintenant, le monopole est devenu un fait " (Lénine, l'impérialisme, stade suprême du capitalisme).

 

La concentration et les monopoles dans les banques,
le nouveau rôle des banques

" Au fur et à mesure que les banques se développent et se concentrent dans un petit nombre d'établissements, elles cessent d'être de modestes intermédiaires pour devenir de tout-puissants monopoles disposant de la presque totalité du capital-argent de l'ensemble des capitalistes et des petits patrons, ainsi que de la plupart des moyens de production et des sources de matières premières d'un pays donné, ou de toute une série de pays " (Lénine l'impérialisme, stade suprême du capitalisme).

Les banques servaient, au début, principalement d'intermédiaires dans les paiements. Avec le développement du capitalisme les banques deviennent marchandes de capitaux.

Au fur et à mesure du développement du capitalisme, les opérations de crédit prennent de l'extension. La banque emploie le capital des capitalistes qui ne peuvent utiliser leur capital et le fournisse au capitalistes qui en ont besoin.

La concentration et la centralisation des banques font que celle-ci exerce un immense pouvoir sur l'économie.

L'accumulation du capital et la concentration de la production dans l'industrie ont amené d'énormes fonds dans les banques, des fonds disponibles qui cherchent un emploi lucratif.

Les grandes banques avec le crédit, l'accaparement des actions ont mis la main sur les plus petites.

Cette concentration bancaire à conduit au monopole bancaire. Des unions bancaires monopolistes contrôle des banques moins importantes, qui deviennent leur filiale. Les réseaux de succursales ont permis aux grandes banques de drainés des fonds énormes venant des petits épargnants et des capitalistes fonds mis à la disposition des hommes d'affaires.

L'accroissement des dépôts bancaires donne aux banques la possibilité d'accorder des crédits à longs termes aux industriels.

Avec l'agrandissement des entreprises, une demande de crédit à long terme augmente. Les dépôts drainés par les banques ouvrent une possibilité élargie de placement de fonds dans l'industrie.

L'investissement de fonds bancaires dans l'industrie peut alors prendre la forme particulière de l'achat d'actions de telle ou telle société.

Les intérêts des banques et des entreprises industrielles s'entremêlent de plus en plus étroitement.

La transformation des banques, de modestes intermédiaires, en une poignée de monopoles tout puissants, constitue l'un des processus fondamentaux, de la transformation du capitalisme à l'époque de la libre concurrence en capitalisme monopoliste.

Deux éléments permettent aux monopoles de drainer le maximum de plus-value, d'accumuler du capital afin de devancer leurs concurrents :

- l'implantation d'établissements de production contrôlés par les monopoles dans les endroits les plus "profitables"

- le déplacement des capitaux en vue de la rentabilité


Le capital financier et l'oligarchie financière

" Concentration de la production avec, comme conséquence, les monopoles; fusion ou interpénétration des banques et de l'industrie, voilà l'histoire de la formation du capital financier et le contenu de cette notion " (Lénine l'impérialisme, stade suprême du capitalisme).

La fusion du capital bancaire et du capital industriel élimine l'appropriation de la plus-value par le capital commercial. Elle a aussi pour effet de raccourcir la circulation du capital et des marchandises ce qui a pour effet de relever le taux de profit.

A l'époque du capitalisme monopoliste on assiste à la fusion du capital commercial et du capital industriel et de ce fait le partage du profit entre profit d'entrepreneur et profit commercial tend à disparaître.

Le deuxième trait caractéristique de l'impérialisme est la fusion du capital bancaire et du capital financier.

La concentration du capital industriel avait besoin des fonds centralisés par les banques, celles-ci se mirent à participer aux affaires de l'industrie.

Les banques se mirent progressivement à acheter des actions des industries et en devinrent copropriétaires.

Les monopoles industriels, quant à eux, commencèrent à posséder des actions des banques auxquelles ils étaient liés. On assista alors à la naissance du capital financier.

En France les économistes remplacent le terme de capital financier par celui de participations croisées, ce qui veut dire qu'une société possède des parts d'une autre société, qui elle-même à des parts dans la première société, c'est un peu le jeux du " je te tiens par la barbichette ".

Ainsi AXA-UAP à des participations croisées avec la BNP, Saint-Gobain, Vivendi, Elf. Vivendi a des participations croisées avec la Société Générale, Alcatel Alsthom, Axa-UAP, Saint-Gobain ; Bouygues a des participations croisées avec Total (lié d'ailleurs avec Axa-UAP), la BNP, la Caisse des Dépôts et Consignation.

Toute une poignée d'entreprises tenue par une poignée d'homme a donc une place prépondérante dans l'économie française. Elles pèsent un poids énorme dans l'économie nationale et ont par conséquent une influence importante dans la vie économique et politique de la France.

L'oligarchie financière, du fait qu'elle possède une part importante du capital, s'approprie une part considérable de la plus-value.

Cette même oligarchie financière pour s'approprier le plus de plus-value possible s'étend aux différentes branches d'activités (ainsi la Lyonnaise des Eaux-Suez possède des entreprises de BTP, des banques et M6).

Le profit de l'oligarchie financière est directement lié à sa position dominante, mais elle renforce cette position en contrôlant le mouvement des forces productives.

Ainsi l'oligarchie financière contrôle les crédits, intervient dans les investissements. Elle est impliquée dans l'application des innovations, des changements technologiques et à donc le pouvoir de contrôler le développement de la science.

Une autre force de l'oligarchie financière est de posséder les médias et donc d'y divulguer les informations strictement conforme à ses intérêts (ce qui implique la censure de toutes les guerres populaires dans le monde).

Ainsi Jean-Marie Messier, le patron de Vivendi est aussi le patron d'Havas qui possède " le point ", " L'expansion " et " Canal + ".

Jean-Luc Lagardère est propriétaire d'Hachette et de Filipachi qui possèdent 160 titres de presse dont " Paris-Match ", " Le journal du Dimanche " ou encore " Europe 1 ". Lagardère possède aussi les Relais H distributeur important de la presse, mais aussi les maisons d'éditions Presses de la Cité, Hachette et Bordas.

La Lyonnaise des Eaux-Suez possède la chaîne de télé M6. M6 qui dans une émission " Passé simple " a par exemple fait preuve d'un anticommunisme primaire proche du néofascisme, anticommunisme que n'aurait pas renié ni nazis, ni Le Pen ou Mégret.

Le capital financier est la clef du capitalisme monopoliste, de l'impérialisme.

Le capital financier permet de compenser les distorsions entre prix et valeur et entre le taux de profit et le taux de la plus-value. Ces distorsions peuvent être réguler par la possibilité qui y donnée au capital de migrer d'une branche à l'autre à la recherche d'un profit supérieur.

La péréquation du taux de profit passe par la mobilité des capitaux ou par leur capacité de produire d'autres valeurs d'usage.

La mobilité du capital et sa transformation en capital industriel permet de pénétrer partout ou les taux de profits sont élevés et supérieurs à la moyenne donc d'assurer des transferts de plus-value d'une branche ou pays à une autre branche ou pays.


L'EXPORTATION DE CAPITAUX
ET LES COLONIES ET NEO-COLONIES

" Ce qui caractérisait l'ancien capitalisme, où régnait la libre concurrence, c'était l'exportation des marchandises. Ce qui caractérise le capitalisme actuel, où règnent les monopoles, c'est l'exportation des capitaux " (Lénine l'impérialisme, stade suprême du capitalisme).

Il faut préciser ici qu'en aucune façon l'exportation des marchandises n’est déclinante par rapport à l'exportation des capitaux.

Au contraire l'exportation des marchandises se trouve renforcé et trouve un nouveau souffle car elle est tirée par l'exportation des capitaux.

L'exportation se présente sous deux formes principales : consentement d'emprunts aux gouvernements des néo-colonies tout d’abord.

Ou encore par la par la construction dans les néo-colonies d'entreprises, par la construction d'infrastructures.

L'on peut se douter que l'exportation des capitaux à pour but pour les monopoles de faire du profit.

Si l'exportation des capitaux est caractéristique de l'impérialisme, c'est que la fusion du capital bancaire et du capital industriel, la formation du capital financier permet au capital d'avoir un mouvement rapide et d'aller aux endroits dans lesquels le profit et le plus important. Ceci aurait été impossible au temps du capitalisme pré-monopoliste pour l'entreprise industrielle.

L'élargissement du marché est inhérent au mode de production capitaliste.

Ainsi Marx notait que le commerce extérieur " qui était la base du mode de production capitaliste à ses débuts, en est devenu le résultat, à mesure que progressait la production capitaliste en raison de la nécessité inhérente à ce mode de production de disposer d'un marché toujours plus étendu ".

L'élargissement du marché prend une grande importance à l'époque de l'impérialisme, période ou la concurrence entre monopoles fait qu'ils doivent s'assurer d'avoir des débouchés de plus en plus importants pour écouler leurs marchandises.

La nécessité de s'étendre à d'autres pays est motivée par la nécessité de contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit.

La nécessité d'avoir des zones de débouchés pour les pays impérialistes réside aussi dans le fait que cela permet de reculer les limites de l'accumulation.

Ainsi si, au moment ou un marché est saturé un produit est mis en vente spécialement pour une colonie ou des néo-colonies, cela permet à un monopole de rentabiliser les techniques, les techniciens, le matériel qu'il a déjà employé pour la fabrication de ce produit qu'il avait déjà fabriqué et destiné à la vente dans les pays impérialistes.

La nécessité des pays impérialistes d'avoir la mainmise sur des colonies ou néo-colonies réside aussi dans le fait que l'exploitation de la main-d'oeuvre peut s'étendre à ces pays. La main-d'oeuvre des colonies et des néo-colonies à productivité égale de celle des pays impérialistes est payée moins chère, ce qui a pour effet de générer un taux de plus-value plus élevé.

Citons comme exemple de cette exploitation de la main-d'oeuvre les maquiladoras au Mexique.

Ces maquiladoras sont des filiales de sous-traitances de monopoles américains qui emploie majoritairement des femmes (car jugée plus "dociles ") pour environ 500Frs par mois.

Ajoutons que dans ces usines l'âge requis pour commencer à travailler est de 16 ans voire 15 ans (ou encore moins).

Citons encore comme exemple la fabrication de ballons de foot par des enfants au Pakistan, qui servent à faire tourner du profit et à dominer idéologiquement les masses.

EFFETS DE l'EXPORTATION DES CAPITAUX SUR LES COLONIES ET NEO-COLONIES

La généralisation de l'exploitation et une des conséquences de l'exportation des capitaux. L'élargissement du champ de l'exploitation capitaliste est caractéristique de l'époque de l'impérialisme.

Les pays impérialistes se sont emparés par la violence ou de façon fourbe des colonies et des néo-colonies.

L'exportation des capitaux ne s'est pas seulement effectuées des pays impérialistes vers les colonies et néo-colonies. Ainsi les pays impérialistes européens exportèrent massivement des capitaux vers les USA à la fin du XIXe siècle.

Pourquoi donc alors ce pays n'est pas devenu une colonie ou une néo-colonie ?

Tout simplement parce que la progression des forces productives n'y a pas été bloquée.

La conséquence de l'exportation des capitaux vers les colonies et les néo-colonies est qu'elle engendre un retard du développement des forces productives dans ces pays, ce qui fait que ces pays sont taxés de " pays sous-développés " par les humanistes petits-bourgeois, ou encore plus hypocritement de " pays en voie de développement ".

Les colonies et néo-colonies qui " bénéficient " de l'exportation de capitaux n'ont souvent la possibilité que de n'exporter que des matières premières. Des matières premières dont les prix sont fixés par les pays impérialistes.

Ceci conduit au ralentissement des forces productives dans ces pays ; les matières premières représentent la première source de revenu pour les colonies et néo-colonies.

D'autre part la dépendance des colonies et néo-colonies envers les pays impérialistes est importante.

Cette dépendance est une dépendance commerciale, technologique et financière, sans même parler de la politique.

La dépendance financière est entretenue par le FMI, institut à la solde de la chaîne des pays impérialistes, et principalement des USA.

De plus la dépendance financière est aussi entretenue par le fait que le dollar est la monnaie reine dans les échanges internationaux.

Le retard dans le développement des forces productives dans les colonies et néo-colonies a pour effet de perpétuer la domination des pays impérialistes et de perpétuer la dépendance des colonies et néo-colonies.

Ajoutons à cela que les pays des néo-colonies sont obligés d'accepter l'échange inégal.

L'échange inégal, concrètement cela signifie qu'une marchandise de 150 heures de travail (l'on sait que le travail est la mesure de la valeur) est exportée par les néo-colonies, et qu'en retour les pays impérialistes exportent vers les néo-colonies une marchandise ne contenant que 50 heures de travail.

Une autre raison du retard du développement des forces productives dans les colonies et les néo-colonies est que les profits des investissements qui y sont fait, retournent toujours vers les pays impérialistes.

Ceux-ci s'assurent de plus que les colonies et néo-colonies ne développent pas d'industries pouvant les sortir de leur dépendance envers les pays impérialistes.

Les colonies françaises ont ainsi toujours eu pour obligation :
de diriger les produits de la récolte vers la métropole
de payer les marchandises exporter contre des marchandises de la France ;
de n'importer que des produits français ;
il était enfin interdit aux colonies de développer des industries propres, et obligation faite de commercer avec les seuls ports français.

On peut s'en douter, le commerce avec les colonies fut favorable à la croissance économique française, à travers de la création de fortunes privées, et à la croissance de l'accumulation du capital

Le pillage systématique des colonies et néo-colonies par les pays impérialistes, la productivité des secteurs agricoles principalement tournés vers l'exportation et ce en parti pour payer la dette contractée par les colonies et néo-colonies, fait que les gens vivant dans les pays de la périphérie meurent souvent de faim, n'ont pas de quoi s'éduquer, vivent largement au-dessous du seuil de la misère.

Le faible développement des forces productives est aussi dû à ce que le capital financier, les monopoles des pays impérialistes contrôlent par la présence massive de banques le développement des colonies et néo-colonies.

Ainsi le poids des banques françaises, ou leur filiales, est très important en Afrique. La BNP est présente au Burkina-Fasso, au Sénégal, en Côte-d’Ivoire, au Togo, en Guinée, au Gabon. Le Crédit Lyonnais est présent au Sénégal, en Côte-d’Ivoire, au Cameroun, au Gabon et au Madagascar.

La France, avec le contrôle d'une zone franc (le franc CFA), contrôle la finance de ses néo-colonies en Afrique. D'ailleurs le capital financier français, quand il mis un système bancaire dans les néo-colonies, en localisa le siège en France.

Le capital financier dans la zone franc s'exprime aujourd'hui en outre par la présence des banques de réseaux financiers :

l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-Africaine) dont font parti le Bénin, le Burkina, la Côte-d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo ;
la BEAC (Banque des Etats d'Afrique Centrale) dont font parti le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad.

Un autre exemple de l'emprise du capital financier est celui du Mexique qui est " aidé " par le FMI et le Trésor américain. Ceci à pour conséquence que la Dette du Mexique à augmenter tout les ans depuis les années 70. De 1973 à 1996, la Dette a d'ailleurs augmenté 14 fois plus vite que le revenu réel par habitant.

L'exportation de capitaux des pays du Centre vers ceux de la périphérie est définie par la bourgeoisie comme une " aide " des premiers vers les seconds.

Or cette " aide " vers les colonies et les néo-colonies ne leur apportent en définitive aucun bénéfice, puisque ce sont les pays impérialistes qui en retirent tout bénéfice.

De même la thèse officielle savamment entretenue par la bourgeoisie pour défendre la colonisation était de lui donner un caractère " civilisateur ", d'en faire une mission "civilisatrice " comme le disait Jules Ferry (personne chère à la gauche républicaine et au PS) dans un discours puant le racisme de base : " Les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je dis qu'il y pour elles un droit parce qu'il y a un devoir pour elles.

Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures.. " (Jules Ferry (discours coloniaux 1885).

En fait la mission " civilisatrice " des pays impérialistes s'est avérée être une mission de pillage systématique des ressources des pays colonisés.

Ce pillage était assorti de formes d'exploitation féodale caractérisée par la mise en esclavage des populations des pays colonisés. Cela bien évidemment produisait une main-d'oeuvre à bon marché pour les pays impérialistes.

Le passage du capitalisme à l'impérialisme a fait que les grandes puissances impérialistes ont formé des colonies et des néo-colonies.

Les pays impérialistes on transformé les peuples de la " périphérie " (par rapport au centre impérialiste) en esclaves.

Ceci à élargi le champ de l'exploitation capitaliste.

La constitution du système capitaliste s'achève à la période de l'impérialisme.

L'exportation de capitaux des pays impérialistes, les conquêtes coloniales ont permis au pays du centre de se soumettre et de dominer les peuples des pays de la périphérie

" Le capitalisme, en s'étendant au monde entier, a provoqué la tendance au rapprochement économique des divers pays, à la suppression de l'isolement national et à l'union progressive de vastes territoires en un tout cohérent " (Manuel d'économie politique. Académie des sciences de l'URSS/Institut d'économie Editions sociales 1956).

Le marxisme-léninisme avait déjà révélé que les économies nationales étaient devenus les anneaux d'une chaîne unique, bien avant que le terme de " mondialisation " soit mis à la mode par une poignée d'économistes keynésien.

Le concept de " mondialisation du capital " n'est en fait qu'une formule soft pour parler d'impérialisme sans en reprendre les conclusions.

Le capitalisme, à l'époque de l'impérialisme, en s'élargissant au monde entier, a provoqué le rapprochement économique de tout les pays. Les différentes économies nationales sont devenus les anneaux d'une chaîne unique, appelée économie mondiale.

L'ETAT ET LES MONOPOLES

" L’"union personnelle" des banques et de l'industrie est complétée par l’"union personnelle" des unes et des autres avec le gouvernement " (Lénine l'impérialisme, stade suprême du capitalisme).

Le capitalisme s'est toujours appuyé sur l'Etat (au sujet des liens entre l'Etat et la bourgeoisie voir Front Social n°12 & 13) ; l'Etat est devenu l'Etat des capitalistes, l'Etat de la bourgeoisie, l'Etat de la dictature de la bourgeoisie.

L'Etat a été de tout temps l'Etat de la classe économiquement dominante, il est donc évident qu'à l'époque du capitalisme monopoliste, l'Etat soit l'Etat de la bourgeoisie et plus précisément de la frange de la bourgeoisie monopoliste.

On a pu parler un temps de la domination de la bourgeoisie monopoliste sur l'Etat, de capitalisme Monopoliste d'Etat. (signalons que Capitalisme Monopoliste d'Etat, ou CME, ne signifie pas une économie collectiviste dans laquelle les entreprises appartiennent à l'Etat et donc au Peuple).

Dans ce cas la bourgeoisie avait besoin qu'une partie de l'activité économique soit prise en charge par l'Etat, sous formes de nationalisations.

Nationalisations bourgeoises puisqu'elles n'ont rien a voir avec des nationalisations effectuées dans le cadre d'une politique économique socialiste ou tout l'économie serait nationalisé, collectivisée.

Cependant si les nationalisations ne sont plus d'actualité aujourd'hui, l'Etat continue lui d’exister et d’avoir une fonction répressive.

La propriété d'Etat dans les pays impérialistes apparaît ou bien à la suite de la construction d'entreprises, de voies ferrées, d'arsenaux, etc, aux frais du budget de l'Etat, ou bien sous la forme de la nationalisation bourgeoise, c'est-à-dire du transfert de certaines entreprises privées aux mains de l'Etat, moyennant une forte compensation.

En dépit des affirmations des économistes révisionnistes (du "PCF " par exemple) qui présentent l'étatisation des entreprises sous la domination politique de la bourgeoisie comme un " pas vers le socialisme ", celle-ci n'a rien de commun avec le socialisme.

La propriété d'Etat dans les pays bourgeois est une variété de le propriété capitaliste, où le propriétaire n'est pas un capitaliste particulier, mais l'Etat bourgeois, qui est subordonné à une poignée de grands monopoles.

L'étatisation des entreprises est utilisée par les monopoles pour remettre sur pied diverses entreprises ayant des problèmes et pour les revendre (à un prix modique) aux entreprises privées (comme cela se passe en ce moment), pour renforcer l'exploitation de la classe ouvrière et de tous les travailleurs et pour multiplier leurs profits.

Les monopoles utilisent le pouvoir d'Etat pour collaborer activement à la concentration et à la centralisation du capital, augmenter leur puissance et leur influence : par des mesures spéciales, l'Etat force les entrepreneurs restés indépendants à se soumettre aux groupent monopolistes et, en même temps, il fait procéder à la concentration forcée de la production en fermant les portes d'une foule d'entreprises petites et moyennes.

C'est dans l'intérêt des monopoles que l'Etat, d'une part, établit des droits élevés sur les marchandises importées et que, d'autre part, il encourage l'exportation des marchandises en payant aux monopoles des subventions à l'exportation et en leur facilitant la conquête de nouveaux marchés, au moyen du dumping.

Les monopoles utilisent le budget d'Etat afin de piller la population du pays en la grevant d'impôts et en recevant de l'Etat des commandes qui leur rapportent de gros profits.

L'Etat bourgeois, sous le prétexte " d'encourager les initiatives économiques ", verse aux gros entrepreneurs des sommes considérables sous forme de subventions.

Dans le cas où les monopoles sont menacés de faillite, ils reçoivent de l'Etat les crédits nécessaires pour couvrir leurs pertes, et on leur fait remise des impôts qu'ils doivent à l'Etat.

Le développement du capitalisme monopoliste d'Etat s'accentue particulièrement en période de préparation et de conduite de guerres impérialistes.

Lénine disait que le CME en temps de guerre était le bagne pour les ouvriers et un paradis pour les capitalistes. Les gouvernements des pays impérialistes font aux monopoles de grosses commandes d'armements, d'équipements et de vivres; ils bâtissent des usines de guerres aux frais de l'Etat et les mettent à la disposition des monopoles ; ils lancent des emprunts de guerre.

En même temps, les Etats bourgeois font supporter toutes les charges de la guerre aux travailleurs. Tout cela procure des superbénéfices aux monopoles.

Le développement du CME a pour effet, de hâter encore la socialisation capitaliste de la production, créatrice des conditions matérielles nécessaires pour remplacer le capitalisme par le socialisme. Lénine disait que le CME était la préparation matérielle complète au socialisme.

Le développement du CME amène en deuxièmement, une accentuation de la paupérisation relative et absolue du prolétariat.

C'est au moyen du pouvoir d'Etat que les monopoles élèvent au maximum le degré d'exploitation de la classe ouvrière, des paysans, ce qui ne manque pas d'aggraver considérablement les antagonismes entre exploités et exploiteurs.

Les défenseurs du capitalisme en dissimulant la subordination de l'Etat bourgeois aux monopoles capitalistes, prétendent que l'Etat est devenu dans l'économie des pays capitalistes une force décisive, capable d'assurer la direction planifiée de l'économie nationale.

En réalité l'Etat bourgeois ne peut diriger de façon planifiée l'économie, car il n'en est pas maître : elle se trouve entre les mains des monopoles.

L'effort de l'Etat pour " régler " l'économie, accompli dans l'intérêt du capital monopoliste, ne peut pas supprimer l'anarchie de l'économie capitaliste ni les crises économiques, et il conduit en fait à une aggravation des contradictions du régime bourgeois

L'impérialisme aggrave à l'extrême les trois principales contradictions du capitalisme : 1) la contradiction entre le travail et le capital ; 2) la contradiction entres les puissances impérialistes qui luttent pour la suprématie et en définitive pour la domination mondiale ; 3) la contradiction entre les métropoles et les colonies (et néo-colonies).

L'IMPERIALISME, DERNIERE ETAPE DU CAPITALISME
AVANT LA REVOLUTION SOCIALISTE

L'impérialisme accroît les contradictions du capitalisme ; à l'époque de l'impérialisme ces contradictions sont portées à leur paroxysme.

L'impérialisme est le stade suprême du capitalisme, il en est aussi le dernier stade, le dernier stade avant la révolution socialiste qui anéantira le capitalisme.

Evidemment le capitalisme ne se détruira pas sans que les masses liquident la bourgeoisie et le pouvoir du capital.

Mais l'époque de l'impérialisme offre les conditions favorables pour donner l'assaut aux citadelles du capitalisme.

Nous avons vu plus haut que certains pays se développaient inégalement à l'époque de l'impérialisme.

Le léninisme nous apprend que la révolution socialiste, à l'époque de l'impérialisme, ne triomphe pas forcément dans le pays où le capitalisme est le plus développé et dans lequel le prolétariat forme la majorité de la population.

La révolution socialiste à l'époque du capitalisme monopoliste peut triompher dans des pays qui constituent l'anneau le plus faible de la chaîne de l'impérialisme.

Mais tel ne sera pas forcément le cas.

Les camarades du PC du Pérou, qui doivent bien le savoir, nous le disent : nous ne devons pas penser que la cause est perdue dans les pays capitalistes.

Pourquoi ?

Parce que le niveau de contradictions est élevé, et que les choses peuvent aller beaucoup plus vite. Notre devoir révolutionnaire est de soutenir les guerres populaires contre l’impérialisme, et de construire le parti révolutionnaire dans notre pays, pour renverser le capitalisme et instaurer la dictature du prolétariat, l’Etat socialiste.