La notion de plus-value

Article paru dans Front Social


Nous devons à Marx l'explication de l'origine de la plus-value. Avant lui un espèce d'obscurantisme entretenu par les économistes bourgeois régnait quand à l'origine du profit des capitalistes.

Cet obscurantisme est encore entretenu de nos jours par les économistes bourgeois actuels obscurantisme qui est savamment relayé par les médias à la botte du capitalisme qui mène un embargo contre toute pensée révolutionnaire.

Il n'est guère surprenant que la bourgeoisie ait cherché et cherche encore à masquer l'origine du profit, car le profit des capitalistes est simplement obtenu en volant les travailleurs/euses.

Le mécanisme de ce vol nous allons l'exposer ci-dessous, mais il est bien évident que cet exposé n'a pas la prétention de résumer toute la théorie de Marx sur la plus-value, qu'il a exposé dans le Capital ; Le Capital est l'oeuvre principale du communisme scientifique, et il serait prétentieux de vouloir résumer en quelques lignes tout le mécanisme, c'est pourquoi il est indispensable de lire et de relire le Capital, pour comprendre qu'il ne faut pas négocier avec les patrons, et que l'on ne peut avoir de sympathie à leur égard, quand on sait qu'ils vivent grâce à l'exploitation qu'ils entretiennent. Nous allons donc voir de quoi retourne la face cachée du profit : la plus-value.

LE PROCES DE TRAVAIL

Marx a prouvé et démontré que ce que le capitaliste achète, et donc ce que les salariéEs vendent, n'est pas le travail, mais la capacité de travail. Cette force de travail est à la fois une valeur d'usage et une valeur comme toute autre marchandise. La valeur d'usage de la force de travail c'est sa capacité à être source de valeur, et de plus de valeur qu'elle n'en possède.

Sa valeur est déterminée, quand à elle, par la valeur des moyens nécessaires à la subsistance des salariéEs, donc à la reproduction de la force de travail.

Pour vendre leur marchandise force de travail, les travailleurs/euses doivent être obligéEs de la vendre et donc ne posséder ni moyen de production, ni moyen de subsistance.

Ces deux conditions sont remplies sont le résultat d'un long processus historique, qui aboutit à ce qu'une classe détienne les moyens de production et qu'une autre classe n'est plus que sa force de travail pour vivre.

Le capitaliste achète donc la force de travail pour la consommer dans le procès de travail. Cette consommation de la force de travail a pour but de produire marchandises et plus-value.

Rappelons ici que dans le système capitaliste le procès de travail se singularise par le fait que le salarié travaille sous le contrôle du capitaliste, et que le résultat du travail (le produit) est la propriété du capitaliste, et non du producteur immédiat.

Ajoutons que dans le système capitaliste le travail productif n'est considéré comme tel que lorsque il crée une plus-value. En effet dans le système capitaliste : " le but déterminant de la production, c'est la plus-value ", c'est en son nom, au nom de la plus-value, que le capitaliste met en marche la production et c'est en son nom qu'il avance un Capital qu'il espère voir grossir.

DISTINCTION ENTRE LE CAPITAL CONSTANT
ET LE CAPITAL VARABLE

Le capitaliste dépense son capital (C) dans deux types de marchandises : les moyens de production et la force de travail.

Les moyens de production que sont par exemple les machines représentent du " travail mort ", qui a servi à les fabriquer au cours d'un processus de production antérieur.

On dit du " travail mort " parce que sa valeur est conservée au cours de la production, et elle est simplement transférée au produit, c'est ce que l'on appelle le capital constant, que nous désignerons ci-dessous par cc.

Indiquons dorénavant, que la valeur du capital constant ne fait que réapparaître dans le produit.

L'autre partie du capital dépensée par le capitaliste l’est dans l'achat du capital variable, que nous désignerons par cv. On le nomme capital variable parce que la partie du capital dépensée pour l'achat de la force de travail (le capital variable) voit sa valeur grandir dans le procès de production. Le " travail vivant " crée une valeur nouvelle.


LA PRODUCTION DE LA PLUS-VALUE ABSOLUE

Nous prendrons dans l'exemple ci-dessous un temps de travail socialement nécessaire de 4 heures, 1 heure de travail équivalent à 30 Frs.

Rappelons brièvement que le temps de travail socialement nécessaire est la valeur de la force de travail. Il représente l'équivalent nécessaire à la reproduction de la force de travail, à la subsistance du travailleur.

Un capitaliste produit des T-Shirts il achète donc des fournitures diverses (électricité, coton...) qui lui coûte 85.000 Frs.

Notre capitaliste achète aussi la force de travail de 200 ouvriers, qu'il fera travailler 30 jours à raison de 8 heures par jour. Pendant ce temps ils créent donc une valeur de 48.000 heures (200 ouvriers X 30 jours X 8 Heures par jour de travail) ou de 1.440.000 Frs (48.000 heures X 30 frs de l'heure).

Les ouvriers travaillent donc pour un nombre de 1600 (200 ouvriers x 8 heures chacun) heures dans une journée et y créent une valeur de 48.000 Frs (1.600 heures X 30 Frs).

Les 30 jours de travaille des 200 ouvriers ont crée une valeur de 48000 heures auxquelles s'ajoute les 85.000Frs que comptent les diverses fournitures.

La valeur totale du produit est donc de 1.440.000 Frs + 85.000 Frs soit 1.525.000 Frs.

Un travailleur a besoin pour vivre de 120 Frs par jour, le capitaliste versera donc une somme totale de 24.000 Frs aux 200 ouvriers pour une journée de travail de 1.600 heures au total, et leur versera en tout 720.000 Frs pour leurs 30 jours de travail.

Le capitaliste vend sa marchandise au prix total de 1.525.000 Frs. Les dépenses relatives à la production lui ont coûté 85.000 Frs pour les fournitures et 7.200.000 pour les salaires.

Il lui reste donc 7.200.000 Frs c'est ce que l'on appelle la plus-value.

D'ou viennent donc ces 7.200.000 Frs de plus-value ?

Souvenons nous qu'un ouvrier, pour reproduire sa force de travail, pour subvenir à ses besoins, doit travailler 4 heures par jour pour un montant équivalent à 120 Frs.

Or l'Etat au service de la bourgeoisie, comme nous le savons, décrète que la durée légale du travail est de 8 heures par jour. Le capitaliste fait donc travailler ses ouvriers 8 heures par jour, ce qui fait qu'un ouvrier aura produit pour 240 Frs de valeur dans une journée.

Le travail nécessaire est d'une valeur de 4 heures et d'un montant équivalent de 120 Frs, le surtravail est d'une valeur de 4 heures et d'un montant de 120 Frs. Si l'on multiplie ces 120 Frs de surtravail par les 200 ouvriers qu'emploi le capitaliste, et enfin si l'on les ramène sur une durée de 30 jours, on arrive à une plus-value de 7200000 Frs.

Admettons que la durée légale de la journée passe de 8 heures à 10 heures.

L'ouvrier aurait toujours besoin de 4 heures de travail pour subvenir à ses besoins. Mais il créerait alors une plus-value journalière de 6 heures soit 180 Frs.

La plus-value absolue est obtenue par l'allongement de la durée de travail, par le fait que l'obtention du surtravail s'accroît proportionnellement à l'allongement de la journée de travail.


LA PLUS-VALUE RELATIVE

Marx a résumé la différence qu'il y avait entre la plus-value absolue, dont nous venons de voir le mécanisme, et la plus-value relative dont nous allons voir le mécanisme ci-dessous : " Je nomme plus-value absolue la plus-value produite par la simple prolongation de la journée de travail, et plus-value relative la plus-value qui provient au contraire de l'abréviation du temps de travail nécessaire et du changement correspondant dans la grandeur relative des départies dont se compose la journée ".

La plus-value relative s'explique donc par le fait que le temps de travail nécessaire est réduit et donc que le surtravail est augmenté.

Comment le temps de travail nécessaire peut-il être réduit. Nous avons vu que la valeur de la force de travail est déterminée par la quantité de travail nécessaire à la reproduction de la force de travail.

Si, par exemple, la productivité doublait dans des branches produisant des articles nécessaire à la reproduction de la force de travail, donc nécessaire à la subsistance des travailleurs/euses, la valeur des moyens de consommation s'abaisserait.

Cela diminuerait donc la valeur de la force de travail, et donc diminuerait le temps de travail nécessaire et augmenterait le temps de surtravail.

Reprenons l'exemple que nous avions plus haut. Nous avons vu que le temps de travail nécessaire était de 4 heures soit 120Frs pour 1 ouvrier.

Si le temps de travail nécessaire diminue et passe à deux heures, soit à 60 Frs, le surtravail, qui auparavant était de 4 heures, passera à 6 heures ce qui fait qu'il passera de 120 Frs à 180 Frs.

Nous obtenons dans ce cas précis une plus-value de 6 heures ou de 1.200 heures pour 200 ouvriers et une plus-value de 36.000 Frs pour 200 ouvriers.

La valeur des marchandises entrant dans la consommation du travailleur diminuant, diminue aussi la valeur de la force de travail ce qui a pour effet de réduire aussi le temps de travail nécessaire et d'augmenter donc le temps de surtravail et par la même la plus-value relative.

La journée de travail est fixée à 8 heures, donc le surtravail et le travail nécessaire ne peuvent dépasser ce temps.

Comment dans ce cas augmenter le surtravail et par la plus-value ?

Il ne peut y avoir qu’un moyen : raccourcir le temps de travail nécessaire, et donc augmenter la partie des 8 heures consacrée au surtravail.

De cette façon la journée de travail reste d’une durée de 8 heures, mais la partie consacrée au temps de travail nécessaire diminue proportionnellement à l’augmentation de la partie consacrée au surtravail.

La partie consacrée au temps de travail nécessaire peut baisser, car la valeur de la force de travail peut baisser. Cette baisse de la valeur de la force de travail est due à l’augmentation de la productivité dans des industries qui produisent les éléments nécessaires à la reproduction de la force de travail (alimentation, etc...).

Voyons comment l’augmentation de la productivité diminue la valeur de la force de travail dans la marchandise

La plus value relative transforme les procédés techniques, technologiques, et elle se développe avec le mode de production capitaliste


LA PLUS-VALUE EXTRA

La plus-value extra est un dérivée de la plus-value relative. Mais la particularité de la plus-value extra est d'être extraite d'une plus grande productivité et de l'introduction de nouvelles machines.

Marx disait que : " Le capitaliste qui emploie le mode de production perfectionné s'approprie, par conséquent, sous forme de surtravail, une plus grande partie de la journée de l'ouvrier que ses concurrents ".

L'augmentation de la force productive ou de la productivité réduit le temps socialement nécessaire, ce qui fait qu'une quantité réduite de travail produit plus de valeurs d'usage.

Le but qui pousse chaque capitaliste à accroître la productivité du travail est d'obtenir une plus-value extra.

Mais l'obtention de la plus-value extra est limitée dans le temps, car quand les autres capitalistes auront obtenus des machines aussi performantes que celles du capitaliste qui obtient une plus-value extra, ils obtiendront la même plus-value.

Si un capitaliste parvient par un procédé technique à augmenter la productivité dans son entreprise, la valeur individuelle de ses produits tombera en dessous de la valeur sociale. La différence est une plus-value extra, dont la recherche stimule le progrès technique. Mais l'acquisition par les autres capitalistes du même processus techniques fera baisser la valeur sociale et donc la plus-value extra.

Reprenons encore une fois notre exemple.

En une journée de 8 heures un ouvrier produit 8 T-shirts d'une valeur de 254,16. Ces 254,16 se décomposent en 14,16 de matière première, électricité etc. et en 240 Frs de valeur ajoutée.

Mais notre capitaliste double la production et produit en 8 heures 16 t-shirts par chaque ouvrier.

A la fin de la journée de 8 heures la force de travail aura toujours produit la même valeur ajoutée, mais sur un nombre double d'articles cette force de travail au lieu d'être distribué sur 1/8 sera distribué sur 1/16 ce qui fait que chaque article recevra 15 Frs de force de travail au lieu de 30 Frs précédemment.

La valeur des matières premières ne change pas et sera toujours de 14,16. Le prix de chaque pièce tombe donc à 15.89, l'unité soit 1,77 pour les matières premières et 14,12 Frs pour la valeur ajoutée par le travail.

La plus-value est donc de 15,88 pour chaque pièce ou de 254,08 pour la totalité, si le capitaliste vend les pièces à 31,77 l’unité ou à 508,32 pour la totalité.

Mais face à la concurrence, il ne vend les articles que pour un montant total de 414,16 soit 25,88 la pièce, et réalise ainsi une plus-value extra de 9,99 par pièce. Il les vend au-dessus de leur valeur individuelle, mais en dessous de leur valeur sociale

Le temps de travail nécessaire était de 4 heures et la valeur journalière de la force de travail de 120Frs, le surtravail était de 4 heures, la plus-value produite quotidiennement était de 120 Frs.

Le capitaliste produit maintenant 16 pièces qu'il vend 414,16 ou 25,88 l'unité. Les moyens de production lui coûtent 28,32 il lui faut un peu plus d'une pièce pour les compenser.

Environ 15 pièces incorporeront donc le travail de 8 heures. 4,6 pièces représenteront le travail nécessaire et 10 pièces le surtravail.

Chaque pièce se décompose en 1,62 de matières première, en 7,50 de travail nécessaire et en 16,76 Frs de surtravail.

De tout cela découle le fait que " chaque capitaliste est poussé par son intérêt à augmenter la productivité du travail pour faire baisser le prix des marchandises " (Le Capital.)

" L'emploi capitaliste des machines ne tend qu'à diminuer le prix des marchandises, à raccourcir la partie de la journée ou l'ouvrier travaille pour lui, afin d'allonger l'autre où il ne travaille que pour le capitaliste. C'est une méthode particulière pour fabriquer la plus-value relative" .

La machine allonge ainsi la journée de travail. Si la journée de travail est limitée par la loi, l'intensification du travail se généralise.

La conversion de l'extension de la journée de travail en intensification s'opère alors.

Avec le progrès mécanique et l'expérience d'ouvriers consacrés à la machine, la rapidité et l'intensité du travail augmente.

L'intensité de la journée de travail et son extension ne sont pas compatibles.

La législation sur la durée de la journée de travail poussa déjà au XIXème siècle en Angleterre le capital à se jeter sur la production de la plus-value relative au moyen du développement accéléré du système mécanique.

La plus-value relative changea de caractère.

Nous savons que la plus-value relative est gagnée par une fertilité augmentée du travail qui permet à l'ouvrier de produire davantage dans le même temps avec la même dépense de force de travail. Le même temps de travail continue, fait que la valeur d'échange se réalise sur plus de produits, mais avec un prix unitaire moindre.

La réduction de la journée donne une formidable impulsion à la mécanisation et à l'économie des frais.

La mécanisation contraint alors l'ouvrier a dépenser, au moyen d'une tension supérieure, plus d'activité dans le même temps, à resserrer les pores de sa journée, et à condenser ainsi le travail à un degré qu'il n'aurait pas atteint sans ce raccourcissement de la journée.

" L'heure plus dense de la journée de dix heures contient autant ou plus de travail [...] que l'heure [...] de la journée de douze heures " .

Le travail est rendu plus intense sur une journée moindre car l'on gagne en efficacité ce que l'on perd en durée.


LE TAUX DE PLUS-VALUE

Le taux de plus-value est le rapport de la plus-value au capital variable, il exprime aussi le taux d'exploitation. " Le taux de la plus-value est [...] l'expression exacte du degré d'exploitation de la force de travail par le capital ou du travailleur par le capitaliste " (Le Capital).

Le taux de plus-value, PL', s'écrit donc

Pl (plus-value)

cv (Capital variable)

Mais il peut aussi s'écrire d'une autre façon :

surtravail

¾ ¾ ¾ ¾ ¾ ¾

Travail nécessaire

Ou bien encore par :

Travail non payé

Travail payé

Pour le taux de plus-value, nous allons prendre l'exemple d'un capital, C, de 5000 Frs = 3500 Frs de capital constant (cc) et 1500 Frs de capital variable (cv) :

5000 = 3500 + 1500

È È È

C = c c + c v

A la fin de la production nous avons une marchandise qui vaut 6.500 Frs soit :

6.500 = 3.500 + 1.500 + 1.500

È È È È

C’ = c c + c v + pl

pl=plus-value

Supposons maintenant que dans les 3.500 Frs de capital constant avancé 2.660 Frs sont des matières premières, 371 Frs des matières diverses et 469 Frs sont pour l’usure des machines.

Considérons maintenant que la valeur de toutes les machines se chiffre à 10.469 Frs.

La valeur de 469 Frs n’est comptabilisée que comme une avance.

Si nous voulons compter les 10.000 Frs qui continuent à exister sous leur ancienne forme de machine, il faut alors les compter à la fois dans le capital C avancé, et donc celui-ci devient 15.000 Frs. Mais il faut aussi les compter dans la valeur du produit obtenue qui devient 16.500 Frs.. Mais la plus-value serait toujours comme avant d’un montant de 1.500 Frs :

1) 15000 = 13500 + 1500

È È È

C = c c + c v

2) 16500 = 13500 + 1500 + 1500

È È È È

C’ = cc + cv + pl

La valeur du capital constant avancé ne fait que se transmettre à la valeur totale du produit.

De ceci découle que la valeur nouvelle ne provient pas du capital constant et qu’elle ne naît pas de la formule

cc + cv + pl

È È È

5000 + 1500 + 1500

mais bien selon la formule

cv + pl

È È

1500 + 1500

La plus-value n’est donc pas de 6.500 Frs mais bien de 3.000 Frs. La preuve de cela c’est que si le capital constant était de zéro, et que le capitaliste n’investissait que dans l’achat de la force de travail alors :

C = 0 + 1500

È È

cc + cv

C’ = 0 + 1500 + 1500

È È È

cc + cv + pl

Si le capital constant = 0, le capital avancé C se réduit à v, et la valeur du produit cc+cv+pl à la valeur cv+pl. Si celui-ci fait 3.000 Frs il faut soustraire la valeur du capital variable soit 1500 Frs pour obtenir la plus value de 1500 Frs. Ces 1500 Frs expriment ici la grandeur de la plus-value absolue produite. Le rapport suivant lequel le capital variable a gagné en valeur est déterminé par le rapport de la plus-value au capital variable.

soit : pl soit :

1500 = 100%

¾ ¾ ¾

cv 1500

Les 100 %, sont le taux de plus-value

" La plus-value est au capital variable ce qu'est le surtravail au travail nécessaire " (Le Capital).

La journée n'étant que de 24 heures, soulignons que le taux de plus-value, ne peut donc être augmenté que par l’augmentation de l’intensité du travail, mais aussi par la productivité du travail. Mais si l’intensité et la productivité du travail restent les mêmes le taux de la plus value ne peut être augmenté que par une prolongation de la journée de travail.

Mais quelle que soit la longueur de celle-ci, le travail ne produira de la plus-value que si il possède un minimum de productivité qui permet la production du travail nécessaire dans une partie donnée de la journée.

Si le temps de travail nécessaire occupait tout le temps de travail d’un ouvrier, il ne pourrait plus travailler gratuitement pour le capitaliste. Sans productivité, pas de surtravail et sans surtravail pas de plus-value et donc pas de capitaliste.


RAPPORT ENTRE LA PLUS-VALUE ET LE TAUX DE PROFIT

Dans le troisième chapitre du troisième livre du Capital, est expliqué les rapports entre la plus-value et le taux de profit.

Nous avons donc vu que le taux de plus-value est le rapport de la plus-value au capital variable

soit : Pl

¾

cv

Le taux de profit n'est autre que le rapport de la plus-value au capital total (C) et donc au capital constant + le capital variable soit:

p'= Pl = P

¾ ¾

C c+v

Le taux de profit p' est toujours inférieure à C, excepté le cas ou cv=C, cas presque impossible puisque dans ce cas le capitaliste n'avancerait que des salaires et n'engagerait aucun argent dans l'achat de capital constant.

Reprenons notre formule pour vérifier ce que nous venons de dire :

C= 1000 frs qui se décompose en 500 Frs de capital constant (cc) et 500 de capital variable (cv). La plus-value (Pl) produite est de 500 Frs est donc le taux de plus-value (pl') est

de 500 = 100%

¾

500

le taux de profit sera de :

100%500 = 100%

50O = 50%

¾ ¾ ¾

500+500

Marx a étudié les différents liens Entre la plus-value, le capital variable, constant et le taux de profit dans les différents secteurs de la production (agriculture, industrie....), nous n'allons voir ici que le cas ou les capitalistes emploie le moins possible de capital variable, ce qui est la tendance actuelle dans le mode de production capitaliste.

Prenons trois capitaux de 1000 Frs chacun qui se divise différemment entre capital constant et capital variable avec un taux de plus-value de 50% :

I 800 C+ 200 V donnera une plus value de 100 le taux de profit sera de 10 %

II 500 CC + 500 CV donnera une plus-value de 125 le taux de profit sera donc de 12,5%.

II 200 CC + 800 CV donnera une plus-value de 400 le taux de profit sera donc de 40 %.

Nous voyons donc que le taux de profit est plus élevé dans le cas ou le capitaliste emploie le plus de capital variable et moins de capital constant, et inversement là où le capitaliste emploie le plus de capital constant et le moins de capital variable, le taux de profit est moins élevé.

La baisse tendancielle du taux de profit à la tendance à la baisse de la proportion de capital variable dans le capital total.

Evidemment la baisse tendancielle du taux de profit peut être contrecarré temporairement, par exemple par une intensification du travail, par une augmentation de la productivité, par une réduction de la valeur de la force de travail.

De tout ce qui précède il faut retenir que la production de la plus-value est la loi économique fondamentale du capitalisme.
C'est en son nom que les capitalistes mette en marche la production. Cette plus-value est créée par le travail des ouvriers et accaparée par les capitalistes et constitue dans ce sens un vol de ces derniers sur les premiers.