La question de la dette

Article paru dans Front Social


La dette externe est un moyen puissant mis en place par les pays capitalistes pour asseoir leur domination sur les pays dépendants.

Mais avant de voir en chiffres et en détail quelle conséquence à le poids de la dette sur les pays débiteurs, en général les pays du Sud, faisons une rapide mise au point.

L'on nous parle aujourd'hui de la mondialisation de l'économie, de la globalisation ou de la libéralisation termes surgis ces dernières années de la tête de quelques économistes et penseurs humanistes, mais ce terme n'est en fait qu'un synonyme de l'impérialisme, terme que ces penseurs humanistes préfèrent ne pas utiliser, car il se réfère à la théorie marxiste-léniniste, thèse dont ils ne reprennent pas les conclusions, conclusions selon lesquelles l'impérialisme conduit à la révolution.

Mais ces économistes et penseurs bourgeois et petit-bourgeois préfèrent caricaturer, vider de son sens la théorie de l'impérialisme et préfèrent penser que l'on peut réformer avec des mesurettes l'impérialisme, et ce en demandant (par exemple) au FMI d'être un peu plus gentil avec les pays du Sud.

Le capitalisme ne peut être humanisé, le capitalisme ne peut qu'être détruit, et tant que tout ces penseurs humanistes ne l'auront pas compris leurs manifestations, leur pétitions, leurs livres ne serviront qu'à saper tout mouvement réellement anti-impérialiste.

Toute leur action en fait ne fait que renforcer le rôle de l'impérialisme, car ils détournent la lutte dans une impasse un peu comme le font tout les réformistes en détournant au travers des syndicats, des élections les gens de la lutte révolutionnaire.

D'autre part comme le soulignait José Carlos MARIATEGUI dans "sept essais d'interprétation de la réalité péruvienne" : "Le prêche humanitaire n'a pas arrêté ni gêné l'impérialisme en Europe, pas plus qu'il n'a amélioré ses méthodes. " (P55)

La lutte contre l'impérialisme ou contre la mondialisation, ne se réduit pas non plus à José Bové ( réprésentant des intérêts de la petite-bourgeoisie, dont les médias ont fait un héros et qu'il ont plaçé sur un panthéon à côté de Zidane et Anelka), car dans le monde des gens se battent contre l'impérialisme : en Turquie, au Kurdistan, au Pérou, au Népal, et bien ailleurs.
Mais cette luttes la n'ont pas l'attention des médias ou quand elles l'ont c'est pour les discréminées, car les gouvernements et les présidents des groupes impérialistes savent que quand la théorie Marxiste-Léniniste de lutte contre l'impérialisme est mise en pratique, cela peut leur être plus néfaste que n'importe quelle manifestation d'ATTAC, et pour cela ils préfèrent n'importe quel Seattle que n'importe quel Président Gonzalo.

Les penseurs petit-bourgeois et bourgeois les "anti-globalisation" n'ont rien apporté de neufs avec leur thèses sur la mondialisation de l'économie, car déjà STALINE dans les "Principes du léninisme" lors d'une conférence en avril 1924 disait déjà que : "L'exportation accrue des capitaux dans les pays coloniaux et dépendants, l'extension des "sphères d'influence" et des possessions coloniales à l'ensemble du globe ; la transformation du capitalisme en un système mondial d'asservissement financier et d'oppression coloniale de l'immense majorité de la population du globe, par une poignée de pays "avancés" - tout cela a, d'une part, fait des diverses économies nationales et des divers territoires nationaux, les anneaux d'une chaîne unique, appelée économie mondiale, et, d'autre part, scindé la population du globe en deux camps : une poignée de pays capitalistes "avancés", qui exploitent et oppriment de vastes colonies et pays dépendants, et une majorité éonorme de pays coloniaux et dépendants obligés de mener la lutte pour s'affranchir du joug impérialiste" (Des principes du léninisme dans les questions du léninisme page 29).

Jusqu'à il y a peu de temps de cela le problème de la dette du Tiers Monde ne préoccupait qu'un nombre restreint de personnes, de personnes luttant contre l'impérialisme et dont le la question de la Dette faisait partie de cette lutte..

Il est devenu le sujet de discussion de groupes plus larges d'obédience humaniste puisque par exemple le Vatican s'est exprimé en faveur des pays du Tiers Monde.

Mais n'oublions pas que sans théorie révolutionnaire il ne peut y avoir de pratique révolutionnaire, donc tous ceux qui prônent l'abolition, la suppression, l'allégement de la dette le font dans une optique totalement petite-bourgeoise si il ne relient pas la lutte contre la dette du Tiers Monde à une lutte plus large de lutte contre l'impérialisme et le capitalisme.

Même en ce qui concerne l'ouverture des marchés des pays riches aux produits agricoles des pays les moins avancés - dont l'impact serait négligeable pour les pays développés selon les termes mêmes du Commissaire européen Romano Prodi - aucune décision n'a été prise.

Les Etats-Unis se sont opposés à toute mesure allant dans ce sens. En revanche, le président Clinton s'est proposé de déverser pour 300 millions de dollars de surplus agricoles américains (blé, maïs et soja) dans les pays du Sud qui feraient des efforts en matière de scolarisation et d'ouverture de cantines scolaires... Une manière comme une autre d'accélérer la destruction de l'agriculture vivrière dans le Sud.
La crise de la dette, latente depuis une vingtaine d'année et apparue au grand jours dans les années 80, explique pourquoi ce thème est devenu explosif.

C'est un sujet de débat incontournable, puisque le processus de l'endettement atteint aujourd'hui des niveaux insupportables pour l'ensemble du système financier international

A LE POURQUOI DE LA DETTE

La dette à une cause, un effet. Dans cette partie nous allons déterminer pourquoi les Pays du Sud doivent des sommes astronomiques au pays du Nord.

L'exportation des capitaux

Au stade de l'impérialisme ce qui prime pour le capitalisme, n'est plus l'exportation de marchandises, mais l'exportation de capitaux. Cependant, et il ne faut pas l'oublier que, l'exportation des marchandises n'est pas laissé à l'abandon, en fait ce sont les exportations de capitaux qui vont entraîner l'exportation des marchandises.

L'exportation des capitaux constitue une des bases du capitalisme à l'époque de l'impérialisme, dans lequel les pays créanciers du Nord exploitent, asservissent, pillent, exploitent une grande partie du globe.

L'exportation des capitaux est due au fait que dans les pays du Nord les capitaux accumulés sont immense et il existe alors un "excédent de capitaux".

Ces capitaux, les capitalistes n'ont aucune envie de les voir dormir dans des banques il s'agit de leur trouver des débouchés afin d'en tirer un profit.

On va donc les exporter dans des pays ou le taux de profit est élevé grâce aux salaires bas, un prix de la terre bas également, ou les capitaux sont presque inexistants, et ou le prix des matières premières sont également bon marché.

Mais attention si l'on exporte des capitaux "ce n'est pas qu'on ne puisse absolument pas les faire travailler dans le pays. C'est qu'on peut les faire travailler à l'étranger à un taux de profit plus élevé." (Marx Le capital Livre III page 249) voilà ce que disait Marx.

Comment nous venons de le dire l'exportation des capitaux entraîne l'exportation des marchandises, or le capitalisme dans son élargissement continue à la planète à besoins de débouchés de plus en plus important.

Les monopoles et les pays exportateurs de capitaux ont les moyens d'imposer leurs conditions, ont les moyens d'imposer au pays débiteurs que ceux-ci achètent leurs marchandises.

Or donc on exporte ces capitaux qui pour les capitalistes ne saurait être employés dans leur pays "d'origine". Que pourrait faire ces capitaux dans les pays du Nord : améliorer la situation de milliers de personnes ?

Augmenter les forces productives ? Mais dans ce cas la le capitalisme ne saurait plus le capitalisme et le capitalisme est éloigné de tout concept d'assistance ou de philanthropie, son seul but est le profit maximum.

De l'exportation des capitaux à l'"aide" aux pays du Sud

Dans le sujet qui nous intéresse ici, l'exportation des capitaux revêt la forme de prêts accordés au pays du Sud ou a leurs gouvernements par les organismes financiers internationaux comme la BM ou le FMI ou par des banques privés. Ces prêts (ou exportation de capitaux) sont définie par la bourgeoisie des pays du Nord, comme une "aide" qu'apporteraient les capitalistes au pays du Sud.

En fait cette "aide" n'a jamais été désintéressée.

L'exportation des capitaux vers les pays de la périphérie se fait donc avec l'objectif d'en retirer un profit maximum.
En fait les prêts sont l'hameçon qui sert pour qu'un pays en soit rendu à vendre son patrimoine pour pouvoir rembourser ce que l'on lui a prêté.

Le rachat d'entreprises privatisée dans un pays de la périphérie pour qu'il puisse rembourser sa dette à souvent eu comme conséquence pour le monopole acheteur de le voir faire de gros profits.

En fait l'exportation revêt deux formes les prêts d'une part (consentie par les organismes financiers) et l'achat d'entreprises dans les pays du Sud (effectués par les monopoles capitalistes du Nord).

Ces deux formes se croisent, puisque bien souvent des entreprises sont rachetés à bas prix suite à des politiques économiques infligés par le FMI quand un pays est endetté, ou alors avec des titres de la dette d'un pays déterminé qu'un monopole à pu acheter.

Les prêts que les capitalistes consentent aux pays du Sud vont donc servir pour que ces derniers puissent acheter des produits venant du Nord : infrastructure, bâtiments construit par des entreprises de BTP des pays du Nord ; voitures de luxe, armes (un cinquième de la dette fut consacré à l'achat d'armes ).

Les gouvernements du Sud affectèrent une grande partie des prêts à des fins improductives. On constate ici que la Dette sert à drainer les ressources des pays du Sud vers ceux du Nord.

Notons que souvent les prêts ont été accordé à des dictateurs alors que les créanciers savaient pertinent que ceux-ci allaient s'en servir pour acheter des armes qu'ils utiliserait dans de sanglantes répressions (voir en Amérique du Sud).


L'exportation des capitaux un outil
pour la domination impérialiste


D'un autre côté l'exportation des capitaux est un moyen utilisé pour que les pays indépendants du Sud deviennent des pays dépendants.

Ainsi les pays du Nord ont eu après la seconde guerre mondiale une surracumulation de capitaux, qui ne pouvait être investi dans ces pays, car alors la croissance économique née après la deuxième guerre mondiale commençait à donner des signes de faiblesses.

D'autres après la 2eme guerre Mondiale beaucoup de colonies du Tiers monde accèdèrent à l'indépendance, cela signifiait la fin de l'impérialisme.

Ceci fi que les anciens pays colonisateurs avaient été coupés pendant un temps de pays servant de débouchés pour leurs capitaux et leurs produits.

Or à la même époque furent crée des organismes internationaux comme l'ONU, le FMI, la Banque Mondiale et le GATT (et en 1994 l'OMC).

Ces organismes rapidement se lassèrent de leurs fonctions de régulateurs des relations commerciales et économiques entre les pays et se mirent à appuyer les pays impérialistes dans le pillage des pays du Sud.

Les colonies et néo-colonies qui "bénéficient" de l'exportation de capitaux n'ont souvent la possibilité que de n'exporter que des matières premières.

Des matières premières dont les prix sont fixés par les pays impérialistes.

Ceci conduit au ralentissement des forces productives dans ces pays : les matières premières représentent la premières source de revenu pour les colonies et néo-colonies.

De cela découle deux choses d'une part l'internationalisation de la production qui fait que les pays du Nord vendent des produits coûteux (informatique, automobile...), et les pays du Sud des matières premières à bon marché.

De ceci on arrive au constat que l'échange inégal fait que les pays du Sud doivent acheter plus cher que ce qu'ils ne vendent. Donc cela donne une balance commerciale déficitaire et l'obligation d'emprunter pour pouvoir acheter les produits vendus par les pays du Nord.

De ce fait découle que les pays du Sud restent dépendant de ceux du Nord
D'autre part le ralentissement des forces productives fait que les pays du Sud n'arrivent jamais à rattraper leur retard sur ceux du Nord et sont obligés d'importer de la technologie ce qui la aussi creuse le trou de la Dette.

Enfin "l'aide" des pays du Nord à ceux du Sud a souvent servi à développer ces pays pour qu'ils deviennent des remparts aux forces révolutionnaires et anti-impérialistes

Deux mot sur le FMI et la Banque Mondiale

Les institutions financières internationales comme le FMI et la Banque Mondiale dès le début des années 80 furent chargés d'assurer la relève des banques commerciales et des investisseurs privés confrontés à l'impossibilité de remboursement des Etats, poussés à l'endettement la décennie précédente par ces mêmes institutions. Ces dernières se mirent à encaisser le service de la dette au nom des créanciers.

Et c'est par l'octroi de nouveaux prêts conditionnés à l'ajustement structurel que les institutions financières sises à Washington ont obligé les pays pauvres d'Afrique et d'Amérique Latine à les rembourser.

Notons qu'il y a plusieurs sortes de créanciers. Les créanciers internationaux : FMI, Banque Mondiale, et les gouvernements du Nord réunis dans le Club de Paris. Et les créanciers privées, notamment les banques privées, réunies dans le Club de Londres.

Ce sont ces créanciers qui dictent leur conditions aux pays endettés.
Les membres du groupe du G7 n'envisagent jamais une annulation des dettes du au FMI et à la Banque Mondiale.

Or, dans l'écrasante majorité des pays d'Afrique subsaharienne, ces dernières oscillent entre 30 et 75% du total.

Il faut savoir que le FMI et la Banque Mondiale ne renoncent jamais à une créance. Ce qu'ils mettent en place ce sont des fonds alimentés par les pays membres dans lesquels ils puissent puor se rembourser.

En ce qui concerne la dette extérieure détenue par les institutions privées, aucun chef d'Etat n'en propose l'annulation. Pourtant elle représente 50% de la dette des principaux pays d'Amérique Latine et de l'Asie du Sud-Est.


De l'origine de la Dette

Voyons maintenant pourquoi les pays du Sud doivent une Dette énorme au pays du Nord.

Dans les années 70 les pays du Sud connaissent une situation favorable en 1973 le prix du pétrole augmente et il voient le prix de leurs exportations de matières premières augmenter
A la même époque les banques privés avaient accumulaient les petrodollars, eurodollars et donc les capitaux.

Ces deux facteurs ont fait qu'une énormes masses de capitaux a été exportée vers les pays du Sud par ceux du Nord.

Les pays du Sud croulaient alors sur les propositions de prêts, des prêts de plus à des taux souvent bas voir négatif.
Encore une fois cette politique actractive de prêts n'est pas désintérréssée.

En effet les banques voient la un bon moyen d'exporter les capitaux qui s'accumulent et d'en tirer profit, et les gouvernement du Nord poussent ceux du Sud à contracter des prêts afin que ces derniers importent des marchandises des produits du Nord.

Cependant cette situation ne durera pas quand les USA décidèrent d'augmenter leurs taux d'intérêts.

Ceux ci passèrent de 4-6% à 20% en quelques mois, obligeant les pays du Sud à faire de nouveaux emprunts pour payer les intérêts.

Les USA fin 1979 décidèrent au travers de la Réserve Fédérale d'augmenter leurs taux d'intérêts et ceci pour faire face à une inflation de 13.5% en 1981 et à une érosion importante du dollar de l'ordre de 43% entre 1972 et 1979.

De plus leur politique monétaire restrictive vont déprimer les cours mondiaux des produits de bases, sources de revenus des produits du Sud.

Ceci aura pour effet que par exemple pour l'Amérique du Sud le taux d'intérêt réell passera d'une moyenne de -3.4% entre 1970 et 1980 à 17.4% en 1983. A partir de la les taux de croissance dans les pays du Sud ( 6% en Amérique Latine, 7.3% en Asie de l'est, 6.7 au Moyen-Orien et en Afrique du Nord voir 4.2% en Afrique sub-saharienne) n'étaient plus qu'un rêve qui allait prendre fin.

Il faut savoir que durant la période précédent la crise la consommation des importations des produits intermédiaires et des biens d'équipements augmentaient et ces importation coutant cheres en devises allaient augmentées aussi la dette.
La baisse du prix des exportations pour les pays du Sud et aussi l'arrêt des prêts bancaires.

Elle a fait enter dans un cycle de dépendance des pays du Sud qui avaient acquis jusque là une véritable petite puissance industrielle.

Les pays en développement avaient pris l'habitude de rembourser leur anciens emprunts par de nouveaux prêts ; or, ceux-ci leurs sont de plus en plus difficilement accordés.

Ils se retrouvent donc dans des situations financières préoccupantes et la crise de la dette éclate en 1982, lorsque le Mexique se déclare insolvable avec une dette dépasant les 100 milliards de dollars.

En quelques semaines, c'est plusieurs dizaines de pays parmi lesquels on trouve les plus grands débiteurs qui annoncennt leur incapacités à assurer le service de leur dette (Brésil, Argentine, Algérie...) parallèlement, dans les années 80, on assiste à des baisses très fortes des cours de matières premières sur le marché mondial dues au excédents agricoles des pays développés, notamment en Europe, et au remplacement dans les pays développés des produits primaires par de nouveaux matériaux, comme par exemple le remplacement de plus en plus fréquent du coton par des fibres synthétiques.

L'ensemble des pays du Tiers Monde voit ses recettes d'exportations fondre.

Les uns après les autres, ces pays vont rentrer dans la crise de l'endettement puisque, la chute de leurs recetts d'exportation ne leur permet plus de rembourser leur dette.

Depuis 1997-1998 les pays de la périphérie sont encore à une nouvelle crise de la dette dont les causes sont encore une augmenation des taux d'intérêts, une diminution des flux d'argent, une forte chute des revenus d'exportation et une raréfaction des prêts.

Nous disions plus haut que l'exportation des capitaux sert à faire le maximum de profit pour les pays du Nord. IL faut donc savoir qu'entre le moment ou la crise à éclater (1982) et 1998, les pays de la périphérie ont remboursé plus de 4 fois ce qu'ils devaient. Cependant dans le même temps le montant de la dette extérieur était en 1998 4 fois plus élevé qu'en 1982.

Au Pérou le transfert vers l'extérieur pour le service de la dette à atteint une moyenne annuelle de 1200 millions de dollars.


Les ajustement structurels


Arrêtons nous un moment sur ces mesures misent en place par les organismes financiers internationaux.

Ces mesures furent mises en place quand on constata que les pays du Sud étaient dans l'impossibilité de payer la Dette, l'on trouva alors une autre solution

Devant l'impossibilité d'encaisser la dette le FMI et la BM ont concocté les Plans d'Ajustement Structurels sources de diminutions des salaires, des dépenses sociales et des investissements publics ainsi que la privatisation des entreprises.

Le FMI et la Banque Mondiale sont deux instruments aux mains des puissances impérialistes et plus particulièrement des USA pour asseoir leur domination.

Ces organismes et notamment le FMI ne se contentent pas d'émettre des prêts "d'aider" les pays de la périphérie, ils sont aussi en mesure de soumettre ces derniers à des plans d'ajustement, pour réduire leur dette. L'ironie de ces plans et qu'ils visent à réduire une dette que les pays du Sud ont contracté par rapport aux pays du Nord qui ont largement profité du service de la dette.

A titre d'exemple la Commission Economique pour l'Amérique Latine (CEPAL) indique que le transfert net de capitaux de l'Amérique Latine vers le Nord atteignit entre 1983 et 1991 plus de 200 mille millions de dollars.

Les pays latino-américains ont transférés alors aux créanciers du Nord des sommes colossales. Entre 1982 et 1996 l'Amérique Latine paya pour le service de la dette 739900 millions de dollars.
et qui profitent aussi des plans d'ajustement.

Ces plans d'ajustement se résument en 4 points :
- La rigueur budgétaire. Il s'agit d'augmenter les impôts et diminuer les dépenses de l'Etat et ce notamment en ce concerne les budgets sociaux de santé et de l'éducation

- Déréglementation des prix à la production : dans ce cas il s'agit d'abandonner le contrôle des prix, ce qui a pour conséquence d'entraîner la hausse des prix des produits de première nécessité par exemple

- Dépréciation de la monnaie nationale afin de stimuler les exportation et de réduire les importation. Mais le prix des exportation baissant sur le marché mondial leur accroissement n'a pas pu permettre une entrée de devises. De plus les entreprises étrangères importent du matériel qui pèse sur la balance commerciale.

- Durcissement de la politique monétaire : favoriser l'épargne par des taux d'intérêt attractif, mais ceci à comme conséquence de décourager l'investissement.

Les plans d'ajustement structurel ou "Cadre stratégique de Lutte contre la pauvreté" sont des conditions imposés par les pays créanciers et les institutions internationales au pays débiteurs afin que ceux-ci est l'espoir d'accéder à un allégement de leur dette.

Les mécanismes de l'ajustement mis au point par le FMI servent la stratégie de l'impérialisme.

Le premier aspect de ces plans est la dollarisation des prix intérieurs, via une dévaluation souvent très forte et l'élimination des subventions et des contrôles des prix, qui montent alors en flèche pour rejoindre le niveau mondial, tandis que le pouvoir d'achat de la population est gélé afin de "stabiliser la demander" et "d'éviter les pressions inflationnistes".

Ces dévaluations permettent aussi aux multinationales de rafler à bas prix la production locales tout en enchérissant les produits importés.

La deuxième étape de l'ajustement consiste à libéraliser le commerce extérieur et à ouvrir les frontières. Mesures qui ont pour contrecoup d'accelerer encore la dollarisation des prix, les prix intérieurs s'alignant sur ceux du marché mondial. Viennent ensuite .

Les modalités de gestion de la dette du Sud peuvent être les suivantes :

- le rééchelonnement de la dette : opériation consistant en une redéfinition de l'échéancier des crédits, c'est-à-dire, un report de la date de remboursement du capital ; la poursuite du paiement des intérêts par le débiteur ; l'octroi d'un nouveau prêt

- La transformation de la dette : la technique consiste en la transformation de créances sur un Etat, en action sur des entreprises existantes. L'avantage pour les créanciers tient à la substitution d'un droit sur des actifs réels à une créance douteuse

- Le réaméngement de la dette : il s'agit d'une renégociation des condions globales de financement de la dette : baisse des taux d'intérêts, mise en place de crédits à court terme pour faire face aux obligations immédiates ; report des échéances

- La réduction de la dette : cette mondalité extrême est proposée aux pays les moins avancé très lourdement endettés dont les capacités de remboursement actuelles et futures sont fort limités.

LES CONSEQUENCES DE LA DETTE

Nous avons vu plus haut la cause de la Dette, nous allons voir maitenant quel conséquence à la dette sur les pays de la périphérie.

Les conséquences de la dette nous en avons déjà appréhender quelques unes dont une, et non des moindre, et la dépendance des pays du Sud par rapport au pays du Nord.

Mais voyons de plus prêt quels sont les conséquences des Plans d'Ajustements Structurels (PAS) qui sont à l'origine de nombre de souffrances pour les peuples des pays du Sud, ces PAS sont une politique nettement néo-libéral, une politique chère au Juppé, Chirac et autre sociaux-démocrates.

Les PAS dont nous venons de résumer les 4 point ont de lourdes conséquences sur les peuples des pays du Sud, et notamment la rigueur budgétaire.

Pour redresser leur finances publiques les Etats du Sud doivent privatisés et vendrent (souvent pour une bouchée de pain) les entreprises d'Etat et les services ou les mettre en concessions. Les revenus obtenus après ces privatisations devant servir à rembourser la Dette.

Ces privatisations ont eu pour conséquence l'augmentation du chômage dans nombre de pays qui ont été soumis au PAS. Les privatisations et la revente d'entreprises, dont notamment des entreprises stratégiques contribue et renforce la perte des pays du Sud qui y ont recours.

Les PAS ont comme conséquence l'exploitation massive de millions de personnes. déréglementation des relations de travail, l'augmentation énorme du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté

Prenons pour illustrer nos propos le cas de l'Argentine qui à une dette qui s'élève à plus de 130000 millions de dollars. Cette Dette s'élevait en 1975 à "seulement" 7000 millions de dollars.

La politique de Carlos Menem (président de 1989 à 1999) a fait que 30 entreprises publiques (et non des moindres) on été privatisées.

Menem fut même déclaré "champion du monde des privatisations" par George Bush.

En Argentine les gens travaillaient en moyenne 51 heures par semaines.

Toujours en Argentine en 1973 il y avait 25 millions d'habitants et 1.5 millions étaient des ouvriers industriels.

Il y avait alors 135000 établissements industriels et le revenu national brut se répartissait en 34.5% pour les salariés, 39.5 % pour les classes moyennes et la bourgeoisie (4.5% de la population) recevait 26%.

20 après avec 33 millions d'habitants la classes ouvrières compte à peine 600000 personnes, les établissement industriels ne sont plus que 90000 et le revenu national se répartit en 10% pour les salariés et 20% pour les classes moyennes reste 70% qui va à la bourgeoisie.

Sur 12 millions de personnes actives (ayant un travail ou en cherchant un) il y a 800000 chômeurs et 1.5 millions de sous-employés.

Quand Menem privatisa des entreprises d'Etat il privatisa la compagnie de téléphone ENTel qui fut divisé en une zone nord et une zone Sud, les acheteurs ( Telecom pour le Nord (dominé par France Telecom) et Téléfonica pour le Sud) payèrent chacun 220 millions de dollars.

Leur investissement fut largement rentabilisé puisque après une augmentation des communications téléphoniques chacun gagna 365 millions de dollars par an.

Au Mexique en 1982 il y avait 1155 entreprises publiques en 1993 il n'en restait plus que 210.

La rigueur budgétaire à laquelle le FMI et la Banque Mondial soumettent les pays du Sud à de graves conséquences, car les pays du Sud doivent alors réduire une bonne partie de leur budget pour payer la Dette.

Ces réductions touchent prioritairement les secteurs de la santé et de l'éducation (par contre bien souvent le budgets des forces répressives est épargné), et débouche sur une pauvreté accrue des peuples des pays du Sud.

Donnons quelques exemples de ceci :

Ainsi en Algérie 12 millions d'Algérien (environ 40% de la population) vivent avec à peine 70 dinars (7 francs) par jour. L'Ethiopie dépense environ 6$ par personne pour rembouser la dette contre 2.5$ pour l'enseignement.

Pour rembourser la dette le Niger dépense moins de la moitié de son budget pour l'enseignement primaire.

La Tanzanie dépense six fois plus pour le service (les intérêts) de sa dette que pour l'éducation.

Le Mozambique consacre au service de sa dette près de la moitiés de son budget, plus qu'il n'en dépense pour la santé et l'enseignement. La dette péruvienne quand à elle se monte à 29.300 millions de dollars

En Afrique un enfant sur deux ne va pas à l'école. Car dans ce continent l'argent que les gouvernement transfèrent aux créanciers du Nord est quatre fois plus grande que ce qu'ils consacrent à la santé et à l'éducation de leurs citoyens.

Au Nicaragua en 1996 les dépenses du gouvernement par habitant dans le domaine de la santé et de l'éducation s'élevaient à 33.8 dollars, soit 17 dollars pour la santé et 16.8 dollars pour l'éducation. Le service de la dette s'élevait, quand à lui, à 47.4 dollars par habitant.

Les droits humains sont directement menacés ou violés par la mise en place des politiques d'ajustement structurelle : droit à la vie (le taux de mortalité infantile et maternelle a tendance à augmenter à nouveau dans les pays les plus pauvres et dans les secteurs les plus pauvres du reste des pays de la périphérie), droit d'expression (les gouvernants ont tendance à restreindre celui-ci pour faire imposer les politiques antisociales), droit à l'emploi, à un toit, à un revenu décent, droit à l'égalité homme/femme (les femmes et les filles sont encore plus affectées que les hommes par l'aggravation des conditions d'existences).

Les mesures imposées par le FMI aux peuples des pays de la périphérie n'a jamais été efficace pour eux, mais ce n'est pas le but recherché, par contre elle ont entraîné récession, perte de souveraineté nationale et une chute des niveaux de vie.

Les plans d'ajustement ont pour objectif que les pays concernés ouvrent, de force, encore plus leurs frontières aux pays du Nord, et sous pretexte de favoriser l'investissement privé supprimé l'impôt sur le capital.

Ces politiques impliquent aussi la privatisation de pan entier de l'économie, des services de distribution, le maitien d'une forte politique d'exportation au détriment la culture vivrière et de la préservation des ressources naturelles (déforestation et exploitation extrême des ressources en matières premières et combustible).

La privatisation de terre communale, la réduction des maigres salaires de la fonction publique, c'est l'application pur et dure de la politique néolibérale .

Les conséquences de la dette sur les pays de la périphérie font aussi que ceux ci cherchent à privilégier des secteurs ou ils pensent avoir des avantages et notamment l'exportation de matières premières, dans des industries employant beaucoup de main d'oeuvre, à bas prix.

Les monopoles qui investissent dans les pays de la périphérie ne font pas oeuvre de bienfaisance, mais cherchent, comme toujours à tirer le maximum de profit.

Ainsi les industries qui se délocalisent des pays du Nord vers ceux du Sud ont plusieurs conséquences pour les uns comme pour les autres. D'une part dans les pays de la périphérie ces industries emploient une main d'oeuvre souvent bon marché qui est donc exploitée et que le pays qui héberge cette industrie espère voir diminuer sa dette.

Dans le pays du Nord l'entreprise délocalisé à pour effet de mettre au chômage du personnel d'un côté, d'autre part les produits fabriqué dans le pays de la périphérie sont importé à des prix dérisoires (voir l'industrie du textile) ce qui fait que les entreprises concurrentes n'arrivent pas à suivre et sont obligés de licencier ou de se délocaliser également et donc aussi de licencier.

De cela découle que les capitalistes s'en sortent en délocalisant leur entreprise mais que les gens dans les pays de la périphérie et ceux dans les pays du Nord en subissent les conséquences.

La conséquence pour les travailleurs des pays du Sud est qu'ils doivent produirent de la plus-value pour les propriétaires industriels, la rente pour les propriétaires terriens et les intérêts pour le capital financier, mais aussi une marge pour le capital financier international, pour les impérialistes, pour rembourser la Dette

La Dette à d'autres conséquences pour les pays du Sud que nous allons résumer briévement :

- c'est une source de conflits car les pays du Sud veulent capter les ressources d'autres pays, ou certains gouvernements veulent encore plus de territoire Ainsi la Dette à débouché sur des conflits armées comme en . Somalie, ex-Yougoslavie, Algérie, Rwanda. Tous ces conflits ont alourdis sur le poids de la dette pour les pays qui y étaient impliqué, mais ont profité aux puissances du Nord pour vendre leur armement.
- la destruction de l'environnement; usage irrationnel des ressources, utilisation des ressources comme les océan et des pays du Sud comme récepteurs des poubelles radioactives, destruction de la couche d'ozone.
- Coût pour les contribuables, les impôts servent à financer le FMI.

Autre conséquence de la Dette est que des pays latino-américains comme le Mexique doivent acheter des bons du Trésor des USA comme garantie de leurs propres emprunts dans les marchés internationaux.

De cette façon ils financent la dette publique des USA.

On peut affirmer, sans trop se tromper, que les USA imposent leur vue aux institutions internationales comme le FMI et la Banque Mondiale.

Les politiques d'ajustement du FMI qui ont un impact négatif sur les peuples des pays qui s'y soumettent, rendent les USA responsables de ces faits dont l'orientation consiste à manipuler les institutions internationales pour favoriser leur hégémonie et leur domination sur les monde et les peuples.

Le remboursement de la dette extérieure et intérieure est un formidable mécanisme de pompage des richesses créées (ou d'une partie de celles-ci : le surproduit) par les salariés et les petits producteurs des pays du Sud et des pays de l'est vers les détenteurs de capitaux (les capitalitestes du Sud et de l'est) et vers les capitalistes du Nord.

Ainsi encore au Pérou le pays s'est soumis au dénommé "ajuste fiscal" qui réduisit les dépenses sociales de l'Etat, qui lança une vague de privatisations et ouvrit le marché avec pour conséquence la perte de milliers de postes de travail.

Selon les chiffres fournis même par la Banque Mondiale les 41 PPTE, ont transféré en 1998 vers les créanciers du Nord 1680 millions de dollars de plus que ce qu'ils ont reçu. Les PPTE enrichissent les pays les plus riches.

Depuis le début des années 80 la majorité des gouvernements d'Amérique Latine pratiquèrent une politique d'intérêts elevé, pour attirer les capitaux étrangers ou pour convaincre les capitalistes locaux de rapatrier leurs capitaux.

La conséquence de ceci fut que les petits et moyens producteurs, sans parler des foyers, ne purent avoir accès au crédit et une récession de le production pour le marché interne se fit ressentir.


CONCLUSION


Le fardeau de la dette est tel que pour certains pays ont une dette qui représente plusieurs fois leur revenu national. La dette du Nicaragua était par exemple en 1995 six fois supérieure à son PNB.

Nous avions dit plus haut que la dette est un placement rentable pour les pays du Nord. Sachons que les pays en voie de développement ont en 1999 transféré vers ceux du Nord 114.6 milliards de dollars.

L'ensemble des pays de la périphérie 350 milliards de dollars en 1999 soit sept fois plus que l'ensemble de l'Aide Publique au Développement qui s'est élevée cette année-là à 50 milliards de dollars.

La dette est un réel problème pour nombre de gens dans les pays du Sud. Les gouvernements du Nord et les institutions intenationales font parfois des promesses d'annulation ou d'allégement de la dette, mais sont promesses ne sont souvent qu'une infime goutte d'eau.

Ainsi le Congrès américain à affecter 63 millions de dollars en 2000 au réductions des dettes, et 69 millions en 2001 soit un quart de millième du budget annuel de la défense des USA qui s'élève à environ 280 milliards de dollars.

Lors du sommet de Cologne en juin 1999,Lors de la réunion du G7 celui-ci s'engagea à annuler jusqu'à 90% des dettes de 41 pays pauvres très endettés (PPTE), et cent milliard de dollars seraient consacrés à lutter contre la pauvreté.

Sur les 100 milliards de dollars annonçé à peine 2.5 milliards ont effectivement été réunis. Cela reprèsente environ 1.2% de la dette des 41 PPTE ou 0.12% de la dette du Tiers MONDE 2070 milliards de dollars sans tenir compte de l'ex-bloc de l'est.

Des promesses qui n'ont encore une fois pas été suivie d'actes. Au même sommet on avait établi une liste de 40 "pays pauvres très endettés" (PPTE), liste arbitraire n'incluant pas des pays comme le Nigéria ou Haïti.

Sur les 100 milliards de dollars concernés par les promesses de Cologne, seulement 15 milliards ont été jusqu'à présent annulés.

Ceci est réellement une goutte d'eau des 2000 milliards de dettes qui noient les pays du Sud.

Les banquiers et les dirigeants font périodiquement miroiter l'annulation d'une "grande partie de la dette des pays les plus endettés" .

Ces annulations ne sont en fait que de la poudre aux yeux car elles ne concernent d'une part que de faibles montants sur lesquels les banques et les Etats ont déjà perçus d'enormes intérêts, et d'autre part les parties de la dette concernées étaient de toutes façons dorénavant irrécouvrables.

AU dernier sommet du G7 à Okinawa fut dépensé 750 millions de dollars pour parler du fossé entre riches et pauvres. Cette somme équivaut à la scolarisation de 12 millions d'enfant dans le monde à la dette de la Gambie et de la Guinnée Equatoriale.

La bataille contre la suppression de la dette doit faire parti d'un discours portant sur la destruction du système capitaliste.

Pour cela nous ne devons pas nous laisser duper par les paroles de tous ceux et de toutes celles qui en apparence veulent "aider" les pays de la périphérie mais qui en fait ne font rien en pratique ainsi la déclaration d'Okinawa (sommet du G7 juillet 2000) affirmait vouloir " s'attaquer aux causes " du gouffre croissant qui séparent les riches des pauvres, facteur d'instabilité et gros de risques de conflits.

Mais dans le même temps, sous la pression américaine, le G8 n'a pas chiffré d'augmentation de l'aide publique au développement.

Les mesures qui pourrait faire changer les choses en ce qui concerne la dette sont notamment

- faire un audit de la gestion des gouvernements des pays du Sud pour mettre à jour leur gestion obscure

- renégocier avec les organismes internationaux avec une position souveraine pour les pays du Sud en affirmant l'imposibilité de payer la dette

- Moratoire du paiement de la dette jusqu'à atteindre une balance commerciale positive et en finir avec la pauvreté
Faire payer les pays du Nord pour le massacre écologique des pays du Sud ainsi que pour l'usage des ressources naturelles et des richesses culturelle et l'appauvrissements de ces pays.