Analyse d'un groupe
révisionniste: "résistance offensive"
Article
paru dans Front Social
Aussi petit que soit le mouvement
révolutionnaire en France, la lutte idéologique
n'en existe pas moins.
Il y a une évolution, que
celle-ci soit mauvaise ou bonne ne change rien à son existence.
C'est pourquoi le document ici présent a son importance
: il définit le caractère fondamental de ce que
nous considérons être la lutte entre deux lignes
au sein de l'avant-garde révolutionnaire en France.
Quelles sont ces deux lignes, qui se sont cristallisées
à la fin des années 1990 ?
Elles se retrouvent dans deux conceptions fondamentalement différentes
de la construction du mouvement révolutionnaire, qui ont
été exprimé par deux groupes : " Résistance
Offensive " d'une part, " Front Social " d'autre
part.
Nous verrons par la suite qu'il
est possible de placer chaque autre groupe de l'extrême-gauche
comme " suivant " tel ou tel de ces deux groupes.
Mais présentons les faits. Depuis quelques mois, le groupe
produisant le tract A3 recto-verso " Résistance Offensive
" diffuse de nombreuses thèses politiques, selon
nous erronées, et prétend être à l'initiative
d'une recomposition révolutionnaire.
Qui plus est, la principale substance idéologique de ce
groupe est de prendre systématiquement à contre-pied
les thèses et le travail fourni par " Front Social
".
Avec la vieille technique "
d'utiliser le drapeau rouge contre le drapeau rouge ", "
Résistance Offensive " attaque toutes les lignes
politiques de " Front Social ", tout en prétendant
les défendre, voire les avoir défendu avant "
Front Social ". Voyons les arguments développés.
" RESISTANCE
OFFENSIVE " OU LE SOUTIEN
A UN BLOC SOVIETIQUE N'EXISTANT PLUS
La lutte pour la ligne révolutionnaire est le cur
de l'histoire de la théorie révolutionnaire.
Marx a lutté contre le proudhonisme
dans la première Internationale ; Lénine a lutté
contre le révisionnisme de la seconde Internationale ;
Mao a lutté contre le révisionnisme de Khroutchev.
C'est ce dernier combat qui n'est pas compris par le collectif
"résistance offensive ".
Au lieu de voir que l'URSS et les pays de l'Est ne sont plus
des pays socialistes depuis les modifications économiques
et politiques de la fin des années 50, " Résistance
Offensive " propage la fausse idée que ces pays l'auraient
été jusqu'à la chute du mur de Berlin.
Et pire encore, ce collectif considère que les "
Partis Communistes " de ces pays avaient encore quelque
chose à voir avec la lutte pour le communisme.
Prenons un exemple de ce soutien à la contre-révolution
menée par Khroutchev.
" Résistance Offensive
" nous dit : " Après les revers provisoires
subis par le Mouvement Communiste International en URSS et en
Europe de l'Est, les agresseurs yankees développent une
stratégie d'encerclement de la Chine en vue d'une inévitable
guerre d'agression ".
L'ensemble des éléments de cette phrase est fausse.
" Après les revers provisoires subis " est ainsi
une première preuve d'une analyse totalement fausse de
la situation en ex-URSS et dans les pays de l'Est.
Pourquoi ?
Parce que les anciens " PC
" des pays de l'Est représentaient une nouvelle bourgeoisie
: la bourgeoisie compradore, vendue, d'un capitalisme d'Etat
au service de la bourgeoisie de l'URSS.
Aujourd'hui, ces bourgeoisies existent toujours, mais sont désormais
vendues aux occidentaux, en conséquence la forme de l'économie
a changé.
Le nationalisme et le racisme qui existaient déjà
auparavant se sont alors exprimés de manière également
différente. Le poids énorme du fascisme dans les
pays de l'Est et dans l'ex-URSS n'est pas une conséquence
de la chute du mur : le racisme, l'antisémitisme, le sexisme
ont toujours été prisé (à différents
niveaux) par les bourgeoisies compradores organisés en
" partis communistes ".
L'écroulement du bloc " socialiste " a été
favorable à l'impérialisme occidental, qui y travaillait
de longues années. Mais cela ne signifie pas que "
l'ennemi de mon ennemi est mon ami ".
Il est ainsi faux de parler de " revers ", alors que
ce revers a eu lieu lorsque Khroutchev est arrivé au pouvoir
et a fait son " rapport " au congrès en 1956.
Et il est faux de parler de revers " provisoire ",
car le racisme, le sexisme et le capitalisme étaient présents
depuis des années.
" Résistance offensive " parle également
d'un " Mouvement Communiste International ", qui aurait
subi ce " revers ". Mais là aussi, cela ne va
pas.
La notion de " Mouvement Communiste
International " date de l'époque où l'URSS
et la Chine populaire étaient socialistes. Suite à
la rupture de la Chine de Mao avec l'URSS de Khroutchev, le terme
n'a plus eu de sens concret.
Le terme qui doit être employé est celui de "
Mouvement Révolutionnaire Internationaliste " (MRI),
qui s'est développé dans les années 1980/1990
et rassemble les principales organisations maoïstes dans
le monde.
En affirmant qu'il existerait aujourd'hui un " Mouvement
Communiste International " unifié, " Résistance
Offensive " nie le très important combat international
en train de se mener contre les ennemis du maoïsme (organisés
autour du Parti des Travailleurs de Belgique - PTB).
Ni l'URSS des années 70/80/90 ni les pays de l'Est des
mêmes années n'étaient socialistes, et leur
attitude concrète vis-à-vis des révolutionnaires
étaient la répression. La chute du mur de Berlin
n'est pas un " revers " pour les révolutionnaires,
au sens stratégique.
Tactiquement cela renforce l'impérialisme
occidental, et cela est dommageable.
Mais le régime en vigueur
en URSS et dans les pays de l'Est n'était pas socialiste.
Le point de vue de " Résistance Offensive "
est donc faux. Il ne comprend pas que les USA et l'URSS étaient
deux superpuissances se faisant concurrence depuis les années
60. D'où d'ailleurs le discours sur la tentative d'encerclement
de la Chine, qui a 30 ans de retard ! Car cette stratégie
ne date pas d'aujourd'hui, elle a de fait toujours existé,
depuis la formation de la Chine populaire.
L'INCOMPREHENSION
FONDAMENTALE
DE LA NOTION D'IMPERIALISME
" Résistance Offensive
" ne sait pas, en fait, ce qu'est l'impérialisme.
Ainsi, il est dit dans le numéro 3 que " les impérialismes
ou sous-impérialismes émergents comme la Chine,
la Corée du Sud, certains pays arabes, répètent
les mêmes horreurs que leurs prédécesseurs
".
Nous avons ici droit à la formation d'un nouveau concept,
celui de " sous-impérialisme émergent ".
Que signifie ce terme ?
Si nous regardons les auteurs classiques,
nous n'en savons rien: ni Marx, ni Engels, ni Lénine,
ni Staline, ni Mao n'ont parlé de " sous-impérialisme
émergent ".
On peut même dire que cette notion s'oppose à leurs
travaux, consistant en l'élaboration de la notion de néo-colonialisme.
Le fait est que la Corée du Sud est, comme la Turquie,
une annexe de l'impérialisme, et qu'il n'est aucunement
possible de parler de " sous-impérialisme émergent
" ! !
De même pour les pays arabes. Le seul pays dont on peut
réellement dire qu'il vise à l'impérialisme,
c'est la Chine, mais vu que l'impérialisme est le stade
suprême du capitalisme, il faudrait que la Chine en arrive
au capitalisme financier, ce qui n'est pas encore le cas : l'économie
chinoise est capitaliste mais son capitalisme est arriéré,
bureaucratisé.
" Résistance Offensive " invente donc des concepts
quand cela l'arrange, d'autant plus que son seul ennemi, ce sont
les USA.
Un tract au sujet de la Yougoslavie nous dit ainsi en titre :
" à bas la guerre d'agression américaine !
Jospin/Chirac, fauteurs de guerre
impérialiste ". Mais cela est faux. L'agression n'est
pas qu'américaine, elle est supportée par l'ensemble
des pays impérialistes.
Chirac et Jospin ne sont pas les
larbins de l'impérialisme US, mais de l'impérialisme
français.
Nier cela, c'est nier la concurrence
inter-impérialiste entre la France et les USA en Afrique.
Cette sous-estimation du rôle de l'impérialisme
français se retrouve plus loin dans le même tract,
où il est dit que ce sont les " Yankees qui ont ramené
le capitalisme " en Europe de l'Est.
Comme si la France n'y était
pour rien ! Et comme si d'ailleurs le capitalisme n'existait
pas en URSS et les pays de l'Est depuis les années 1950/1960
!
Mais il est vrai que les gens de
" Résistance Offensive ", en bons philo-soviétiques,
considèrent que " le camp de la révolution
a subi des défaites récemment " ! !
Le fond du problème est que " Résistance Offensive
" ne comprend pas la nature du néo-colonialisme.
Ainsi, au lieu de soutenir les Mouvements
de Libération Nationale et les groupes en lutte contre
la présence impérialiste dans leur pays, ils voient
un sous-impérialisme là où il n'y en a pas
(Corée du Sud, pays arabes, inféodés à
l'impérialisme, US principalement), et sous-estiment d'autres
impérialismes très puissants (l'impérialisme
d'Europe occidentale, et principalement la France, puisqu'il
est toujours plus facile de critiquer l'impérialisme allemand
!).
De la même manière, ne s'appuyant pas sur l'expérience
des organisations révolutionnaires et sur une idéologie
conséquente, " Résistance Offensive "
est obligée de propager un anti-impérialisme généraliste
et une conception spontanéiste de la révolution.
LE FANTASME GAUCHISTE
DE LA
REVOLUTION SPONTANEE AMENE A LA SOUMISSION
A LA " GAUCHE " DE LA CGT ET DU " PC "F
" Ici et là s'édifient des organisations communistes
et des syndicats de masse pour rendre efficaces toutes ces résistances
", nous dit " Résistance Offensive ".
Mais où ? Sur quelle base ?
Nous connaissons bien la situation mondiale, et nous savons qu'il
est faux de parler unilatéralement de formation d'organisations
communistes et de syndicats de masse.
Chaque pays a son parcours, sa situation spécifique ;
prétendre le contraire c'est tomber dans le trotskysme,
pour qui la révolution mondiale se passe d'un coup, étant
un processus immédiatement mondial.
La vérité, c'est que les révolutionnaires
ne sont arrivéEs à construire un parti réellement
communiste que dans peu de pays, et ce au bout d'une longue lutte.
Mais raisonnant en spontanéiste,
" Résistance Offensive " ne s'intéresse
pas à ce débat, préférant lancer
des slogans et faire du volontarisme. C'est de l'optimisme béat,
cela n'a rien d'une analyse marxiste.
Et cela amène à des
positions de suivisme qui n'ont rien à voir avec le bolchevisme.
En effet, la soumission stratégique au bloc soviétique,
alors que ce bloc n'existe même plus, conditionne les considérations
politiques de ce " collectif ".
Ce dernier porte toute son attention
sur la " révolte " à l'intérieur
de la CGT et du " PC "F, organisations dépendantes
du bloc " soviétique ".
Un grand encart consacrée au 46ème congrès
de la CGT est ainsi mis dans leur 6ème tract (de taille
A3), dans leur quatrième tract on voit en couverture une
photo du comité CGT chômeurs d'un arrondissement
de Marseille avec comme sous-titre : " 15 .000 prolétaires
(avec ou sans emploi) manifestent contre le capitalisme ".
Cela est-il juste ? Est-il juste d'attirer l'attention des gens,
dans la propagande, sur la gauche de la CGT ? Est-il juste de
qualifier des luttes prolétaires revendicatives de "manifestation
contre le capitalisme " ?
La dernière question est simple à répondre
: sans parti révolutionnaire, il ne peut pas y avoir d'expression
anticapitaliste de masse, seulement des révoltes inféodés
au système.
Remettre en cause cela c'est faire
l'apologie de la spontanéité et rejeter le léninisme.
C'est en pratique ce que fait " Résistance Offensive
" vu cet exemple idéologique concret.
Quant à la prétendue gauche de la CGT, qu'en est-il
?
Pour cela, il est nécessaire de connaître la nature
de la CGT et du " PC "F. Quelle est-elle ?
Nous ne pouvons pas retracer toute l'histoire du " PC "F
et de la CGT en quelques lignes.
Mais voyons rapidement l'évolution
de la ligne du " PC "F, puisque c'est ce parti qui
a jusque-là orienté la CGT, et que c'est cette
évolution que " Résistance Offensive "
ne connaît pas, ou ne veut pas connaître.
En 1946, Thorez donnait une interview au journal anglais "
Times ", où il déclarait que " les progrès
de la démocratie à travers le monde, en dépit
de rares exceptions qui confirment la règle, permettent
d'envisager pour la marche au socialisme d'autres chemins que
celui suivis par les communistes russes.
De toute façon, le chemin
est nécessairement différent pour chaque pays.
Nous avons toujours pensé et déclaré que
le peuple de France, riche d'une glorieuse tradition, trouverait
lui-même sa voie vers plus de démocratie, de progrès
et de justice sociale ".
En 1947, la grande vague de grèves est brisée par
l'Etat français.
Le " PC "F défend
une ligne réformiste, non combative. Et il ne faut pas
s'étonner donc qu'en 1956 il soutient l'initiative de
Khroutchev. Ce dernier expliquant que " la classe ouvrière
(
) est en mesure d'infliger une défaite aux forces
réactionnaires et anti-populaires, de conquérir
une solide majorité au Parlement et de transformer cet
organe de la démocratie bourgeoise en instrument de la
véritable volonté populaire.
En ce cas, cette institution, traditionnelle
pour de nombreux pays capitalistes hautement développés,
peut devenir l'organisme d'une véritable démocratie,
d'une démocratie pour les travailleurs ".
Si l'on s'intéresse à ces faits, on peut voir que
le " PC "F est réformiste/révisionniste
depuis longtemps, et qu'il faut donc le considérer comme
un grand parti aux revendications sociales, avec des gens possédant
plus ou moins une culture révolutionnaire.
Mais tel n'est pas le cas.
Primo parce que le " PC "F a développé
de manière continue une culture farouchement opposé
au " gauchisme ", principalement au maoïsme.
Et, et c'est là un point essentiel dynamitant le prétendu
caractère positif de la " gauche " du "
PC "F, le " PC "F n'a pas immédiatement
suivi la voie de Khroutchev.
Il y a eu des réticences, fourni par Thorez lui-même.
Enver Hoxha, leader du Parti des Travailleurs d'Albanie, opposé
à Khroutchev, dira dans ses mémoires que "
Thorez lui-même m'a dit à ce propos : 'nous avons
demandé des explications aux camarades soviétiques,
ils nous en ont données mis ils ne nous ont pas convaincu'.
Je lui fis observer : 'Vous, vous n'êtes pas convaincus,
tandis que nous, nous sommes en complet désaccord avec
eux' ".
Pourquoi le " PC "F a-t-il eu des réticences
? Il y a de multiples raisons : le prestige de Staline, le caractère
fondamentalement ouvrier de la base du Parti, la présence
d'éléments révolutionnaires, etc. etc.
Thorez va gérer le passage
à la voie de Khroutchev, expliquant que " la démocratie,
création continue, s'achèvera dans le socialisme",
mais de manière lente et modérée.
Puis, en 1976, ce sera Georges Marchais qui mettra en avant le
grand thème du 22ème Congrès du " PC
"F : les " vingt ans de retard " par rapport à
1956 et au rapport Khroutchev.
Si auparavant il fallait encore conserver des références
formelles au marxisme-léninisme, notamment au concept
de " dictature du prolétariat " ou " parti
d'avant-garde ", avec le 22ème Congrès tout
est nettoyé.
Une étape est également ajoutée avant le
socialisme, celle de la " démocratie avancée
". Puis au 24ème Congrès (1981-1982) il est
parlé de " l'avancée démocratique vers
un socialisme lui-même démocratique ".
A partir de là c'est le "
socialisme autogestionnaire " qui est mis en avant, "
la démocratie comme but et comme moyen ".
En se débarrassant de la théorie révolutionnaire,
le " PC "F a permis l'élaboration d'une théorie
concrète de participation au gouvernement de l'Etat bourgeois
(et non pas simplement au " gouvernement bourgeois "
comme disent les trotskystes).
Après avoir vigoureusement
combattu mai 1968, les maoïstes et le maoïsme, le "
PC "F est devenu un parti de gouvernement classique, comme
le montre la réalité politique du gouvernement
Jospin.
L'opposition au sein du " PC "F n'a donc aucune réalité
révolutionnaire. Il s'agit d'éléments désirant
en revenir à la ligne des années 60/70, c'est-à-dire
à cette ligne de Thorez : une apparence de marxisme-léninisme
mais sans Staline, ni évidemment Mao.
C'est-à-dire, en fin de compte, qu'il s'agit de partisanEs
d'une ligne totalement révisionniste, de caractère
ouvriériste.
En conséquence, considérer que cette " gauche
" du " PC "F et ses liaisons syndicales ("
Continuer la CGT ") peuvent aller dans le bon sens, c'est
considérer que Thorez avait raison, qu'une troisième
voie est possible entre révisionnisme et maoïsme
!
C'est suivre la ligne du Parti des Travailleurs de Belgique (PTB),
qui a toujours défendu cette ligne !
Et c'est donc fort logiquement que l'on retrouve une pétition
du " Mouvement de Renouveau Syndical " (liée
au PTB) dans le tract n°6 de " Résistance offensive
". Qui se ressemble s'assemble.
En conclusion, on peut dire que parler de " soutenir et
d'amplifier les contradictions de classe qui émergent
à l'intérieur de la CGT et de toute autre organisation
syndicale " (tract n°6) n'a aucun sens sans la mise
en avant de l'idéologie révolutionnaire : le maoïsme,
et tombe de fait dans l'économisme.
REVOLUTIONNAIRE
EN PAROLES,
REFORMISTES " DURS " EN " PRATIQUE "
Comment considérer donc un groupe comme " Résistance
Offensive ", avec ses innombrables slogans anticapitalistes
? Comme la " gauche " de la " gauche " du
" PC "F ? Ou comme la droite des maoïstes ?
Telle est la question à laquelle il nous faut répondre.
Elle se divise en plusieurs niveaux.
Au niveau idéologique, " Résistance offensive
" diffuse un éclectisme théorique contribuant
à la confusion. D'un côté ce " collectif
" se revendique du marxisme-léninisme, et parfois
une citation de Mao est mise.
Mais le terme de maoïsme n'est jamais mis en avant. Et,
il est même parler de la " Yougoslavie socialiste
de Tito ", ce qui est scandale intégral pour des
marxistes-léninistes.
Il y a ici une contradiction flagrante. Elle s'explique par le
fait que " Résistance Offensive " prône
une politique " contre ", une politique purement négative.
Si ce groupe avait des objectifs,
il comprendrait la différence entre contradiction principale
et contradictions secondaire, et qu'il faut partir des intérêts
du peuple, et non pas unilatéralement de ce qui est opposé
à l'impérialisme occidental.
L'absence d'objectifs clairs fait la force et la faiblesse de
ce groupe. D'un côté l'absence d'idéologie
claire en fait à terme un groupe accumulant les contradictions
et devant imploser. De l'autre, dans l'immédiat, une pratique
actionniste est possible et peut rassembler.
Cela s'est vu avec la revue " Réflexes ". Et
cela peut se voir avec " Résistance Offensive ",
qui a organisé une journée de solidarité
avec les prisonnierEs révolutionnaires, rassemblant de
nombreux groupes aux conceptions totalement différentes,
du partisan de Carlos aux Basques. C'est un très bon exemple
d'actionnisme non idéologique.
LA LUTTE ENTRE
DEUX LIGNES
Comme nous l'avons dit au début de ce document, la tendance
politique exprimée par " Résistance Offensive
" n'est compréhensible que si on la voit comme l'expression
d'une lutte entre deux lignes qui s'est développée
dans FRONT SOCIAL.
Cette lutte n'a évidemment pas existé que dans
FRONT SOCIAL, mais c'est là où elle s'est exprimée
le plus clairement.
Quel est le sens de cette lutte ?
Cette lutte est une conséquence directe :
- De l'écroulement total du bloc de l'Est ;
- du mouvement de décembre 1995 ;
- de la social-démocratie au pouvoir en France ;
- des réactions sociales et politiques de la reprise en
main par l'impérialisme des pays issus du bloc de l'Est.
L'ensemble des positions assimilables à celles de "
Résistance Offensive " s'explique ainsi.
L'écroulement du bloc de
l'Est a amené une perte de repère stratégique
pour les prisonnierEs d'" Action Directe ", qui se
sont précipitéEs dans la comptabilité de
la misère et l'appel volontariste à la révolution.
" Partisan " a entièrement fondé sa stratégie
sur un hypothétique écho à Décembre
1995.
La social-démocratie au pouvoir a ramené à
la surface les groupes prétendument marxistes-léninistes,
en fait gauchistes critiques disparaissant sinon : pro-albanais
(CEMOPI, CEPS), marxistes-léninistes (éditions
prolétariennes), etc. La principale caractéristique
de ces groupes est de donner la centralité de l'analyse
au " PC "F et à la CGT.
" L'attitude d'un parti politique
en face de ses erreurs est un des critères les plus importants
et les plus sûrs pour juger si ce parti est sérieux
et s'il remplit réellement ses obligations envers sa classe
et envers les masses laborieuses.
Reconnaître ouvertement son
erreur, en découvrir les causes, analyser la situation
qui l'a fait naître, examiner attentivement les moyens
de corriger cette erreur, voilà la marque d'un parti sérieux,
voilà ce qui s'appelle, pour lui, remplir ses obligations,
éduquer et instruire la classe et puis les masses "
(Lénine, Le gauchisme, maladie infantile du communisme).
Et, enfin, les interventions de l'impérialisme dans la
sphère de l'ex bloc de l'Est a amené le développement
de positions favorables au nationalisme, forme bourgeoise opposée
au Mouvement de Libération Nationale.
Soit qu'on favorise l'UCK, soit
qu'on favorise les Serbes, par exemple.
A chaque fois les masses populaires
ne sont pas prises en compte. Un groupe caricatural, frisant
l'analyse nationale-révolutionnaire de type " rouge-brun
", est la revue " BIP ", proche de " Résistance
Offensive ".
Il est intéressant de voir que " Résistance
Offensive " cumule les tares de tous ces groupes, et que
c'est justement pour cela qu'il est possible de parler de lutte
entre deux lignes, et de leur donner toute cette importance.
Pour toutes ces raisons :
- il ne peut rien y avoir de commun entre " Résistance
Offensive " et les Noyaux Autonomes pour le Communisme ;
- il est nécessaire de mettre en avant la lutte des deux
lignes et de combattre les positions de la ligne opportuniste
et éclectique.
Vive le maoïsme !
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