Internet : l'affaire NAPSTER
concerne directement les intérêts matériels
des gens
Internet : l'affaire NAPSTER concerne
directement les intérêts matériels des gens
Le développement d'internet
a permis à beaucoup d'informations de circuler, de contourner
la répression impérialiste.
Cela est bien, mais nous révolutionnaires voulons également
servir les masses matériellement ; c'est une de nos grandes
différences avec les petits bourgeois qui se contentent
de critiquer intellectuellement le système sans proposer
aucun changement matériel.
Or, des possibilités réelles existent. De la même
manière que dans toutes les banlieues les jeux vidéos
pour consoles sont allégrement copiés à
une vitesse vertigineuse, tous les programmes pour les ordinateurs
sont disponibles " gratuitement " sur le net grâce
aux différents sites de hackers.
C'est une bonne chose, cela donne
accès aux masses aux programmes qui normalement coûtent
chers, sont réservés aux " professionnels
". La véritable attitude " hacker " correspond
à un esprit de révolte juste face au monde de la
consommation.
Le MP3 : cauchemar des monopoles
de la musique
Mais la grande actualité, c'est la musique, car il existe
désormais une nouvelle technologie sur internet qui permet
de connecter les ordinateurs de chaque personne entre eux.
Cette technologie est le cauchemar actuel des maisons de disques,
les " majors " qui exploitent les artistes et mènent
des politiques commerciales abrutissantes à coup de Spice
Girls, Britney Spears et autres.
Pourquoi ?
Car il suffit que vous enregistriez
vos CDs de musique sur votre ordinateur et que vous vous connectiez
sur le net (grâce à des programmes comme "
Napster ", " Gnutella", " Scour ") pour
que d'autres puissent les télécharger
. Gratuitement.
Il va de soi que, comme les CDs de musique sont longs, on les
réduit, on les " compresse ". Chaque chanson
devient un fichier " MP3 " beaucoup plus rapide à
télécharger, que l'on peut aisément "
décompresser " chez soi puis graver sur un CD.
Ainsi, une fois qu'on a installé un programme comme "
Napster " et qu'on est sur le net, il suffit de taper le
nom d'un artiste et immédiatement vous avez une liste
des chansons disponibles, que vous pouvez tranquillement télécharger.
L'affrontement majors/napster
Les " majors " n'ont pas attendu pour réagir
et faire un procès à Napster, avec le soutien de
l'administration Clinton. Certains artistes soutiennent cette
initiative capitaliste, comme Metallica et Dr Dre.
Metallica a ainsi exigé que
les facs américaines coupent tout accès internet
à Napster.
Leur réputation dans le monde
du Métal s'est proprement écroulée ; personne
n'a compris comment des millionnaires peuvent pleurer ainsi et
coller des procès sous prétexte que quelques milliers
de personnes copient leurs albums grâce à Napster.
Les soutiens à Napster on alors été nombreux,
notamment avec un crackage d'une trentaine de très importants
sites internets, comme celui de la Bibliothèque Nationale
de France ou encore de la NASA, repeints de slogans de soutien
à Napster et de critiques des majors.
Des soutiens également remarquables sont ceux de Public
Ennemy ou du chanteur Prince, qui militent pour un nouveau mode
de distribution allant directement du producteur au consommateur.
Prince a ainsi affirmé que " l'existence de Napster
et d'autres sites équivalents résulte de la façon
dont les majors étranglent l'industrie musicale (
).
L'hypocrisie fondamentale de l'industrie musicale et de certains
artistes dans le débat sur le format mp3, c'est qu'ils
parlent de copyright, de propriété intellectuelle
et autres nobles concepts, quand la seule chose qu'ils tentent
vraiment de défendre est la valeur commerciale de leurs
produits musicaux ".
Parlant du président de la Warner, Prince en rajoute une
couche : " Il est assez ironique de voir qu'il parle de
" préserver notre système de propriété
intellectuelle ". Est-ce qu'il n'est pas le président
d'une société qui a toujours dépouillé
les artistes de leurs droits sur leurs propres créations
? ".
Public Ennemy est allé également en ce sens, montrant
l'existence aux Etats-Unis d'un courant d'opposition aux majors
chez les artistes.
Napster on s'en fout,
mais le principe est intéressant
Les réactions de Prince (qui avait dû abandonner
son nom pendant quelques années car il dépendait
d'un contrat qu'il rejetait) ou même de Public Enemy ne
sont pas totalement révolutionnaires.
Pourquoi ? Parce que ce sont des
artistes qui peuvent se le permettre.
Pour les petits artistes, les majors
et Napster reviennent eux-mêmes : les majors les volent
ou ne les prennent même pas, Napster ne leur verse rien.
C'est seulement dans une société socialiste, avec
un monopole d'Etat s'occupant de la production et de la distribution
de la musique, que les " petits " trouveront une place
tandis que les gros dégonfleront (ou disparaîtront
pour tout ce qui est commercial-bourrage de crâne).
Car Napster, qui est une société capitaliste, vise
simplement à diffuser un nouveau moyen de vente : les
capitalistes visent en effet à " coder " les
MP3, pour qu'on ne puisse les lire que si on a payé (et
ainsi obtenu un code valable que sur un ordinateur, et pas sur
un autre).
Cet argument du nouveau moyen de vendre est d'ailleurs l'argumentation
de très nombreuses sociétés, dont Sony ou
Microsoft, qui ne veulent pas l'interdiction de Napster car cela
tuerait juridiquement l'échange de données entre
ordinateurs par l'intermédiaire d'Internet.
Eux veulent juste fermer Napster,
mais entendent bien profiter de la technologie pour augmenter
leurs profits
En attendant Napster a déjà fait des émules
: Imesh, audiognome, gnutella, et notamment scour, qui permet
également d'échanger des données vidéos
(films, clips, etc.).
Scour s'est ainsi attiré foudres de l'industrie audio-visuelle
et cinématographique américaine, qui n'a pas apprécié
la diffusion de Star Wars ou de Gladiator
La future répression
des majors
Les monopoles musicaux sont obligés de réagir,
puisque leur but est de toujours plus accumuler des profits.
Ils vont pour cela profiter de leur statuts de monopoles pour
casser toute concurrence nouvelle.
Comment ?
En s'adressant dans un premier temps
aux fournisseurs d'accès internet, qui pour la plupart
sont également des monopoles. Ils vont leur demander d'empêcher
le passage de MP3 par leurs services, pour ne tolérer
que les MP3 " codés " venant de services de
vente référencés.
Une autre technique déjà employée comme
sabotage est l'envoi sur des sites comme Napster de faux MP3
(bruits stridents là où on s'attend au dernier
mix de Depeche Mode par exemple).
La politique révolutionnaire
sur Internet
En quoi peut consister une politique révolutionnaire sur
Internet ? Puisque la politique des monopoles est une politique
de plus en plus fasciste, la politique révolutionnaire
doit propager la résistance à la domination et
à la culture des monopoles, tout en faisant la proposition
politique d'un système au service des masses populaires
: le socialisme, le communisme.
Une première mesure doit par conséquence la mise
en avant de la transparence du contenu d'internet ; en clair
la diffusion des bonnes adresses où trouver les différents
programmes, musiques etc. adaptées à la bourse
peu lotie (c'est-à-dire pas tu toi) des prolétaires.
Pas un sou pour
la bourgeoisie !
Malheureusement, la quasi-totalité des sites de "
cracks " vit de la publicité pour des sites pornographiques
de type ultra-sexistes ; cela est mauvais. Cela transforme les
hackers en lumpenprolétaires se vendant au plus offrant,
c'est indigne et de leur niveau technique et de ce qui fait le
fondement de leur existence : le partage de la connaissance.
Cela aide le système car diffuse la culture patriarcale
qui est un fondement de ce système qu'il faut renverser.
A l'opposé, il y a de très bons sites de "
cracks " faisant des liens avec les sites révolutionnaires
- comme ce magnifique site américain mettant les logos
des principales organisations révolutionnaires de là-bas,
ainsi notamment le Parti Communiste Révolutionnaire des
USA, membre du Mouvement Révolutionnaire Internationaliste
doit fait partie le PC du Pérou et le TKP(ML).
Allez camarades,
faites de même !
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