Les campagnes
de stérilisations forcées au Pérou (plus
de 300.000 victimes):
un modèle de la politique génocidaire du régime
fasciste péruvien
Article paru dans FRONT SOCIAL n°15
Aidé par l'ONU et de nombreuses associations " humanitaires
", le gouvernement péruvien a mené et continue
de mener une grande campagne de stérilisations forcées.
Plus de 300.000 personnes, à
plus de 90% des femmes, ont été ainsi stérilisées
de manière violente ou à leur insu entre 1995 et
1998 (il y a un peu plus de 12 millions de femmes au Pérou).
L'objectif : détruire les zones appuyant la guerre populaire
menée par le Parti Communiste du Pérou.
Pour réussir leurs campagnes, l'Etat organise des "
festivals ", prétendant organiser gratuitement des
consultations chez le médecin, le dentiste, des séances
de coiffure.
Des fonctionnaires vont rendre visite
aux gens le jour dit pour faire en sorte qu'un maximum de femmes
viennent, avec tout un lot de pressions psychologiques et physiques.
Dans d'autres cas, les femmes furent stérilisées
à leur insu, après une visite chez le gynécologue
ou lors d'un accouchement, voire dès qu'elle restait à
l'hôpital.
Dans certaines zones, les vivres ne parviennent que si les campagnes
de stérilisation sont acceptées ; dans de nombreux
cas c'est la police qui arrête des femmes au hasard, après
les marchés, les amenant au commissariat où elles
se font stériliser. Des pressions sont également
effectuées les conjoints.
Les stérilisations
forcées : une campagne systématique
Il va de soi que ces campagnes se déroulent quel que soit
l'âge des femmes, leur situation sociale ou leur état
physique. Les stérilisations se déroulent en 10
minutes (il faut normalement au moins une demi-heure) dans des
conditions hygiéniques désastreuses, et sans aucun
accompagnement psychologique (des troubles psychosomatiques s'ensuivant).
Le ministre péruvien de la Santé Motta devait même
dire au micro de " Radio Programa del Peru " : 1.000
cas de décès sur 100.000 personnes, la campagne
est un succès ".
L'Etat péruvien a déjà mené quelques
campagnes avant 1995. Un premier " programme de planification
familiale " se développe sous le Président
Alan Garcia (1985-1990), en réponse à l'initiation
de la guerre populaire en 1980.
L'année 1991 est " celle de la planification familiale
" selon le nouveau président Fujimori, et la continuation
des campagnes précédentes.
A partir de 1996, la politique de stérilisation est devenue
systématique. Avant 1996, le personnel hospitalier était
payé entre 3 et 10 dollars par stérilisation ;
à partir de 1996 un quota officiel fixe le nombre de stérilisations
à effectuer sous peine de licenciement.
Ces quotas furent au départ niés par le gouvernement,
mais par la suite il fut obligé de les reconnaître,
affirmant même qu'il s'agissait d'augmenter les quotas
de 50% par année.
L'avocate Giulia Tamayo s'était occupée d'archiver
les dossiers des stérilisations : elle sera attaquée
devant chez elle le 14 mars 1998 ; le 30 juin 1998 son appartement
est saccagé alors qu'elle présente au siège
de l'ONU à New York la vidéo " Silence et
complicité, violence contre les femmes dans les services
publics de santé au Pérou " ; le 21 octobre
1998 son domicile est saccagé et tout le matériel
emporté (vidéos, caméras, archives, agenda,
ordinateurs..).
Selon le gouvernement péruvien, le " programme de
planification familiale " s'étend de 1996 à
2000.
Parmi les différents programmes, notons celui du REPROSALUD
(Programme de santé reproductive dans la communauté),
qui est appliqué dans 70% du pays, et consiste en des
campagnes de stérilisation.
Notons également le " programme d'appui à
la planification familiale ", qui vise à stériliser
la population pauvre des villes, et est organisé par l'Etat
péruvien et différentes ONG (comme Prisma, Pathfinder
International).
L'impérialisme
yankee organise
les campagnes de stérilisation
Les campagnes de stérilisation ne sont pas menées
par hasarD; elles sont longuement planifiées, initialement
par des " organisations non gouvernementales ".
Ainsi, depuis 1988, Stephan Mumford
et Elton Kessel, deux chercheurs des USA, financés par
des groupes réactionnaires, exportent des pilules stérilisantes
dans le 1/3 monde : en 10 ans plus de 100.000 femmes ont ainsi
été stérilisées (50.000 au Vietnam,
26.000 en Inde, 15.000 au Pakistan, 5.000 au Chili, 4.700 au
Bangladesh, 900 en Indonésie, 700 au Costa Rica).
L'objectif est justifié par Mumford de cette manière
: " cette explosion [démographique] de la population
qui, après l'année 2050, viendra entièrement
des immigrés et de leurs enfants, va dominer nos vies,
ce sera le chaos et l'anarchie ".
Au Pérou, les campagnes de stérilisation sont permises
par un organisme nord-américain : l'US-AID (Agence Internationale
de Développement).
L'US-AID a aidé le gouvernement à planifier les
campagnes, et a fourni une aide technique, avec le gouvernement
anglais et l'UNFPA (organisme de l'ONU consacré à
la population mondiale).
Fujimori, le dictateur péruvien, a même été
le seul chef d'Etat masculin à aller à la conférence
mondiale des femmes à Pékin.
Utilisant l'idéologie apriste
-nationaliste petite-bourgeoise à l'apparence progressiste,
c'est-à-dire fasciste- il a rallié les groupes
féministes bourgeois.
L'US-AID a ainsi financé des organisations féministes
bourgeoises, les intégrant dans des campagnes de "
planification familiale ", paravent des campagnes de stérilisation.
" Ainsi, ce gouvernement déroule son plan de stérilisation
massive, qui implique un plus grand génocide, promu par
l'impérialisme yankee à travers l'agence internationale
pour le développement (AID) ".
Le sens de la
politique de stérilisations forcées :
attaquer le PCP
Pour contrer la guerre populaire,
l'impérialisme yankee utilise de nombreux moyens.
" La 'guerre de basse intensité' appliquée
au Pérou à travers la dictature fasciste de Fujimori
et dirigée par l'impérialisme yankee, a une série
de composantes 'non militaires' : renseignement, opérations
de manipulation psychologiques, affaires civiles et contrôle
de la population et des ressources".
Ce dernier aspect- contrôle de la population et des ressources-
est évidemment très important. Fujimori avait déjà
parlé de transformer en Vietnam les zones d'appui du PCP.
De fait, " l'impérialisme yankee dans sa guerre de
basse intensité conçoit comme facteur de cette
guerre le contrôle de la population et des ressources,
avec comme objectif le démontage de l'infrastructure d'appui
du mouvement révolutionnaire, d'éviter de nouvelles
adhésions à sa cause ".
Il s'agit d'attaquer la guerre populaire, et de renforcer le
régime en pleine perdition.
" L'objectif de la guerre de basse intensité est
politique, mais elle [la dictature] est centrée sur le
militaire ; les réformes proposées ne sont que
les trois tâches de :
· réimpulser (le capitalisme bureaucratique),
· restructurer (le vieil Etat péruvien),
· et anéantir (la guerre populaire).
L'instrument d'action civique dans les mains de l'armée
et de la marine est minime et formel, il se fonde sur "
l'aide " impérialiste, principalement yankee, à
travers l'Agence Internationale de Développement (AID),
puisque la crise est profonde, elle coupera ses moyens, et les
" uvres " qu'ils prétendent faire seront
destinés à des fins militaires de guerre anti-subversive..
".
Les campagnes de stérilisation utilisent des produits
extrêmement dangereux pour la santé
" La méthode de stérilisation non chirurgicale
à base de quinacrine employée par la Fondation
Mumford fut créée au Chili par Jaime Zipper, dans
les années 1970.
Les pilules sont insérées dans l'utérus
des femmes, avec un effet très douloureux pour elles :
évanouissement, hémorragie menstruelle, fièvre,
douleur dorsale et abdominale, mal de tête.
Les conséquences à long terme sont encore plus
dangereuses.
Des études faites dans des laboratoires indépendants
ont démontré que la quinacrine est une substance
qui provoque la mutation des cellules.
Selon l'Organisation Mondiale de
la Santé (OMS), entre 60 et 80% des mutagènes sont
aussi carcinogènes (cela veut dire que les probabilités
de cancer sont énormes) ; cet organisme est opposé
à son utilisation.
L'entreprise pharmaceutique fabriquant la quinacrine apparaît
dans un article publié dans la Tribune de Genève
(20 juin 1998). "
Les 300.000 pilules auraient été
produites à Sisseln (Suisse), une localité argovienne
située sur les bords du Rhin, par Sipharm AG.
Sans département de recherche,
cette entreprise pharmaceutique compte 83 salariés, travaille
" à la commande " et ne commercialise aucun
de ses produits sous son nom. " Depuis 1990 nous avons fait
trois livraisons à la fondation du Dr Mumford, déclare
Fritz Schneiter, directeur du Sipharm. Il ne nous appartient
pas d'être la conscience du monde. Nous fabriquons ce que
l'on nous demande ".
Cette entreprise a reçu l'appui d'une ONG qui travaille
activement dans les programmes de " planification familiale
" à travers le monde : IMANEH-Suisse (Mutter+Kind)
qui siège à Bâle.
Le 24 juin dernier, le journal social-démocrate chrétien
Le Courrier (Genève) publiait un article intitulé
: " Sierre poursuit sa politique d'aide au Tiers-Monde "
dans lequel le journal vantait les " mérites "
d'un " projet de développement au Vietnam "
financé par les communes de Sierre (Suisse romande) et
Köniz (Suisse allemande), projet initié par l'Association
suisse pour le planning familial et l'éducation sexuelle
(ASPFES).
Hermann-Michel Hagmann, l'un des responsables du projet, déclarait
à ce propos : " La Confédération assume
la responsabilité première de l'aide au développement
".
Pour mener à bien son projet, l'ASPFES doit pouvoir collaborer
avec une association déjà installée dans
le pays : la Vietnam Family Planning Association (VINAPFA), l'organe
de l'International Planned Parenthood Federation, qui offre au
projet suisse toutes les structures nécessaires.
Selon " Le Courrier ", " dans certaines régions
de plaine, le gouvernement vietnamien est parvenu à mettre
sur pied une planification familiale permettant une baisse notable
de la natalité ". Ce projet financé par la
Confédération à travers la fameuse "
aide au développement " est directement lié
aux campagnes de stérilisations forcées yankees
faites par le biais de la Fondation Mumford.
La campagne de
stérilisation forcée au Mexique
avec la complicité de l'ONU
Récemment différentes organisations au Mexique
ont dénoncé les campagnes de stérilisations
forcées du gouvernement américain à l'encontre
du peuple mexicain, principalement la paysannerie pauvre.
En effet, les campagnes de stérilisation forcées
sont destinées à anéantir la pauvreté
en supprimant les pauvres. D'autre part, le Fond de la Population
des Nations-Unies (FPNU) a signalé au gouvernement mexicain
la possibilité de négocier une partie de la dette
extérieure mexicaine en échange de la mise en application
d'un programme de " planification Familiale ".
Le représentant du FPNU au Mexique, Rainer Rosenbaum,
affirmait que 15,5 millions de dollars destinés à
la "Planification familiale " sont insuffisants, et
que " les pays comme le Mexique requièrent des recours
complémentaires multilatéraux, ainsi que l'appui
décidé des Organisations Non Gouvernementales (ONG)
locales, nationales et internationales, ainsi que la participation
active du secteur privé (..).
Il existe la possibilité
d'une négociation entre les pays créanciers et
les pays endettés pour qu'une partie des intérêts
non payés soient destinés aux programmes contraceptifs.
Le rôle
de Pathfinder International
Pathfinder International est une ONG financé par le gouvernement
yankee et travaillant dans le domaine de la "planification
familiale ".
Ses origines datent du début
du siècle, et correspondent à celles du mouvement
eugéniste. Au début de l'utilisation des contraceptifs
de manière massive, les adeptes de l'eugénisme
craignaient que le contrôle des naissances soient pratiqué
envers les classes dirigeantes, " éduqués
", pendant que les pauvres " inonderaient " la
planète avec des familles nombreuses.
Margaret Sanger, fondatrice de la
plus grande organisation de planification familiale au monde,
" Planned Parenthood ", compte mettre fin à
ce danger. Sanger signalait à ce propos : " L'objectif
principal du contrôle des naissances est celui-ci : augmenter
le nombre d'enfants en bonne condition et diminuer le nombre
d'enfants en mauvaise condition " .
La revue " The Birth Control
Review ", éditée par elle de 1917 à
1938, était favorable à l'eugénisme ; Sanger
et quelques uns de ses collaborateurs approuveront les lois nazies
de stérilisations forcées.
La première clinique pour
la stérilisation forcée établie par Sanger
se trouvait dans un quartier pauvre de New York où habitaient
des immigrés juifs et latino-américains ; cette
clinique fut financée par le mouvement eugéniste.
Sanger proposa en 1939 à Clarence Gamble, le futur héritier
d'une partie de la fortune de l'entreprise " Proter &
Gamble ", un plan pour promouvoir le contrôle des
naissances dans la communauté noire américaine.
Gamble fonda par la suite "Pathfinder International ",
qui est actif dans le domaine du contrôle démographique.
En 1995, l'organisation comptait
avec un budget de 43 millions de dollars ; 92,5% de ce chiffre
provient du gouvernement des USA.
En plus de Margaret Sanger et Clarence
Gamble, il existe d'autres sombres et sinistres personnages favorables
au mouvement eugéniste aux USA, comme par exemple Alan
Guttmachler, vice-président de l'" American Eugenics
Society" et président de " Planned Parenthood
" pendant plusieurs années ; Jean D. Rockfeller Senior
; John Rockfeller Junior et John Rockfeller III, ce dernier étant
le fondateur de " Council Population ", une autre organisation
active dans le programme de contraception.
Le gouvernement des USA finance directement ou indirectement
les campagnes de stérilisations forcées dans les
pays opprimés, à travers les fonds destinés
à différentes ONG. L'ancien chef de l'agence nord-américaine
chargé du programme de contraception, R. T. Ravenhold,
affirmait dans une interview en 1997 que son pays " voulait
proportionner les moyens pour pouvoir stériliser un quart
des femmes de la planète ".
Dans certains pays cet objectif a déjà été
dépassé, comme dans quelques régions du
Brésil où plus de la moitié des femmes ont
été stérilisées.
Récemment s'est déroulé
aux Philippines un programme de stérilisation forcée
promue par l'Organisation Mondiale de la Santé, ici encore
dans un pays où la Guerre Populaire est très forte.
La plupart des femmes ont été
stérilisées alors qu'elles pensaient qu'il s'agissait
d'une campagne de vaccination contre le tétanos. On leur
a injecté une substance les stérilisant ; depuis
plusieurs années l'OMS est à la recherche d'un
vaccin qui permet de manipuler le système immunitaire
du corps humain de manière à ce que la femme soit
poussée à avorter dès le début de
la grossesse .
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