Nouvelle Cause du Peuple
COMMENT PEUT-ON ETRE MAOISTE ?
éditorial de « LA CAUSE
DU PEUPLE » n° 1 - novembre 1974
La tête de Mao qui accompagne notre titre suscitera sans doute des
questions. Les uns diront qu'elle « fait chinois », d'autres
qu'elle relève du culte de la personnalité.
C'est ainsi que fut
justifiée son élimination en septembre 1972, première d'une série
de capitulations menant à la liquidation un an après. En
rétablissant cette figure nous ne faisons rien d'autre que
proclamer notre attachement au maoïsme.
Il est vrai que celui-ci est chinois, mais pas plus que le marxisme
n'est allemand ou le léninisme russe ! Elaboré pour résoudre les
problèmes de la lutte des classes dans un pays déterminé il
comporte des aspects spécifiques à ce pays, mais aussi des
enseignements universels précieux pour nous.
On peut en dire autant
« mutatis mutandis » pour le léninisme. Il ne s'agit pas pour nous
de plaquer sur la réalité française, on ne sait quels schémas
copiés de la révolution chinoise.
Notre tâche est de dégager, à travers notre pratique, la théorie
nouvelle requise par la révolution en France. Cependant
l'assimilation de la pensée de Mao Tsé-toung peut nous y aider ;
plus, elle est indispensable pour résoudre les problèmes nouveaux.
Les révisionnistes se disent disciples de Marx et de Lénine qu'ils
ont momifiés. Ils s'efforcent de rendre leur doctrine inoffensive,
quand ils ne la retournent pas contre les masses.
Aujourd'hui,
seule la référence à Mao Tsé-toung et à la révolution culturelle
permet de tracer une nette ligne de démarcation d'avec les
pseudomarxistes.
De même, après octobre 1917, se dire marxiste ne
signifiait plus grand-chose. Les révolutionnaires conséquents
étaient parmi ceux qui se réclamaient de Lénine.
Nous disons bien «
parmi » car la fidélité affichée à la théorie révolutionnaire est
une condition nécessaire mais non suffisante pour être un vrai
communiste, le critère principal étant la pratique.
Quant au culte de la personnalité, qu'on se rassure. Nous n'y
sommes jamais tombé dans « La Cause du Peuple » et pas davantage
dans les publications antérieures de l'U.J.C. (m-l).
Pour nous, Mao
Tsé-toung n'est pas un a sauveur suprême n; il est le produit de la
révolution chinoise. Ses idées justes, il les a tirées de la
pratique des masses. Sur notre journal, sa figure fonctionne comme
un symbole au même titre que la faucille et le marteau.
Elle
renvoie à la théorie de la révolution à son étape actuelle. Certes,
nous vivons à la même époque que Lénine, celle de l'impérialisme,
des guerres et des révolutions ; mais le président Mao a développé
le marxisme-léninisme sur plusieurs points décisifs ; il lui a fait
réaliser un bond en avant.
Le matérialisme historique et dialectique progresse sans cesse tout
en restant lui-même. Marx avait appris auprès des socialistes
français, Lénine a étudié Marx, Mao a commencé en se mettant à
l'école de ses deux prédécesseurs et nous à la sienne. Le cercle
est bouclé. On ne saurait enfermer la vérité dans les frontières
d'un pays ou les limites d'une époque.
Les réactionnaires nous qualifient parfois de « Chinois ». Pourtant
ils considèrent comme « français » de se prosterner devant les
images d'un Nazaréen d'il y a deux mille ans ou de copier les
modes, voire le jargon, américains !
Les préjugés que la bourgeoisie inculque aux masses, sa pression
idéologique omniprésente, ne nous pousseront jamais à mettre le
drapeau du maoïsme dans notre poche, encore moins à renoncer aux
acquis théoriques que nos camarades du monde entier ont payés de
leur sang.
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