Mettons
en échec les plans répressifs de l'ennemi
Assurons
l'inviolabilité du Parti
(1941)
Au fur et à mesure que la
guerre impérialiste se prolonge et s'amplifie, en même
temps que s'aggravent partout les contradictions de classe et
la sourde colère des masses populaires contre l'oppression
nationale et contre l'esclavage colonial, la peur du communisme
devient de plus en plus grande chez les ploutocrates des divers
pays capitalistes.
En 1848, les fondateurs du socialisme
scientifique Karl Marx et Friedrich Engels écrivaient
en tête de l'immortel manifeste du Parti communiste: "Un
spectre hante l'Europe, le spectre du communisme" et aujourd'hui,
en 1941, c'est ce même spectre qui hante les cervelles
de Pétain et de Hitler , de Churchill et de Roosevelt
, de Mussolini et autres représentants du capitalisme
international.
C'est qu'en effet, de plus en plus,
les travailleurs sentent qu'il faut en finir avec le vieil ordre
social capitaliste générateur d'oppression, de
misère et de guerre et les gouvernants capitalistes opposent
partout leur répression bestiale à la volonté
d'émancipation et de libération des peuples.
Le secrétaire général
du Parti communiste allemand, notre cher camarade Ernst Thaëlmann,
est emprisonné à Berlin sans le moindre jugement
depuis 8 ans; le secrétaire du Parti communiste américain,
Earl Browder est emprisonné pour 4 ans par Roosevelt ;
en France, fait sans précédent dans l'histoire,
une quarantaine de députés communistes honnêtes
et courageux, restés fidèles à la cause
du peuple sont emprisonnés depuis un an et demi et ils
sont actuellement déportés en Afrique où
leur vie est menacée, cependant que certains d'entre eux
sont contraints à la vie illégale depuis octobre
1939.
Au surplus, avec ces députés
communistes dont la fière attitude est connue des travailleurs
du monde entier, plus de 100.000 travailleurs français
peuplent les camps de concentration, les prisons et les bagnes
de France et d'Afrique.
Les capitalistes ont peur du Parti
communiste parce qu'il est aujourd'hui dans chaque pays le grand
espoir libérateur des masses opprimées et exploitées.
Les classes possédantes savent
que partout grandit l'amitié entre les peuples à
l'égard du pays du socialisme, à l'égard
de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques
dont la force s'accroît sans cesse, tandis que s'usent
et s'affaiblissent les impérialismes.
La guerre s'est étendue aux
Balkans.
Deux peuples, ceux de Yougoslavie
et de Grèce ont été contraints à
mener une guerre juste défensive contre les envahisseurs
de leur pays, et là-bas, en Extrême-Orient le peuple
chinois poursuit sa guerre de libération nationale.
Les peuples de tous les pays capitalistes
veulent la paix, ils en ont assez des ruines et de la misère
que leur imposent les brigands impérialistes.
Ils tournent de plus en plus leurs
regards vers les communistes qui défendent partout le
pain, la liberté et la paix et vers l'U.R.S.S., patrie
du socialisme, espoir des travailleurs du monde entier.
Partout grandit le prestige des
communistes; partout grandit le prestige de l'U.R.S.S. qui poursuit
sa politique indépendante de paix, reste en-dehors de
la bataille de gangsters que se livrent les impérialismes
rivaux et soutient les peuples qui luttent pour leur indépendance.
Le grand pays du socialisme qui
a été insulté, traîné dans
la boue par les réactionnaires de tout acabit et par les
traîtres de la IIde Internationale donne au monde entier
le magnifique exemple de grandioses victoires socialistes et
au moment même où dans les pays capitalistes la
misère et la famine règnent, l'U.R.S.S. connaît
le bien-être et l'abondance.
La Révolution socialiste
d'Octobre 1917 donne des résultats qui montrent à
tous les hommes le chemin de la délivrance, le chemin
du bonheur et c'est pourquoi la réaction capitaliste essaye,
pour durer, de se draper des oripeaux d'un socialisme de contrebande
en même temps qu'elle parle de "révolution".
Mais les nazis qui essayent de jouer
aux "socialistes" ne peuvent faire oublier à
personne qu'ils sont des agents des ploutocrates allemands et
les exécutants d'une politique rétrograde d'exploitation
et d'asservissement des masses laborieuses.
Quant aux gouvernants de Vichy,
ils ont beau parler de "révolution nationale",
chacun sait qu'ils sont des traîtres au service de l'étranger
et de vulgaires laquais des puissances d'argent.
Non, les travailleurs français
ne croient ni au "socialisme" de M.Krupp von Bohlen
ni à celui de ses commis du gouvernement allemand, pas
plus qu'il ne croient au "révolutionnarisme national"
de M.Schneider, du Creusot, ni a celui de ses commis de Vichy.
Les gouvernants de Vichy et leurs
protecteurs allemands qui répètent avec solennité
les pires âneries dans l'espoir de tromper les masses savent
qu'il leur faut renoncer à combattre victorieusement les
communistes dans le domaine des idées et des faits, sur
le plan de la doctrine, et alors, devant cette constatation d'impuissance,
il ne reste aux représentants de la barbarie moderne qu'un
moyen de combattre le communisme: une répression féroce
ayant pour objet la destruction physique du Parti communiste
afin de priver les masses populaires du guide éclairé
qui leur est indispensable pour se libérer.
Voilà pourquoi, la police
française et la Gestapo, agissant de concert, poursuivent
une double tâche:
1°[manque] imprudences, de tous
les bavardages et de tous les défauts d'organisation pour
porter des coups à notre Parti, provoquer des arrestations
de militants et détruire nos organisations.
2°L'organisation méthodique
de la démoralisation et de l'assassinat des dizaines de
milliers de militants communistes et de travailleurs qui sont
dans les prisons, les camps de concentration et les bagnes.
Le Parti doit voir très nettement
ce que recherche l'ennemi de classe et prendre les mesures qui
s'imposent pour faire échec aux plans répressifs
de la bourgeoisie.
Il faut en finir
avec le "crétinisme légaliste"
Notre parti travaille dans les conditions
de l'illégalité.
La bourgeoisie n'hésitant
pas un instant à violer sa propre légalité
fait arrêter par la police, sans l'ombre du moindre prétexte,
des personnes soupçonnées de pouvoir être
communistes.
Cela, chaque communiste le sait
et il est donc clair qu'un militant quelque peu connu avant guerre
ne peut songer à participer au travail illégal
du Parti sans prendre d'indispensables mesures de précaution.
La première des choses à
faire est de ne plus aller sous aucun prétexte à
son domicile connu de la police et sûrement surveillé.
C'est là une précaution
élémentaire que chacun devrait comprendre sans
beaucoup d'explications, et pourtant, il n'en n'est rien.
Il y a des camarades qui se croient
encore dans la période légale d'avant-guerre et
qui font preuve de ce que l'on peut appeler un "crétinisme
légaliste".
On a pu voir des militants à
qui l'on demandait s'ils avaient bien quitté leur domicile,
s'ils prenaient leurs précautions, répondre avec
une naïveté désarmante: "Je ne couche
pas chez moi, je n'y vais qu'à midi pour déjeuner".
Notre Parti a payé de l'arrestation
de plusieurs de ses cadres de telles méthodes qui sont
empreintes d'un opportunisme intolérable et doivent être
condamnées de la façon la plus nette.
Etre un bon communiste dans les
circonstances actuelles, c'est avant tout appliquer scrupuleusement
les règles du travail illégal; c'est comprendre
que chaque défaillance en ce domaine constitue un danger
pour le Parti et un véritable crime contre la classe ouvrière.
C'est pourquoi, nous voulons rappeler
aux membres du Parti des règles fondamentales qu'on ne
doit laisser transgresser en aucune manière par qui que
ce soit.
Le "crétinisme légaliste"
et l'organisation
La sous-estimation de la répression
capitaliste, le "crétinisme légaliste"
dont certains camarades font preuve dans le domaine de l'organisation
constituent un péril pour le Parti.
L'intérêt de la classe
ouvrière, l'intérêt de notre pays que nous
voulons libérer de l'exploitation capitaliste, de la misère,
de la famine et de l'oppression nationale, l'intérêt
du Parti exigent que tous les responsables, quels qu'ils soient,
qui se livrent à des bavardages, font preuve de légèreté
et d'esprit d'irresponsabilité soient implacablement éliminés
de leurs responsabilités.
"L'ennemi de classe" est
aux aguets, il dispose de moyens formidables, et il y a des camarades
qui, sans tenir compte de cette réalité, se comportent
d'une façon scandaleuse.
Là, ce sont des militants
ayant été un peu connus avant-guerre qui au lieu
de conserver l'incognito le plus strict auprès des personnes
avec lesquelles ils sont en contact, se font connaître
agissant ainsi comme des petits-bourgeois prétentieux
et irresponsables.
Là ce sont des militants
qui stupidement établissent des listes de militants susceptibles
de tomber entre les mains de la police, alors que l'établissement
de listes de ce genre est rigoureusement interdit par le Parti
et doit être considéré comme une provocation.
Ailleurs ce sont d'anciens exclus
du Parti qu'on utilise pour de toutes petites tâches et
puis on découvre que ces éléments sont "dévoués",
on élargit le champ des prétendus services rendus
par ces individus à qui on permet de se mettre au courant
de beaucoup de choses jusqu'au jour où ces militants livrent
tout à la police.
Une telle naïveté n'est-elle
pas criminelle ?
Ailleurs encore, ce sont des responsables
qui avec une légèreté indigne de communistes
confient des tâches importantes à des membres du
Parti qui ont mal travaillé et nui à la sécurité
du Parti.
Ce sont des domiciles illégaux
de camarades que connaissent un tas de personnes.
Ce sont des liaisons nombreuses
effectuées par la même personne sans aucune coupure,
ce qui met en danger tout le système de liaison.
Ce sont des renégats qui
peuvent livrer à la police, s'ils sont arrêtés
toute une série de noms qu'ils n'auraient pas du connaître.
Ce sont des responsables qui avec
une légèreté incroyable organisent des réunions
d'une dizaine de militants.
Ce sont des filatures, des surveillances
policières qu'on néglige, faisant preuve ainsi
d'une quiétude criminelle, au lieu de combattre l'ennemi
avec vigilance, au lieu de tout changer dés qu'on s'est
aperçus de la surveillance policière qui ne peut
pas ne pas être rapidement observée si chaque militant
a sans cesse l'esprit en éveil.
On a pu voir des responsables qui
avec une cécité incroyable ont laissé la
police préparer un grand coup pendant des semaines sans
s'apercevoir de quoi que ce soit.
Ce sont aussi dans de trop nombreux
cas des militants qui, oubliant que la police traque notre Parti,
vont chez les uns, chez les autres comme si nous étions
en période légale et qui un beau jour sont tous
pris bêtement sans avoir rendu le moindre service à
la classe ouvrière.
Ce sont des bavards qui par vanité
petite-bourgeoise disent ou laissent entendre qu'ils font un
travail important sans penser que cela peut aider l'ennemi.
Et puis, c'est aussi le libéralisme
pourri à l'égard des lâches, des traîtres,
la tendance à plaindre ou à excuser ceux qui, tombés
entre les mains de la police, ont livré leurs camarades
alors qu'ils doivent être dénoncés comme
traîtres dans leur localité.
Cela fera réfléchir
ceux qui seraient tentés de les imiter.
De tout cela se dégage pour
notre parti des règles sévères:
1° Tout membre du Parti qui,
soit par négligence, soit par ses bavardages, soit en
livrant ce qu'il sait à la police s'il est arrêté
aura permis à l'ennemi de classe de découvrir ne
serait-ce qu'une petite partie de l'organisation fera l'objet
d'une enquête minutieuse et ses agissements nuisibles au
Parti seront dénoncés publiquement devant les masses
laborieuses.
2° Tout membre du Parti qui
essaiera d'apprendre quoi que ce soit de l'organisation du Parti
en-dehors de ce qu'il sait de son propre travail et de sa propre
organisation doit être considéré comme suspect
et son cas doit être soumis à l'organisme supérieur
en vue des mesures et sanctions à prendre.
3° Toute tentative pour un groupe
de base de trois membres d'entrer en contact avec un groupe similaire
sera considérée comme suspecte et des sanctions
en conséquence seront prises.
Les liaisons entre organisations
d'un même échelon sont absolument interdites.
(Les groupes de base de trois ne
doivent pas se connaître entre eux, les cellules ne doivent
pas se connaître entre elles; il ne doit pas y avoir de
liaisons horizontales).
4° Aucune réunion de
plus de trois camarades ne doit être tenue. Les groupes
de trois constituent la base d'organisation de la cellule du
Parti et toute tentative de constituer des groupes de plus de
trois membres doit être considérée comme
une violation de la discipline du Parti.
Sur la base de ces règles
d'action correspondant aux exigences de notre travail illégal
une lutte implacable doit être menée contre le laisser-aller,
le laisser-faire, contre l'esprit de "copinerie", contre
le libéralisme pourri à l'égard de ceux
qui transgressent les directives du Parti.
Et c'est dans la mesure où
ils seront capables d'appliquer, dans les conditions actuelles,
la politique du Parti avec esprit de responsabilité, avec
fermeté, avec dévouement et esprit de sacrifice,
faisant en toutes circonstances passer le Parti avant tout, que
les camarades doivent être appelés aux fonctions
responsables.
Il faut cloisonner
hermétiquement l'organisation du Parti
[manque]
L'objection souvent formulée
pour différer cette décentralisation si nécessaire
est le "manque de cadres".
Cette objection ne tient pas, au contraire la décentralisation
en multipliant les groupes de trois permettra de faire accéder
à des responsabilités des dizaines, des centaines
de militants qui à la tête d'un groupe de trois
feront leurs premières armes de dirigeants politiques.
Comment doit
être organisée une section du Parti
Afin de mieux faire comprendre à
tous nos membres comment doit être organisé le Parti,
nous allons prendre l'exemple d'une section, la section de ...
A la tête de la section, il
y a trois camarades ayant été désignés
par l'échelon supérieur.
La localité est divisée
en quatre quartiers.
A la tête de chaque quartier,
il y a une direction de trois camarades désignés
et contrôlés par la direction de la section (après
vérification).
Dans chacun des trois premiers quartiers,
il y a trois cellules locales et dans le quatrième il
n'y en a que deux pour le moment.
Il y a en outre deux organisations
du Parti dans deux importantes usines de la localité.
Voyons comment fonctionne cette
section.
A la direction de la section, la
répartition du travail est ainsi établie:
1° Le responsable politique
chargé de l'application de la ligne du Parti par les organisations
et la presse du parti.
En outre, il s'occupe des questions
de la Jeunesse, des Femmes et de la lutte contre la répression
capitaliste.
2° Le responsable de l'organisation
chargé de l'organisation du Parti sur la base de l'entreprise
et sur la base locale.
Il a la charge de l'organisation
matérielle de la propagande (impression et diffusion)
et s'occupe aussi des divers mouvements de masse: paysans, classes
moyennes, vieux travailleurs, comités populaires locaux.
3° Le responsable du travail
syndical chargé du travail des communistes dans les syndicats,
des comités populaires d'entreprises et des chômeurs.
Dans cette direction, comme dans
toutes les directions du Parti à tous les échelons,
les décisions doivent être prises collectivement,
les tâches pour chacun des membres de la direction doivent
être fixées et les responsabilités doivent
être personnelles.
La direction de l'organisation du
quartier est constituée d'après les mêmes
principes de répartition du travail.
A la tête de chaque cellule,
il y a également une direction de trois camarades et trois
groupes de base de trois, soit en tout douze camarades.
Du fait de cette organisation compartimentée,
la direction de la section connaît et est en liaison avec
quatre directions de quartier et deux directions d'organisations
d'entreprises.
La direction de quartier, ignorant
tout de l'organisation dans les autres quartiers est en liaison
avec d'une part, la direction de la section, et d'autre part
avec les trois cellules du quartier.
La direction d'une cellule est en
liaison avec la direction du quartier et avec les trois groupes
de trois qui la composent.
Quant au groupe de base de trois,
il a à sa tête un responsable qui, seul, est en
relation avec la direction de la cellule, ce qui fait que dans
le groupe de trois, deux camarades ne connaissent personne en
dehors de leur groupe et le responsable connaît un dirigeant
de la cellule car les trois dirigeants de la cellule établissent
chacun la liaison avec un groupe de base et toujours le même.
Sur la base des organisations existantes,
le territoire de la localité est partagé; la direction
du quartier a assigné à chaque cellule le groupe
de rues qui constituent son ressort territorial et chaque groupe
de trois a aussi un secteur déterminé à
travailler, soit un bloc de maisons, soit une ou plusieurs rues...
[manque]
Ceci nous amène à
souligner combien il est indispensable que chaque groupe de base
du Parti, c'est-à-dire, chaque groupe de trois puisse
polycopier des textes et faire pénétrer notre propagande
partout, non seulement en diffusant le matériel de propagande
central, régional ou local, mais en intervenant directement
dans son petit coin sur le plan des questions qui préoccupent
la population (ravitaillement, injustices, passe-droit, etc...)
au moyen de tracts, inscriptions, etc... etc...
Avec des dizaines de milliers de
groupes de trois agissant à travers tout le pays, rien
ne pourra empêcher l'établissement de contacts étroits
entre notre Parti et le peuple de France.
D'ailleurs, plus il y a de groupes
de trois et plus petite est pour chacun d'eux la portion de territoire
à travailler.
Au surplus, dans un groupe de trois,
les camarades se connaissent, le travail de chacun d'eux est
facilement et immédiatement contrôlable.
Si par exemple, le groupe de trois
a décidé de faire des inscriptions tel jour on
sait tout de suite si chaque camarade a rempli sa tâche,
et pour si peu que l'esprit de vigilance règne dans le
groupe, il est impossible à un provocateur de faire sa
besogne criminelle sans se faire rapidement repérer, après
quoi des mesures appropriées peuvent très rapidement
chasser cet ennemi et le mettre hors d'état de nuire.
C'est donc dans cette ambiance de
confiance mutuelle que peuvent travailler les groupes de trois
et ce résultat serait plus difficilement obtenu dans un
groupe large où le contrôle de l'activité
de chacun des membres serait beaucoup moins commode à
effectuer.
L'organisation
du Parti à l'usine
[manque]
Ainsi, pour récapituler les
effectifs et les cadres de cette section, nous trouvons:
Sur le plan local:
Dirigeants de la section, 3.
Dirigeants de quartiers, 12, soit
4 directions de 3 membres.
Dirigeants de cellules, 33, soit
11 directions de 3 membres.
Membres d'un groupe de base, 99,
soit 33 gr. De base de 3 membres.
Sur le plan de l'usine:
Dirigeants d'usine, 3;
Dirigeants de cellules, 6, soit
3 directions de 3 membres.
Membres de groupes de base, 17,
soit 5 groupes de base de 3 membres et 3 groupes de 2;
Deuxième usine:
Dirigeants de cellule, 3;
Membres de groupes de base, 9, soit
3 groupes de base de 3 membres.
Soit au total: 185
125 membres de groupes de base;
42 dirigeants de cellules.
12 dirigeants de quartier.
3 dirigeants d'usine.
3 dirigeants de section.
On remarquera que cette organisation du Parti, fortement décentralisée,
en même temps que soumise à une direction unique
transmettant les directives du comité central, exige un
grand nombre de cadres et c'est pourquoi dans les circonstances
actuelles le travail de formation des cadres doit être
au premier plan des préoccupation du Parti.
Nous pouvons et nous devons former
des milliers de cadres capables de diriger le mouvement ouvrier
aux différents échelons.
Le choix et le contrôle des cadres
Nous avons indiqué plus haut
que les cadres doivent être désignés par
les échelons supérieurs, après une vérification
minutieuse et certains camarades se demandent ce que devient
le principe de l'électivité inscrit dans les statuts
de notre Parti.
Il est à peine besoin d'indiquer
qu'un Parti vivant et travaillant dans l'illégalité
ne peut agir comme il le faisait dans la période légale
et à ce sujet, il est bon de rappeler comment sur ces
questions Lénine combattait les mencheviks.
Lénine écrivait: "Pourquoi
poser le principe de la large démocratie quand la condition
essentielle de ce principe est inexécutable pour une organisation
clandestine?
Ce principe, en l'occurrence, n'est
pas plus qu'une phrase sonore, mais vide qui atteste une inintelligence
complète de nos tâches immédiates en matière
d'organisation...
Et voilà que des gens qui
se vantent d'avoir le sens des réalités viennent
nous prêcher non pas la nécessité d'un secret
rigoureux et d'une sélection sévère (partant
restreinte) des membres, mais le principe de la large démocratie.
Extraordinaire aberration!"
Et Lénine d'ajouter : "Le
seul principe d'organisation pour les militants de notre mouvement
doit être: secret rigoureux, triage minutieux des membres,
préparation de révolutionnaires professionnels.
Avec ces qualités, nous aurons
quelque chose de plus que la démocratie: une confiance
fraternelle complète entre révolutionnaires...
Et ce serait une erreur considérable
de croire que l'impossibilité d'un contrôle vraiment
démocratique rend les membres de l'organisation révolutionnaire
incontrôlables."
C'est en tenant compte de ces principes
que doivent être choisis et contrôlés les
cadres du Parti. Seuls doivent être placés aux postes
responsables des militants fermes, éprouvés, dévoués
à la cause du communisme, ayant une confiance absolue
dans la politique du communisme, ayant une confiance absolue
dans la politique du Parti et de l'I.C., dans la politique indépendante
de paix de l'U.R.S.S.
Et il doit être entendu qu'il
ne suffit pas d'avoir rendu des services au Parti dans la période
légale pour être jugé digne de remplir actuellement
telle ou telle fonction dans le Parti.
L'action illégale exige des
qualités: de la force de caractère, de la prudence,
du courage, de la fermeté politique, un esprit révolutionnaire.
C'est de tout cela qu'il faut tenir
compte dans le choix des militants pour les postes responsables,
et à tous les échelons, il faut suivre les militants,
veiller à leur développement; chaque direction
de chaque cellule doit savoir quels sont les meilleurs dirigeants
de groupes de trois susceptibles de "monter"; chaque
direction de quartier ou groupe de cellules doit savoir quels
sont les meilleurs dirigeants de cellules et ainsi de suite de
façon à créer une réserve de cadres
dont le Parti a besoin pour ses tâches d'aujourd'hui et
ses tâches de demain.
Et afin de voir comment s'effectue
le choix des cadres, la direction de l'échelon supérieur
doit savoir sur quelles bases une direction inférieure
propose tel ou tel militant pour tel ou tel poste, car seuls
le mérite, les capacités et le dévouement
au Parti doivent jouer, à l'exclusion de tout esprit de
"copinerie".
La lutte
contre la répression capitaliste
Nous ne reviendrons pas sur les
directives d'action revendicative contenues dans le précédent
numéro de "La Vie du Parti", directives qui
sont toujours valables et dont les organisations du Parti doivent
tenir scrupuleusement compte.
Après avoir indiqué
ce qu'il convient de faire pour assurer la sécurité
du Parti et contrecarrer les plans de provocation policière
de la bourgeoisie, nous voulons attirer l'attention des membres
du Parti sur l'action à mener pour combattre la répression
capitaliste.
Le Parti a dans ses mots d'ordre
lancés pour le Premier Mai, souligné que la lutte
contre la répression pour les communistes français
et pour ceux de tous les pays doit se concentrer sur les noms
de Thaëlmann, secrétaire général du
Parti communiste allemand, de Browder, secrétaire général
du Parti communiste des États-Unis, et des députés
communistes français ainsi que des 100.000 militants et
travailleurs emprisonnés, internés et déportés
par la clique de Vichy et la Gestapo.
Partout, il faut redoubler d'ardeur
pour dresser les larges masses populaires contre la répression.
Dans chaque circonscription, des députés communistes
qui sont soit emprisonnés, soit contraints à la
vie illégale, il faut mener une campagne ardente pour
la libération de ces hommes en associant au nom de l'élu
ceux des autres militants de la circonscription victimes de la
répression.
Partout, il faut mettre en opposition
la répression qui frappe les communistes défenseurs
du peuple et la tolérance dont bénéficient
les voleurs capitalistes, les profiteurs de guerre; partout,
il faut mettre en opposition le fait que les travailleurs emprisonnés
sont réduits à la famine, tandis que Daladier,
Blum, Gamelin, Reynaud, Guy La Chambre et Cie sont nourris comme
des princes au château de Bourassol;
partout, il faut exalter les figures
de nos militants sur qui la répression s'acharne; partout,
il faut dénoncer l'hypocrisie de Pétain qui prétend
avoir été opposé à la guerre alors
qu'il a été un des principaux soutiens des fauteurs
de guerre et qu'il emplit les prisons de milliers d'hommes et
de femmes qui ont lutté contre la guerre impérialiste;
partout, il faut démontrer
que dans les pays capitalistes: France, Allemagne, États-Unis,
Angleterre, Italie, Espagne, etc... les communistes sont persécutés,
parce qu'ils sont les ennemis des ploutocrates, les ennemis des
exploiteurs du peuple;
partout, il faut dénoncer
l'odieux régime qui règne dans les prisons et les
camps de concentration aux défenseurs du peuple tandis
que le régime politique est accordé à des
politiciens comme Dormoy, Auriol et Cie;
partout, il faut assurer l'organisation
de la solidarité aux familles des victimes de la répression;
partout, il faut soulever l'indignation et la colère des
populations laborieuses contre la déportation des prisonniers
politiques en Afrique du Nord où les bourreaux de notre
peuple ont projeté de les assassiner.
Contre les
plans bourgeois de démoralisation des prisonniers politiques
De concert avec la Gestapo, la police
Française a organisé dans les prisons et les camps
de concentration tout un système de démoralisation
des prisonniers politiques en même temps que les familles
de ces prisonniers sont l'objet de nombreuses pressions.
Naturellement, c'est la méthode
favorite du nazisme, on ne laisse aucune nouvelle de l'extérieur
pénétrer dans les prisons et les camps; on fait
courir des bruits sur les prochaines libérations, des
bruits qui provoquent d'abord l'optimisme et puis ensuite le
pessimisme.
C'est ainsi que les barbares de
Vichy et leurs protecteurs de la Gestapo essaient de semer la
démoralisation de leurs victimes.
Au surplus, ces tortionnaires envoient
des "moutons" dont la mission est de provoquer des
reniements et des actes d'adhésion à la politique
des oppresseurs de la France.
C'est ainsi qu'à la prison
de Clairvaux, un nommé Parizot, tenancier de café
devant la mairie de Bagnolet et agent du policier Gitton, a essayé
des reniements parmi les prisonniers politiques de cette prison;
d'autres individus du même genre sont dans d'autres prisons.
Partout, ces misérables doivent
être dénoncés et flétris comme il
convient.
Mais la pression sur les prisonniers
ne suffit pas; on exerce aussi une pression sur leurs familles.
Le flic Gitton, un des êtres
les plus répugnants que l'on puisse imaginer, a été
chargé par la police, de s'occuper de cette dégoûtante
besogne.
Ce flic a été rencontré
à plusieurs reprises dans les couloirs de la police judiciaire
où il est chez lui; il a été vu à
Troyes avec le commissaire spécial chargé de la
prison de Clairvaux, et nous savons qu'il a essayé à
plusieurs reprises de se servir des familles de prisonniers politiques
pour influencer les prisonniers eux-mêmes.
Le rôle du flic Gitton consiste
à faire croire aux familles de prisonniers politiques
que leurs chers absents seront libérés s'ils consentent
à signer une toute petite déclaration désavouant
la politique du Parti Communiste.
Tout est calculé pour que,
la chose présentée sous une forme anodine, la famille
du prisonnier ait tendance à penser qu'une telle signature
pourrait bien être donnée sans que cela porte à
conséquence et ainsi la police espère, en obtenant
des désaveux de notre politique, démoraliser la
masse des prisonniers.
Sur tous ces points, il faut parler
clair. Si un prisonnier politique quelqu'il soit désavoue
la politique du Parti, il sera dénoncé publiquement
comme pactisant avec nos ennemis, avec ceux qui affament et oppriment
le peuple de France. Cela, les familles de prisonniers politiques,
que nous devons entourer de notre solidarité agissante
doivent le savoir.
Ces familles doivent savoir aussi
que si elles conseillent aux prisonniers de trahir dans l'espoir
d'être libérés, elles risquent de verrouiller
un peu plus la porte de la prison où sont les leurs.
En effet, à partir du moment
où un prisonnier politique a trahi et qu'il est abandonné
par le peuple, la police pourra faire de lui tout ce qu'elle
voudra et, à partir de ce moment, si ce renégat
veut sa liberté, il sera obligé de devenir un auxiliaire
du flic Gitton.
Encore faut-il ajouter que cela
ne jouera que pour un petit nombre de flics envoyés dans
les prisons pour moucharder tandis que les hommes sans foi et
sans caractère qui auront signé un acte de reniement
resteront en prison, perdant, en même temps que leur liberté
espérée, leur honneur de communistes, de militants
révolutionnaires.
Voilà pour quoi il est du
devoir des communistes de prévenir les familles des prisonniers
communistes que la signature d'un désaveu de la politique
du Parti ne donnera nullement aux prisonniers la liberté
que des flics de service à la Guitton font entrevoir,
mais qu'elle leur vaudra tout simplement le mépris public,
la honte, le déshonneur et la dénonciation publique
de la trahison commise.
Et en même temps que ces recommandations
doivent être faites, il est indispensable d'intensifier
la lutte pour la libération des prisonniers politiques
et l'action de solidarité envers leurs familles, afin
que ces dernières entent autour d'elles la sympathie agissante
de tout un peuple fidèle à ses défenseurs
et confiant dans sa victoire finale.
Cela contribuera grandement à
faire échouer toutes les tentatives de démoralisation
des prisonniers politiques et de leurs familles, entreprises
par la bourgeoisie, entreprises dont il ne faut pas sous-estimer
le danger, mais que nous pouvons et devons faire échouer.
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