Parti
Communiste Marxiste-Léniniste
de France
30
mai 1968
CONTRE LES MONOPOLES
CONTRE LE FASCISME
ORGANISONS LE POUVOIR POPULAIRE REVOLUTIONNAIRE
Dans son discours du TO Mai, De Gau.lle, Président de
la République depuis le coup de force du 13 Mai ",
réapparait sans fard sous le visage d'autocrate et de
chef de parti au service des intérêts de la grande
bourgeoi sie monopoliste.
Plutôt que d'accorder aux étudiants, aux paysans,
aux travailleurs la satisfaction de toutes leurs aspirations
tant sur le plan politique que sur le plan économique,
De Gaulle préfère déclarer la guerre au
peuple.
Sous la pression de la réprobation populaire qui a fcagné
les ranfçs m&~ mes de ses supporters, De Gaulle s'est
trouvé contraint d'abandonner son pro jet de référendum
plébiscitaire.
Mais, en stratège rusé et tenace, il manoeuvre
pour annuler les effets désastreux de cette défaite
et lance des attaques de forme nouvelle : en pré mier
lieu, il dissout l'assemblée nationale.
En agissant de la sorte, il manifeste
le mépris dans lequel la haute bourgeoisie tient le système
parlemen taire lorsqu'il risque de ne plus la servir.
Il apporte ainsi la prouve de la
vanité, réaffirmée depuis des années
par les marxistes-léninistes, de là fameu se"voie
pacifique^ ou "parlementaire prônée par
les dirigeants révisionnistes du parti "communiste"
français pour assurer le passage du capitalisme au socialisme.
Le discours menaçant de De Gaulle a les mêmes accents
que ceux de tous les apprentis dictateurs de l'histoire. Il est
dans le plus pur style du 18 Brumaire et du 2 Décembre.
Mais depuis lors le peuple a beaucoup
appris et n'est pas disposé à se laisser intimider
par le chantage à la violence de classe proféré
au nom de la classe exploiteuse au pouvoir.
De Gaulle a certes "envisage" toutes les situations
possibles, il le révèle lui-même.
C'est-à-dire que son prétendu
voyage à Colombey-Jes-deux-églises n'a été
en vérité qu'une tournée d'état-major
des forces de la bourgeoisie, il n'est pas impossible même
qu'un contact secret ait été établi avec
le gouvernement de l'Allemagne fédérale, qui craint
comme le feu que ne s'instaure en France un régime socialiste
qui constituerait un dangereux exemple pour les travailleurs
et les étudiants d'Outre-Rhin.
En second lieu, De Gaulle lance un appel direct à ses
propres groupes d1 "action civique", dont on sait de
longue date qu'ils sont encadrés par les pires aventuriers
recrutés dans les milieux les plus tarés dans la
"pègre' la plus authentinue, comme naguère
le furent sous Pétain les "milices" de triste
mémoire.
Déjà, hier soir, la plus fine fleur de la bourgeoisie
réactionnaire de Paris s'est livrée à une
manifestation anti-ouvrière de grande ampleur, pour la
défense de ses privilèges de classe.
Hier également, le Préfet de Strasbourg a lancé
un appel public aux mi litants de l'U.D. Vème ALSACE pour
qu'ils s'organisent en troupes de combat. La neutralité
légale des plus hauts fonctionnaires départementaux
s'est trouvée là violée avec cynisme.
Face à cette levée en masse des roupes gaullistes
et fascistes, face à cette initiative grosse de violence
prise par le chef de la grande bourgeoisie monopoliste, les larges
nasses laborieuses rlu peuple doivent avant tout compter sur
elles-mêmes, prendre conscience de la force irrésistible
qu'elles représentent si elles savent s'unir et s'organiser
dans la lutte.
Seule, en effet, l'unité révolutionnaire la plus
totale des ouvriers, des paysans, des étudiants est susceptible
de permettre au peuple d'opposer au fascisme la volonté
démocratique de la nation, de faire triompher ses aspirations
en renversant le pouvoir des monopoles, en établissant
un pouvoir populaire révolutionnaire.
Face à la violation de la profonde volonté souveraine
du peuple, seule légitimité historique valable,
les travailleurs, où qu'ils soient, doivent constituer
leurs propres organisations de lutte.
Partout il est indispensable d'organiser
très vite des comité d'action à la base,
regroupant les hommes et les femmes de toutes origines politiques,
philosophiques et mêmes confessionnelles présentant
cette seule caractéristique commune qu'ils sont décidés
à se dresser contre le pouvoir des monopoles, contre les
fascistes.
Dans les usines, les grévistes qui disposent des moyens
de production, doivent envisager dans un proche avenir qu'ils
seraient conduits à en assurer eux-même la gestion
au bénéficedu peuple.
II est positif à cet égard
que dans certaines villes se soient déjà organisés
des systèmes de paiement par tickets syndicaux substitués
à la monnaie courante.
Les cheminots doivent exercer la plus extrême vigilance
pour éviter -que les trains ne soient utilisés
contre le peuple par les forces de répression. Il se peut
par contre que les trains doivent être utilisés
pour la sauvegarde des droits et des intérêts du
peuple.
Bien entendu, dans les circonstances nouvelles, des manoeuvres
actives contre-révolutionnaire vont intervenir. Le seul
critère pour démasquer un agent provocateur au
service de la bourgeoisie, c'est de le faire .iuger par les masses
populaires.
Celui qui désirera asir insidieusement pour briser l'élan
des travailleurs devra être rapidement éliminé
connue serviteur de la rénression, des monopoles, du fascisme.
II appartiendra à l'histoire de juger l'immense responsabilité
des diri géants réformistes et révisionnistes,
qui, depuis des années ont endormi les masses laborieuses
en leur préchant la possibilité d'une conquête
du pouvoir par les élections. Fort heureusement, les travailleurs
se sont réveillés à l'appel exemplaire et
héroïque des .ieunes étudiants et ouvriers
qui ont eu l'initiative de riposter par la violence révolutionnaire
à celle de la bourgeoisie.
A BAS LE POUVOIR DES MONOPOLES !
A BAS LE REGIME POLICIER !
NON A LA DICTATURE DE LA BOURGEOISIE MONOPOLISTE I NON AU FASCISME
!
UNTTE A LA BASE ET DANS L'ACTION !
ORGANISONS PARTOUT DES COMITÉS D'ACTION RBVOLUTIONNAIRE
!
FRONT UNI ANTI-MONOPOLISTE ET
ANTI-FASCISTE !
VIVE LE POUVOIR POPULAIRE REVOLUTIONNAIRE.
Le Comité central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste
de France, Paris, le 30 Mai 1968 - 1 heure
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