PARTI COMMUNISTE
MARXISTE-LENINISTE DE FRANCE
LES
PROVOCATIONS POLICIERES ET REVISIONNISTES CONTRE LE PREMIER CONGRES
DU PCMLF
[L'Humanité
Nouvelle, janvier 1968]
Notre Congrès ayant été
retardé pour des raisons d'organisation, il était
tout à fait prévisible, dans ces conditions, que
le pouvoir aurait le temps de mettre au point des moyens de répression,
mais le caractère privé du lieu du Congrès
ne lui permettait pas, sans qu'il viole sa propre légalité,
d'intervenir directement contre le Congrès lui-même.
Dans ces conditions, il était
à prévoir qu'il tenterait d'utiliser contre nous
les révisionnistes, les laissant passer après leur
avoir fait connaître les lieux, dans le but de se servir
d'eux pour justifier ensuite l'intervention des forces de police
au nom du " maintien de l'ordre ".
C'est là en effet maintenant
un processus devenu classique depuis l'agression révisionniste
du meeting de la Mutualité le 5 mai 1967 à Paris.
C'est bien là en effet ce
qui s'est passé, mais le pouvoir n'avait pas prévu
notre fermeté et notre vigilance pour échapper
à toute provocation, et, tout comme les révisionnistes,
il n'a pas pu empêcher la création de notre Parti
!
Dès la veille du Congrès,
dans la nuit, était mis en place un important service
de policiers de contrôle qui barrait toutes les voies d'accès
roulables au lieu du Congrès.
Chaque voiture qui arrivait devait
stopper, et, sous la menace de mitraillettes, chaque occupant
devait remettre ses papiers. Un gendarme prenait tous les détails
d'identité avec soin, y compris les noms et prénoms
des pères et mères même décédés
depuis longtemps !
Aussitôt le service d'ordre
et de sécurité du Congrès décidait
d'organiser le passage des délégués par
d'autres itinéraires, soit par des voies plus difficilement
carrossables en voitures et encore non contrôlées,
soit par des sentiers forestiers ou de campagne.
Toute la nuit et une partie de la
matinée, s'acheminèrent ainsi, échappant
aux contrôles policiers, la plus large majorité
des délégués.
Le 30 décembre au matin,
les forces de " l'ordre " s'étant rendu compte
de leur échec, renforcèrent leur dispositif et
multiplièrent leurs manuvres d'intimidation en faisant
sillonner les routes environnantes par des camions bâchés
chargés de gardes républicains.
Une voiture des " renseignements
généraux " tenta de pénétrer
dans la propriété privée en exigeant de
rencontrer le camarade paysan propriétaire.
Mais ses occupants en furent pour
une tentative vaine.
La séance de nuit dura jusqu'à
3 heures du matin, tandis que le service de sécurité
fonctionnait normalement et assurait la protection des congressistes.
C'est le 31 décembre que
le commando de permanents révisionnistes tenta l'opération
de provocation qui aurait pu justifier l'intervention des forces
chargées du " maintien de l'ordre ".
Dans le début de l'après-midi,
un camarade du service de sécurité en surveillance
se trouva brusquement face avec deux hommes qui tentèrent
de l'intimider en le menaçant de deux revolvers.
Ce camarade, malgré les canons
des deux revolvers braqués sur lui, se mit à courir
et donna immédiatement l'alerte au Congrès.
Aussitôt un groupe de six
militants sortit pour donner la chasse à ces intrus que
tout naturellement le jeune ouvrier qui les avait vus avait spontanément
baptisés : " Ce sont des fascistes" !
Mais aussitôt commençaient
à retentir de nombreux coups de feu qui semblaient provenir
de plus loin.
En effet, les deux permanents révisionnistes
surpris s'étaient repliés précipitamment,
se regroupant avec les autres membres de leur commando, et étaient
tombés sur un autre poste de surveillance, deux cents
mètres plus bas, en pleine forêt.
Déjà les six camarades
Partis à leur poursuite les rattrapaient.
Sous la menace e leurs revolvers,
les révisionnistes avaient contraints 3 militants à
s'allonger par terre, mais ceux-ci, courageusement, n'avaient
pas tardé à réagir et engagèrent
la lutte inégale contre le commando.
C'est alors que les nervis envoyés
par Waldeck Rochet s'affolèrent.
Pris de panique parce qu'ils ne
sont courageux, et pas même, qu'à condition d'être
très largement supérieurs en nombre, et lorsqu'ils
ont au poing des armes dont sont démunis leurs adversaires,
ils se mirent à tirer précipitamment sur nos militants
mais frappèrent le plus souvent à côté
des points de mire.
On a pu décompter plus de
dix coups de feu. L'un d'eux parvint cependant à loger
une balle de calibre 11,43 dans le pied du camarade Christian
Maillet, de la Région Marseille-Provence, qui avait réussi
à se débarrasser de trois des agresseurs dans une
dure lutte physique, en leur criant qu'ils n'auraient jamais
raison de véritables communistes !
Ce camarade a vingt-six ans de Parti
!
lye camarade Raymond Casas, parvenu
sur les lieux, échappa à deux balles tirées
contre lui presque à bout portant par une main tremblante.
A l'adresse du jeune nervi qu'il
avait en face de lui, il ne put s'empêcher de lui crier
: " Mais vous êtes devenus complètement fous!
" Son bon sens prolétarien ne pouvait en effet s'expliquer
autrement pareille stupidité.
Le camarade Jurquet, fils de notre
secrétaire politique, de la Section de Marseille, fut
contraint de suivre les agresseurs, sous la pression de revolvers
collés contre son dos, mais bientôt, conservant
tout son sang-froid, il profita d'un instant d'inattention de
ses ravisseurs pour jeter à terre l'un d'eux, bousculer
les deux autres avec lesquels il roula dans un fossé,
puis réussit à s'échapper bien que couvert
de coups, sous les coups de feu.
Pendant ce temps la protection du
lieu du Congrès était renforcée, mais cela
ne plaisait pas à la police, qui fit bientôt intervenir
deux gardes républicains précédés
d'un énorme chien-loup auquel l'un d'eux commandait :
" Attaque ! Attaque!" et qui brandissaient aux poings
leurs revolvers !
Un camarade fut mordu légèrement,
tandis que l'unanimité des congressistes regroupée
devant le siège du Congrès entonnaient une ardente
" Internationale ".
Alors, pouvoir et révisionnistes
durent constater l'échec complet de leurs tentatives,
le Congrès put continuer ses travaux dans une extraordinaire
ambiance.
On peut véritablement dire
que notre Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France
est né sous les balles des traîtres au communisme
que sont devenus les khrouchtchéviens français.
En fait, ce ne sont pas même
les cinq ou huit nervis, qui sont venus là revolvers aux
poings, tremblant de tous- leurs membres comme le froussard Pecout,
qui sont les véritables responsables.
Et c'est une première raison
qui justifie la décision de -notre Comité central
de n'intenter contre eux aucune poursuite, d'autant plus que
la justice bourgeoise s'empresserait évidemment de reconnaître
en eux ses propres serviteurs et les protégerait.
Mais le peuple, la classe ouvrière,
eux, constituent la véritable justice et c'est à
eux que nous déférons ces petits provocateurs sans
envergure.
Ainsi un camarade encore membre
du Parti s'est-il spontanément présenté
au journal La Marseillaise pour protester contre de telles
méthodes.
L'ancien séminariste Georges
Righetti, également secrétaire fédéral,
a eu ce mot vraiment pittoresque dans sa bouche : "Tu
ne les connais pas, toi, les pro-chinois ! Ils sont pires que
le "diable" ! "
Voici le malheureux Righetti en
proie aux affres de sa foi originelle! Puis il a ordonné
l'expulsion des locaux de La Marseillaise de ce camarade
de base indigné.
Mais ce n'est pas tout : nous sommes
déjà informés des réactions nombreuses
de camarades de la base du P. C. F., qui se désolidarisent
sans équivoque de telles pratiques et désavouent
ceux qui les ont ordonnées.
C'est notamment le cas de plusieurs
ouvriers de la Transat, de médecins de la Mutuelle C.
G. T., de militants syndicalistes, etc. La préméditation
ne fait pas l'ombre d'un doute.
C'est le Comité central lui-même
qui a ordonné l'exécution de cette provocation.
D'ailleurs, nous en étions
informés depuis déjà plus d'une semaine.
En effet, le directeur des ventes
de La Marseillaise, le père du jeune voyou Maurice
Pecout, avait apostrophé dans la rue un de nos camarades,
en lui disant, la veille de Noël : " Alors, c'est pas
aujourd'hui, votre Congrès?...
Nous savons que c'est à Marseille!
Vous allez voir, tout est préparé, on va tout vous
démolir et on va vous foutre en l'air! "
Mais ce qui est plus sérieux,
ce sont les propos tenus par Georges Lazzarino, membre du Comité
central en privé et aussi publiquement, le samedi 30 décembre
aux Salons Saint-Louis à Marseille, au cours de l'apéritif
fraternel (encore un!) organisé en l'honneur des "
cadres " révisionnistes du département, avec
force bouteilles de Champagne et autres vins fins.
Pour nous en tenir au compte rendu
publié par La Marseillaise dès le lendemain matin,
voici ce que dit ce spécialiste des mensonges lancés
contre les marxistes-léninistes :
" Ceux-ci (les monopoles),
conscients des résultats catastrophiques de leur politique
économique et sociale, font s'agiter toute une série
de groupuscules gauchistes, maoïstes, trotskystes.
L'intérêt du mouvement
de masse, dit-il avec force, nous commande une rigueur exemplaire
à l'égard de ces groupuscules. "
La rigueur des revolvers, n'est-ce
pas, Monsieur Lazzarino ?
Vous voici pris sur le fait.
En effet, deux, et certainement
pour le moins trois, des hommes de main que vous avez lancés
dans les bois de Puyricard, ne sont-ils pas justement des permanents
de votre quotidien La Marseillaise ?
Les ouvriers de l'imprimerie ne
savent ils pas que ces gens-là bénéficient
de toutes vos sollicitudes et qu'en définitive leurs fonctions
de typographes, de titreur pour Lanzada, ne sont que des couvertures
?
Nous n'en dirons pas plus publiquement
pour aujourd'hui.
C'est à la seule classe ouvrière,
propre, saine, écurée de tels procédés
que nous en appelons, et à personne d'autre. Elle a su
rejeter les méthodes des sabianistes, comme des doriotistes.
Elle saura inéluctablement
rejeter les mêmes méthodes reprises maintenant par
les dirigeants révisionnistes, qui utilisent à
cette fin des hommes sur lesquels ils peuvent faire pression,
les " permanents ".
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