Parti
Communiste Marxiste-Léniniste
de France
20
mai 1968
EN AVANT
POUR UN POUVOIR POPULAIRE REVOLUTIONNAIRE
Déjouons les manoeuvres des politiciens au service de
la bourgeoisie,
Arrachons leur le pouvoir à la bas dans les entreprises,
dans les universités.
ORGANISONS NOUS A LA BASE ET DANS L'ACTION
" Pour faire la révolution, il faut qu'il
y ait un parti révolutionnaire.
Sans un parti révolutionnaire,
sans un parti'fondé sur la théorie révolutionnaire
marxiste-léniniste et le style révolutionnaire
marxiste-léniniste, il est impossible de conduire la classe
ouvrière et les grandes masses populaires à la
victoire dans leur lutte contre l'impérialisme et ses
valets."
Mao Tsé toung
Au troisième jour du grand mouvement révolutionnaire
contre le pouvoir des monopoles, la grève paralyse toutes
les industries, toutes les administrations et services publics,
toute l'université.
Malgré le refus des états-major syndicaux de lancer
le mot d'ordre de grève générale illimitée,
les travailleurs unis à la base et dans l'action, débordent
largement tous ceux qui s'emploient à freiner le développement
de la lutte.
Malgré les consignes bureaucratiques et autoritaires de
Georges Seguy, secrétaire général de la
C.G.T., les Ouvriers pratiquent des formes nouvelles de lutte
des classes plus dures et plus efficaces que celles déjà
expérimentées en 1936 et en 1947 : par exemple,
ils enferment dans leurs bureaux les directeurs et présidents-directeurs
généraux.
Au surplus, ils se refusent à limiter leurs objectifs
de combat à des revendications seulement sociales, comme
le voudraient Seguy et Descamps, et politisent spontanément
le mouvement en posant comme exigence prioritaire le renversement
du POUVOIR DES MONOPOLES.
De tels faits attestent d'une très
grande combativité des masses laborieuses.
Les adhérents et militants
de base de la C.G.T. comme du P."C".F. agissent souvent
de façon positive contrairement aux directives qu'ils
reçoivent de leurs plus hauts dirigeants et qu'ils désapprouvent
en de nombreux cas.
Face à cette situation dont ils n'ont pas eu l'initiative
et qui les a débordés, les dirigeants révisionnistes
et réformistes des "grandes centrales", C.G.T.
entête, essayent de tenir avec habilité et souplesse
leur rôle historique de défenseurs de la société
capitaliste, infiltrés dans les rangs de la classe ouvrière.
C'est pourquoi ils multiplient leurs efforts pour empêcher
tout contact entre les ouvriers en grève et les étudiants
qui ont allumé les premiers, et au prix de leur sang,
l'étincelle de la révolte contre le régime
qui'incarne le directeur de banque Pompidou.
Ils tentent également d'isoler
les grévistes les uns des autres.
Dans ces entreprises, ils reçoivent l'appui actif et intéressé
de tous les organes de la bourgeoisie affolée : grande
presse, radio et télévision, qui reprennent hâtivement
les calomnies et arguties du bureau politique du parti de Waldeck
Rochet ou du bureau confédéral de Georges Séguy,
et qui utilisent abondamment l'actif soutien apporté
à De Gaulle tant par les ultra-révisionnistes de
Roumanie que par la clique dirigeante de l'Union Soviétique.
LES TROIS ASPECTS PRINCIPAUX DE LA SITUATION
La situation ainsi créée se caractérise
donc :
l°- par la volonté révolutionnaire des travailleurs
manuels et intellectuels auxquels vont se joindre les masses
paysannes. L'ensemble de ces couches sociales représente
l'immense majorité des forces productives de la nation,
aspirant au socialisme.
2°- par la résistance du pouvoir des monopoles, que
manifestent les nombreuses réunions tenues par Pompidou
et ses ministres avec De Gaulle revenu précipitamment
de Roumanie en présence des plus hauts responsables des
organes répressifs de l'état bourgeois; armée,
police, gendarmerie et par l'alliance ouverte dans la rue des
groupes activistes gaullistes et fascistes.
3°- par les manoeuvres des dirigeants révisionnistes
et réformistes des syndicats, du faux parti communiste,
et de la social-démocratie, tous ces politiciens sclérosés
et corrompus annonçant à grand tapage qu'ils sont
prêts à "assumer leurs responsabilités"
et à "s'emparer du pouvoir" tout en s'efforçant
de rassurer la bourgeoisie qu'ils entendent sauver et servir
une fois de plus.
UNITE A LA BASE ET DANS L'ACTION !
Dans ces conditions, le comité central du Parti Communiste
Marxiste-Léniniste de France, traduisant la volonté
profonde des travailleurs de notre pays, lance un appel solennel
pour que se réalise, à la base et dans l'action,
la plus solide unité de combat révolutionnaire
entre ouvriers, paysans et étudiants.
Seule une telle unité, solidement implantée dans
les usines, sur les chantiers, dans les administrations et
services publics, dans les campagnes, dans les facultés,
lycées et collèges, peut parvenir au renversement
du pouvoir des monopoles, empêcher que la bourgeoisie
ne recoure, pour préserver ses intérêts
et privilèges de classe, au service des politiciens sociaux
-démocrates et révisionnistes, stopper net enfin
toute tentative de putch de caractère fasciste.
COMMENT REALISER L'UNITE DU COMBAT REVOLUTIONNAIRE ?
Cette unité est possible à la condition que les
masses agissent conformément à la volonté
des ouvriers les plus exploités, des paysans les plus
pauvres, des étudiants les plus avancés.
Pour permettre à cette volonté de s'exprimer et
de se consolider, les masses en mouvement doivent constituer
d'urgence et partout, des comités de base, conseils ouvriers,
paysans ou étudiants, plaçant sous leur contrôle
permanent tout dirigeant qu'elles désignent et qui reste
susceptible d'être immédiatement remplacé
s'il trahit.
Au surplus, ces comités de base doivent établir
immédiatement des liaisons entre eux pour coordonner leur
combat.
Si le pouvoir des monopoles est contraint à se démettre,
la bourgeoisie essayera de le remplacer par des formes parlementaires
qui ont déjà fait la preuve de leur nocivité.
Mitterand, Mendès-France, Waldeck Rochet, et Georges Séguy
lui o0rent déjà leurs services dans ce but.
Le pouvoir devra rester aux masses populaires dont la vigilance
devra s'exercer avec intensité pour empêcher que
ne soit usurpée leur victoire révolutionnaire.
Il convient tout spécialement de déjouer les manoeuvres
de la social-démocratie qui sont appuyées en sous-main
par l'impérialisme américain et de ce fait bénéficient
des faveurs des centristes Lecanuet, Giscard d'Estaing et autres
réactionnaires de tous poils.
VIVE LE POUVOIR OUVRIER DANS LES USINES !
VIVE LE POUVOIR DES PAYSANS PAUVRES A LA CAMPAGNE !
VIVE LE POUVOIR DES ETUDIANTS REVOLUTIONNAIRES A L'UNIVERSITE
!
VIVE LE POUVOIR POPULAIRE ET REVOLUTIONNAIRE !
Paris, le 20 Mai 1968 - 14 heures
|
|