Parti Communiste
Marxiste-Léniniste
de France
L'Humanité
Nouvelle, 22 mai 1968
PREMIERE VICTOIRE REVOLUTIONNAIRE
Une étincelle peut mettre le feu à toute
la plaine
Le Gouvernement du Directeur de Banque POMPIDOU a dû capituler
sur toute la ligne.
Le juste combat révolutionnaire
des Etudiants soutenus par leurs Professeurs ainsi que par les
ouvriers et travailleurs les plus avancés a remporté
une première grande victoire.
Cette violence de classe, qui assure
la sauvegarde des intérêts des monopoles, et qui
venait d'être contestée avec force par des éléments
aussi modérés que les représentants de plusieurs
associations et ordres religieux, a été mise en
échec par la violence révolutionnaire de la jeunesse.
Rien n'a pu briser la combativité
des manifestants : ni les carottes proposées par tes pollcltiens
manuvriers, mais trop sclérosés pour comprendre
ce qu'il y a d'éminemment absolu, pur et sain chez les
Jeunes, ni les gros bâtons lancés contre eux à
toute volée.
C'est avant tout par leur propre combat que les étudiants
ont conquis victorieusement ces premières positions. C'est
leur propre combat, et nullement la bonne volonté des
vieux dirigeants révisionnistes et réformistes
des syndicats, qui a entraîné la .puissante grève
générale du 13 mai.
Il suffisait de voir les mines de
SEGUY ou DESCAMPS dans le défi'é pour comprendre
qu'ils se sentaient complètement dépassés
par les événements, débordés par
leurs propres militants de base.
Quant à Waldeck ROCHET et
Georges MARCHAIS, ils se dissimulaient au milieu d'un groupe
protecteur de leurs hommes de main, atterrés d'avoir à
entendre le farouche réprobation des masses pour leurs
coups de poignard dans le dos des premiers jours, suivis promptement
d'une tentative de rétablissement aussi méprisable
que vaine.
Ainsi donc c'est la jeunesse et elle seule, comme une avant-garde
enthousiaste, résolue et clairvoyante qui a assumé
la mission révolutionnaire de poser avec éclat,
au prix de son sang, devant tout le Pays, la question que toutes
les palinodies et autres discours académiques des hommes
du gouvernement ou des politiciens sclérosés ne
peuvent éluder: dix ans après le coup de force
qui a consacré la prise en main directe du pouvoir par
les représentants des groupes monopolistes, le peuple
de FRANCE exige le changement radical de ce régime d'exploitation
forcenée, d'oppression violente, de ce régime fabriqué
pour faire coûter toujours davantage la sueur et le sang
des travailleurs, c'est-à-dire de l'Immense masse de la
population, pour les intérêts de classe des grands
patrons, des banquiers et des hobereaux.
Les milieux gouvernementaux sont en pleine panique, les dirigeants
réformistes et révisionnistes ne parviennent plus
à jouer le.rôle historique qui leur revient. Comment
défendre l'ordre - bourgeois o mis en cause par l'intelligence
et le courage ?
Comment réduire cette poignée
o d'enragés -, ces o groupuscules o dont le flot est brusquement
monté comme le cours d'un torrent qui se transforme en
fleuve et dont bientôt la crue déborde largement
?
Waldeck ROCHET n'est plus en mesure
d'étouffer les voix des militants révolutionnaires.
POMPIDOU invoque en la menaçant quelque prétendue
- organisation Internationale de subversion disposant de considérables
moyens financiers, hostile aux entretiens américano-vietnamiens
de PARIS.
Est-ce là quelque Incantation
métaphysique ou la préparation d'une provocation
destinée à tenter une diversion ?
Ils feignent de ne pas comprendre ce qui se passe, mais en vérité
ils sont atterrés devant la puissante vague révolutionnaire
qui déferle.
Rien n'est fini en effet, tout au contraire, les événements
actuels ne sont qu'un commencement.
La première grande victoire révolutionnaire des
étudiants peut être - l'étincelle qui va
mettre le feu à toute la plaine -.
Comment en effet- les bonzes syndicalistes vont-ils retenir la
combativité des masses laborieuses ?
Comment vont-ils manuvrer
pour continuer a les tromper ?
Les étudiants viennent de
faire la démonstration que la vole de la victoire passe
pa la fermeté, par le courage, par la violence révolutionnaire
opposée résolument à la violence de l'Etat
bourgeois.
Les étudiants fournissent aux travailleurs l'exemple de
l'occupation victorieuse des lieux où ils travaillent
: en s'installant pour poursuivre leur grève dans les
loceux universitaires, dans les facultés, è la
Sorbonne comme à Nanterre, ils montrent aux ouvriers la
vole è suivre pour vaincre !
Et déjà, avant hier 14 mal, deux mille métallos
ont débrayé à Nantes et Immédiatement
occupé l'usine de Sud-Aviation.
Ils ont enfermé leur patron
dans son bureau, lui laissant un casse-croûte et un Ht
de camp pour qu'il aie le temps de réfléchir...
L'étincelle allumée par les étudiants et
professeurs soutenus par les travailleurs d'avant-garde, ceux
de notre Parti aux premiers rangs, va-t-elle embraser toute la
plaine où se trouvent rassemblées les messes Immenses
de la classe ouvrière, de la paysannerie pauvre, des petits
commerçants et artisans et de toutes les classes et couches
sociales qui sont victimes de ta politique capitaliste du pouvoir
des monopoles? Le processus est engagé.
Pour sa part, le Parti communiste marxiste-léniniste de
France, qui est au service du peuple, ne ménagera aucun
effort pour faire triompher la juste cause des travailleurs,
qui sont la chair de la chair de la,nation.
Ses militants, éduqués
par les grands principes Immortels du marxisme, du léninisme
et par la pensée de Mao Tsé-toung, poursuivront
leur patient travail de révolutionnaires, en s'efforçant,
dans la période actuelle, d'aider à la consolidation
de l'Indispensable unité de combat de tous les étudiants
et professeurs d'une part, à l'Inéluctable alliance
de combat entre eux et les plus larges masses laborieuses, sous
la direction de la classe ouvrière d'autre part.
Le peuple français rejette
l'idéologie bourgeoise et son support, le régime
du capitalisme monopoliste d'Etat.
Le peuple français, généreux et riche de
ses traditions révolutionnaires, s'apprête à
tourner de nouvelles pages éclatantes de son Histoire.
Vive le juste combat révolutionnaire des Etudiants
!
Vive l'unité de combat des Intellectuels et des
travailleurs manuels !
Que l'étincelle allumée par l'intelligence française
mette le feu à l'Immense plaine de notre peuple I
|