1.
Le mouvement révolutionnaire prolétarien en France a commencé son histoire
par la formidable Commune de Paris, qui a permis à Karl Marx de théoriser
le principe de la dictature du prolétariat. L'émergence du prolétariat a tout de suite été marqué
par l'affrontement avec la bourgeoisie; cela a été d'une grande aide pour le développement
de l'identité communiste.
Cette première étape continue avec la naissance à Tours en 1920
du PARTI COMMUNISTE - SECTION FRANCAISE DE L'INTERNATIONALE COMMUNISTE. Les communistes de France
se sont rattachéEs à la vague révolutionnaire mondiale partie de Russie en 1917; l'idéologie
de Lénine a été reconnue à sa juste valeur et l'objectif était de mener la révolution
socialiste en France même.
C'est sur ce fondement marxiste-léniniste que le Parti Communiste a pu s'implanter dans les masses
populaires, combattre le fascisme par le Front Populaire
de 1936 puis par la Résistance armée être à l'avant-garde du combat contre l'occupant nazi.
Le PCF est en 1945 le "parti des fusillés", le premier parti politique en France.
Mais le Parti Communiste fallit à sa tâche de prendre la direction idéologique du mouvement anti-nazi;
le gaullisme a réussi à désarmer les masses et les communistes. Le Parti Communiste dirigé par Thorez a
capitulé et a continué de pousser ses déviations social-chauvines déjà présentes (notamment
en 1936 avec la réhabilitation des valeurs "républicaines").
A la mort de Staline en 1953 le Parti Communiste sombre alors totalement dans le révisionnisme moderne.
2.
La lutte contre le révisionnisme moderne consiste en la seconde grande étape pour les
communistes. Cette bataille commence au sein de l'Union des Etudiants Communistes, où le
document "Faut-il réviser le marxisme-léninisme?" constitue la première offensive
anti-révisionniste.
Cette offensive aboutit à la constitution en 1966 de l'UNION DE LA JEUNESSE COMMUNISTE MARXISTE-LENINISTE et
profite de l'expérience formidable de la révolution culturelle chinoise.
Le mouvement anti-révisionniste est également appuyé par des militants exclus du PCF, qui fondent le
Mouvement Communiste de France (Marxiste-Léniniste) qui deviendra en 1968 le Parti Communiste Marxiste-Léniniste
de France (PCMLF). Maix le PCMLF ne reconnaît pas la validité universelle de l'expérience de la
révolution culturelle chinoise, à l'opposé de l'UJCML dont la stratégie politique
est alors exposé dans le document
"Edifions en France un Parti Communiste
de l'époque de la révolution culturelle".
3.
Le mouvement de mai-juin 1968 va accélérer le processus de reconstruction, puisque l'UJCML s'effondre pour
céder la place à la Cause du Peuple, qui devient le journal de la GAUCHE PROLETARIENNE (GP).
Le projet de la GP est exposé dans le document "Coup pour coup" : il s'agit de fonder le parti de la nouvelle
résistance, car le mouvement de mai 1968 va se prolonger et il faut partir de 1945, moment où le PC a trahi.
Les militantEs s'établissent dans toute la France
pour lutter, enquêter et appuyer le démarrage de la violence révolutionnaire (Sochaux est considéré comme le bastion
de la lutte armée ouvrière) selon un plan stratégique expliqué dans le document "De la lutte violente de partisans".
C'est dans ce cadre qu'est fondée la NOUVELLE RESISTANCE POPULAIRE qui doit rassembler
les nouveaux partisans. Mais la GP-NRP s'effondre alors devant la
répression policière énorme et la pression idéologique bourgeoise (ses dirigeants sont des intellectuels),
ainsi que l'émergence de nouveaux mouvements de masse
(grève autogérée de LIP, mouvement anti-armée du Larzac, FLNC etc.) et la victoire du révisionnisme
en Chine qu'elle n'arrive pas à analyser.
4.
L'effondrement de la GP marque la fin du combat pour l'insurrection communiste.
Les deux autres organisations maoïstes, l'Union des Communistes de France (marxiste-léniniste)
et Vive la Révolution, font comme la GP et se fondent dans les masses en liquidant leurs structures.
Quant aux
organisations marxistes-léninistes qui n'ont pas assumé le maoïsme elles sombrent dans le légalisme et
l'électoralisme.
Le PCMLF avait déjà sombré dans le légalisme en protestant
contre son interdiction en 1968, puis avait maintenu deux journaux, l'un légal l'autre illégal
(L'Humanité Nouvelle et l'Humanité rouge). Il deviendra finalement légal sous le nom de PCML,
soutiendra le putsch fasciste en Chine en 1976,
se rapprochera du Parti Socialiste, se transformera en
Parti pour une Alternative Communiste puis disparaîtra en 1986.
Une fraction du PCMLF fondera le PC des Ouvriers de France, groupe anti-maoïste soutenant
l'Albanie d'Enver Hoxha résumant son activité à des questions syndicales.
Les gens ayant trahi l'UJCML en 1968 avaient rejoint le PCMLF puis fondé en 1971 Front Rouge, qui
deviendra par la suite le PC révolutionnaire (marxiste-léniniste) qui disparaîtra lui aussi après un rapprochement
avec le PCMLF, notamment pour les élections, devenant le PCR en 1981 et se sabordant en 1983.
5.
La bataille pour le maoïsme va alors s'étaler pendant toutes les années 1980-1990, des individus et
des groupes tentant de récupérer l'héritage communiste et de reformer une organisation. On les retrouve
dans des villes comme Paris (autour du soutien au PC du Pérou ainsi qu'au TKP(ML) de Turquie) ou
Bordeaux (avec le SCALP), des facultés comme Nanterre ou Aix en Provence (notamment grâce au soutien
d'immigréEs révolutionnaires du Maroc). La revue FRONT SOCIAL diffuse alors
à la fin des années 1990 des documents
concernant la lutte révolutionnaire internationale et développe des thèmes proches du maoïsme.
C'est dans ce processus général que se forme en 2003 le Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste.