UJCML
Union de la Jeunesse Communiste
Marxiste-Léniniste
Les révisionnistes soviétiques trahissent ouvertement la lutte du peuple indien
Avril 1968
En 1967, le peuple indien a pris les armes.
Les paysans de
Naxalbari, organisés par les révolutionnaires du Parti Communiste
de l'Inde, se sont révoltés contre l'exploitation renforcée par les
grands propriétaires fonciers, contre les fermages exorbitants, et
contre la répression systématique exercée par le gouvernement
réactionnaire de I. Gandhi.
Ils ont repris les terres usurpées par les féodaux, ils se sont
emparés des récoltes et les ont réparties parmi le peuple.
Pour faire face à la répression, ils se sont organisés en groupes
armés et ont constitué des tribunaux populaires pour juger les
despotes locaux.
La presse réactionnaire de tous les pays a présenté « l'émeute » de
Naxalbari comme une jacquerie, soulèvement désespéré de ceux qui
n'ont plus rien à perdre !
Aujourd'hui, d'après les révélations faites par la presse indienne,
les luttes paysannes pour la terre se sont développées dans huit
états et cinquante localités ; à l'exemple de Naxalbari, des
comités paysans se créent partout dans le pays.
Les grands propriétaires fuient la juste colère du peuple et se
réfugient dans les villes, ou bien organisent la terreur blanche en
faisant assassiner les paysans qui veulent se révolter. La police
et l'armée lancent des assauts furieux contre les foyers
insurrectionnels.
L'IMPERIALISME AMERICAIN : ennemi n° 1 du peuple indien
Le peuple indien lutte contre des conditions de vie qui ne sont
encore aggravées ces dernières années. La situation alimentaire est
catastrophique : 150 millions d'Indiens seraient actuellement
mourants de faim.
C'est là le fruit du pillage éhonté exercé par l'impérialisme
américain avec la complicité des classes dirigeantes locales.
Depuis vingt ans, l'Inde n'est plus une colonie, mais son
indépendance n'est qu'une façade : l'impérialisme américain a
progressivement pris la relève des colonialistes britanniques : 60%
des investissements étrangers en Inde sont américains.
Les Etats-Unis contrôlent l'agriculture, les communications, etc...
Ils camouflent leur politique impérialiste sous l'étiquette «
d'aide économique et technique ». C'est là un moyen à peine déguisé
pour ruiner l'économie indienne et écouler massivement les produits
de l'industrie U.S.
90% des sommes prêtées de l'aide US doivent être consacrée à
l'achat de produits américains, en particulier les surplus
agricoles, à des prix supérieurs aux cours mondiaux.
Conséquence : le déficit commercial de l'Inde croît et les Etats-
Unis contrôlent, par ce biais, la moitié de la monnaie indienne.
Pour faire accepter ces conditions au peuple indien, les
impérialistes US ont un gouvernement à leur dévotion, issu des
couches sociales les plus réactionnaires - propriétaires fonciers,
féodaux, bourgeoisie bureaucratique et compradore - et solidement
encadré par un réseau de 1.500 conseillers U.S. qui se mélent de
toute l'activité politique indienne (achat de députés, espionnage
sous toutes les formes, etc.) et encadrent l'armée.
La politique soviétique en Inde : un cas flagrant de collusion avec
l'impérialisme américain
L'Union Soviétique, elle aussi apporte son « aide » à l'Inde :
révisionnistes s'acharnent à souligner qu'à la différence de l'aide
américaine, la leur est désintéressée, généreuse, exempte de toutes
conditions et qu'elle permet au peuple indien de sortir de la
misère et d'édifier une économie nationale.
En fait, l'aide soviétique ressemble à s'y méprendre à l'aide
américaine : les sommes prêtées doivent être consacrées à l'achat
de produits soviétiques à des prix exorbitants.
Les usines construites par les Soviétiques en Inde, sont gérées par
des patrons venus d'U.R.S.S., et les produits fabriqués à un prix
de revient dérisoire grâce aux salaires de misère imposés à la main-
d'oeuvre indienne, sont revendus souvent très cher en Europe ou en
Afrique : les Américains ne procèdent pas autrement à Formose ou au
Japon.
Récemment, Indira Gandhi a invité Kossyguine et Tito aux fêtes «
nationales » indiennes : deux chefs prestigieux du bloc
révisionniste venus donner leur caution à la clique fantoche de
Indira Gandhi !
L'objectif principal de Kossyguine était de renforcer l'emprise
économique de l'U.R.S.S. en Inde.
Il a visité plusieurs usines construites grâce à l'aide soviétique
et s'est conduit en patron mécontent; il a trouvé les rendements
insuffisants : les usines de matériel électrique de Harward ne
travailleraient actuellement qu'à la moitié de leur capacité : les
travailleurs indiens peuvent s'attendre à ce qu'on double les
cadences d'ici peu.
Les décisions prises vont encore accroitre la dépendance de
l'économie indienne : les Soviétiques vont acheter la plus grande
partie de la production des usines qu'ils ont construites, les
plans économiques des deux pays seront coordonnés et un nouveau
contingent d'experts soviétiques va se rendre en Inde pour suggérer
les réformes de gestion nécessaires, en d'autres termes pour
réaliser de plus gros profits de type impérialiste, moyennant une
exploitation accrue des travailleurs indiens!
Pour réaliser de gros profits, les révisionnistes soviétiques ont
intérêt à ce que la main-d'oeuvre de leurs usines indiennes continue
à toucher des salaires de misère, ils ont intérêt à ce que la
clique fantoche d'Indira Gandhi se maintienne au pouvoir, ils ont
intérêt à s'entendre avec l'impérialisme américain, contre le
peuple indien, contre le mouvement de libération nationale, contre
la Chine.
A l'exemple des paysans de Naxalbari, le peuple indien osera se
révolter contre tous ceux qui l'oppriment.
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