UJCML
Union de la Jeunesse Communiste
Marxiste-Léniniste
La
situation actuelle et nos tâches
(Décembre
1967, rapport du bureau politique
et du secrétariat du comité central à la
réunion élargie du comité central.)
Pour observer la situation correctement,
il faut, comme nous l'enseigne le Président Mao, faire
des comparaisons.
Pour voir en quoi la situation actuelle
est profondément nouvelle, il faut nous souvenir des questions
pratiques brûlantes auxquelles nous devions répondre
pour la rentrée.
La question qui dominait toutes
les autres était : comment transformer la base de classe
de notre organisation?
Comment nous lier aux larges masses?
Une 2e question était étroitement
subordonnée à la question de la transformation
de notre base de classe, c'était la question de la participation
active de chaque militant dans notre organisation, la question
des cadres, bref, la question de la démocratie dans notre
organisation.
En somme, les questions brûlantes
étaient : comment faire passer le mouvement m.-l. sous
le contrôle direct des masses et renforcer le contrôle
réel de la base de notre organisation sur les organismes
dirigeants ?
Comment ces questions se présentaient-elles à nous
avant le mouvement de rectification du style de travail?
(...)
Il ne faut pas oublier que la tradition
du politicien parlementaire est la plus puissante dans les quartiers.
Dans les années 20, le parti communiste dut rejeter, avec
la tradition parlementaire, la prédominance des organisations
de quartiers.
Aujourd'hui, il n'est pas possible
de laisser se développer la domination d'organisations
de quartiers dans le mouvement m.-l.
Aujourd'hui, il n'est pas possible
de mettre au premier plan les lieux où la contre-révolution
bourgeoise et révisionniste sévit, où les
traditions parlementaires sont puissantes.
Il faut aller principalement là
où le besoin d'organisation, correspondant aux sentiments
de révolte est le plus impérieux. C'est là
qu'il faut créer les bases d'appui du mouvement m.-l.
(...)
L'expérience négative
des groupes de quartiers confirme une leçon qui se dégageait
du mouvement de critique.
La question qui résumait
la lutte entre les deux voies dans notre organisation est la
question du pouvoir. Qui détient dans le mouvement m.-l.
le pouvoir ?
Il faut que cesse la domination
des intellectuels bourgeois : il faut que s'institue le contrôle
direct des masses sur le mouvement m.-l. : il faut mettre la
conception prolétarienne, la pensée de Mao au pouvoir,
au poste de commandement.
Aujourd'hui, cela signifie pour
nous, établir le rôle dirigeant de la ligne du groupe
de travail communiste dans les masses. Il ne faut pas perdre
l'essentiel : l'orientation générale du mouvement.
Le besoin pratique fondamental du
mouvement, c'est le contrôle direct des masses ; la question
fondamentale du mouvement, c'est la question du pouvoir.
La méthode actuelle de prise
de pouvoir par la conception prolétarienne du monde, c'est
l'établissement dans les masses. La participation du travail
productif, l'établissement dans les masses d'un groupe
de travail communiste, constituent actuellement la réponse
correcte à la question du pouvoir, dans le mouvement m.-l.
actuel.
Pour que le travail soit fermement
pris en mains, il faut que la direction effective des groupes
de travail communistes s'établisse.
En particulier, la répartition
actuelle des forces doit radicalement changer dans le mouvement
; voilà pourquoi il faut développer un mouvement
en faveur de l'établissement.
La deuxième leçon
qui se dégage concerne
l'unité du mouvement m.-l.
Le particularisme et l'anarchisme
relèvent d'une conception mécaniste, non dialectique
de la décentralisation, de la dispersion.
L'expérience nous a montré
que si l'on ne combine pas la dispersion et l'unité, on
commet des erreurs.
La dispersion formelle, c'est la
perpétuation du règne de l'intellectuel bourgeois,
la dispersion réelle, c'est l'établissement ; la
dispersion sans l'unité, c'est le particularisme et finalement
l'endettement, il faut combiner la dispersion et unité
réelle.
La dispersion réelle est
la base du développement du mouvement m.-l. et l'unité
réelle est le facteur dirigeant de son développement.
Il faut stimuler un mouvement d'éducation
idéologique et pratique des communistes dans l'étape
actuelle.
L'unité réelle
du mouvement se fera sur la base de la lutte en faveur du rôle
dirigeant de la ligne du groupe de travail communiste dans les
masses.
Il est important de souligner que
c'est dans les groupes de quartiers et non dans les groupes d'établissement,
que s'est surtout développé le particularisme.
C'est que les camarades qui se sont
établis, qui travaillent dans les masses, savent combien
l'unité importe. Pour unifier les masses, il faut unifier
les communistes.
Le président Mao a dit :
" C'est
seulement par l'unité du Parti communiste qu'on réalisera
l'unité de toute la classe et celle de toute la nation
; et c'est seulement par l'unité de toute la classe et
de toute la nation, que l'on vaincra l'ennemi. "
Résumons-nous : la tâche
de l'heure est de combiner la dispersion réelle et l'unité
réelle : de développer un mouvement idéologique
concernant l'unité du mouvement sur la base du mouvement
en faveur de l'établissement.
Il nous faut établir un plan
de mesures pratiques destinées à réaliser
cette tâche.
En somme, il s'agit de construire
le mouvement m.-l. sur la base du rôle dirigeant de la
ligne du groupe de travail communiste dans les masses.
Que sont les groupes d'établissement
? Que signifie : assurer leur rôle dirigeant ?
Nous dirons que les groupes d'établissement
doivent devenir le facteur dirigeant du mouvement dans son ensemble.
Cela ne signifie nullement que nous devons supprimer tous les
autres formes de travail et d'organisation.
Cela signifie que pour ce qui est
du style de travail, de la propagande, de la presse, de la répartition
des forces militantes, c'est le point de vue des groupes d'établissement
qui doit l'emporter.
Les groupes d'établissement
sont composés de camarades qui ont pris des mesures pratiques
pour aller vivre parmi les masses, partager leur condition d'exploitation,
travailler avec elles et se joindre à leurs luttes.
L' [objectif] immédiat des
groupes d'établissement est d'organiser les masses, de
constituer des noyaux m.-l. ouvriers et paysans, le plus souvent,
sur les lieux mêmes du travail, de raviver et d'unifier,
à l'échelle locale et régionale, les luttes
de classe.
C'est généralement
à l'issue des enquêtes de cet été
que des groupes de camarades, ayant pris conscience de la volonté
de lutte des niasses populaires, de leur besoin d'organisation,
des contradictions aiguës qui minent l'implantation
révisionniste en son sein, décidèrent
de s'établir dans des endroits déterminés,
choisis en fonction des conditions de lutte des classes.
Il est clair qu'il y a une ire différence
notable, entre le fait d'aller se mettre au service des masses,
là où se font sentir les besoins de la lutte des
classes et militer sur un lieu d'habitation, déterminé
par le hasard.
Le groupe d'établissement
peut porter directement son travail sur une importante concentration
ouvrière, une région où les luttes ouvrières
et paysannes sont particulièrement vives, une région
" rouge " où le révisionnisme a quelque
difficulté à se généraliser, etc.
Autrement dit, la ligne du groupe
d'établissement tient compte dans la tactique de décentralisation,
de la faiblesse des forces subjectives de la révolution,
en choisissant des points où les conditions objectives
sont favorables au développement des luttes et à
l'implantation des noyaux m.-l., en surmontant le risque de voir
se transformer le mouvement de décentralisation en une
dilution inefficace, commandée par le hasard. (...)
La propagande en faveur de l'établissement.
Les camarades auront à développer
une propagande en faveur du mouvement d'établissement
et, par conséquent, du travail à la production.
C'est pourquoi il est extrêmement
important que nous nous mettions d'accord pour éliminer
toute thèse schématique, toute propagande gauchiste
sur cette question.
Contre quel type de propagande faut-il
mettre en garde les camarades?
Nous devons éliminer tout
mot d'ordre du type : " Tous à la production. "
Ce mot d'ordre est incorrect parce
qu'il ne tient pas compte de l'inégalité de développement
au sein de l'organisation, de la diversité des tâches,
de la nécessité d'une division du travail dans
l'organisation communiste, des besoins d'organisation chez les
étudiants et dans les couches petites-bourgeoises, etc.
Nous devons éliminer également
les mises en demeure autoritaires fondées sur les arguments
du type : celui qui ne va pas à la production est contre-révolutionnaire,
la ligne de démarcation passe entre ceux qui vont à
la production et ceux qui n'y vont pas, etc.
Poser le problème de cette
façon, c'est négliger les conditions concrètes,
abandonner les méthodes correctes de persuasion ; de plus,
cela revient à interdire aux militants une progression
par étapes vers une position révolutionnaire de
plus en plus profonde et conséquente ; cela revient à
assimiler à la contre-révolution, une forme inférieure
ou secondaire de travail dans les rangs de la révolution.
Enfin, c'est une façon individuelle
de poser la question : cela fait entrer en ligne de compte en
premier lieu, l'apport idéologique du travail à
la production pour chacun.
Dans ces conditions, comment
procéder?
Il est indispensable de donner à
chaque camarade, un point de vue correct sur l'ensemble du mouvement,
c'est-à-dire de faire comprendre à chacun que le
facteur dirigeant en est les groupes d'établissement et
particulièrement les groupes qui travaillent à
la production, qu'il est vital pour le développement du
mouvement m.-l. que soient considérablement renforcés
les effectifs de ces groupes, et que les autres formes de travail
occupent une place subordonnée par rapport à celle-là.
Il est indispensable d'éliminer
tout flottement sur cette question : on ne saurait admettre qu'un
camarade, parce qu'il ne s'engage pas dans le travail principal,
remette en question, pour le mouvement m.-l., le rôle décisif
de l'établissement de groupes militants dans les masses
populaires, et de leur participation à la production,
donc, au luttes menées par la classe ouvrière sur
les lieux du travail.
Mais une fois établie clairement
la hiérarchie des besoins et des formes de travail, il
convient de laisser chaque camarade se déterminer librement.
(...)
Il est vrai que la participation au travail productif est la
seule méthode pour refondre complètement la conception
du monde dans chacun de nos esprits.
Mais notre mot d'ordre d'établissement
ne part pas de la nécessité pour chacun de refondre
sa conception du monde par le travail productif : si nous avions
de cette manière le mot d'ordre en faveur de l'établissement,
nous n'aurions tenu compte que de la réalité dans
nos esprits, et non de la réalité extérieure
de la lutte nationale de classes et des exigences objectives
du travail communiste à l'heure actuelle.
En un mot nous aurions en fait oublié
la lutte de classe.
Nous aurions promu une ligne de
perfectionnement individuel des communistes. Nous devons partir
de la réa-, lité de la lutte de classe.
C'est pour répondre aux besoins
du travail communiste dans les masses fondamentales du pays que
nous devons favoriser la participation au travail productif comme
le moyen actuel d'organiser les ouvriers, de transformer la base
de classe actuelle du mouvement m.-l., et d'implanter dans ses
rangs la conception prolétarienne du monde, la pensée
de Mao. (...)
Liquider l'anarchisme et mettre de l'ordre sur le plan de
l'organisation.
1° la première idée
que nous devons éliminer est que les cadres et les dirigeants
nouveaux naîtront rapidement des nouvelles formes de travail
et constitueront une direction homogène.
En fait, ce n'est que progressivement
que pourra naître une direction du mouvement, regroupant
des cadres ayant participé effectivement à un travail
d'organisation des masses fondamentales, ouvrières et
paysannes.
Si l'on regarde les choses du point
de vue pratique, si l'on tient compte du fait que les G. E. viennent
à peine de commencer leur travail et qu'un petit nombre
de camarades est récemment parti à la production,
c'est là une chose évidente.
2° Dans la situation actuelle
où existent 4 sphères relativement autonomes de
travail (G. E., groupes de quartiers, cellules de provinces,
étudiants), il apparaît que :
- pour la plupart de ces sphères
de travail, les conditions n'existent pas pour que naissent spontanément
des formes de centralisation ;
- alors qu'il n'existe pas de raison subjective pour que s'instaure
un cloisonnement entre ces divers secteurs du mouvement, un tel
cloisonnement s'est pourtant établi de fait; or il est
clair que l'échange permanent des expériences et
l'élaboration continue d'une propagande unifiée
sont une nécessité du mouvement sans lesquels on
ne peut parler de travail communiste.
D'où, l'importance dans notre
travail de construction de nouvelles organisations m.-l., de
maintenir une direction et des cadres qui conservent un point
de vue d'ensemble.
Nous devons penser à la relève
et prévoir une rotation effective des cadres et des dirigeants.
Mais à aucun moment, on ne
doit aboutir à une vacance en ce domaine. L'expérience
des derniers mois le prouve. (...)
Quelle est notre tâche fondamentale dans les mois qui
viennent :
1° Renforcer et étendre
le mouvement des G. E. dans les masses populaires (qui constituent
les véritables groupes de travail, noyaux communistes
au sein des masses, germe du futur parti m.-l. que nous entreprenons
d'édifier), et d'en faire le facteur effectivement dirigeant
de l'ensemble du mouvement.
Cela signifie dans l'immédiat
que les cadres et la direction de l'U. J. C. (m.-l.), le comité
de rédaction de S. L. P. [servir le peuple] ont pour tâche
de mettre l'organisation au service du travail communiste dans
les masses fondamentales, et des camarades qui l'assument.
Cela signifie que dans une deuxième
étape, la rotation des dirigeants et des cadres permettra
de restructurer notre direction par la participation et la prise
en main directe de camarades ayant l'expérience du travail
dans les masses, et de l'organisation à la base de luttes
ouvrières et paysannes. Notre presse doit refléter
les enseignements que dégagent de leur expérience,
les camarades des G. E., et progressivement assurer leur direction
idéologique sur l'ensemble du mouvement.
Mais d'autres tâches doivent
également être fermement prises en main par les
cadres de notre organisation,
2° Développer à
Paris et en province, l'organisation correcte du mouvement de
la jeunesse, d'amour du peuple, de soutien direct aux luttes
ouvrières et paysannes, de propagande pour la cause du
peuple dans la jeunesse intellectuelle.
3° Réorganiser le travail
des groupes dans les quartiers de Paris.
Assurer leur coordination, lutter
contre le suivisme, l'anarchisme et le spontanéisme ;
promouvoir les formes de propagande (diffusion et étude
de la presse, écoles de formation théorique, etc.)
alléger le nombre de leurs membres; renforcer les groupes
de travail effectif.
4° Mettre sur pied, l'organisation
des cellules et groupes de provinces, assurer leur liaison avec
le reste du mouvement, les engager dans la voie de l'orientation
fondamentale du travail dans les niasses ouvrières et
paysannes et de soutien du peuple.
5° Prendre en main la presse,
renforcer sa rédaction, stimuler sa diffusion, assurer
le contrôle des G. E. sur son élaboration et y associer
les camarades ouvriers.
6° Refondre la direction unifiée
du mouvement, regrouper nos forces et préparer une conférence
d'ensemble qui combine l'unité idéologique et pratique
la division du travail et le rôle dirigeant du travail
politique dans les masses fondamentales.
L'unité pratique du mouvement.
L'expérience de ces dernières
semaines, comme nous l'avons vu, nous commande une grande vigilance
à l'égard du particularisme et de l'anarchisme.
Dans les conditions actuelles, les
organismes de direction de l'U. J. C. M. L. sont les seuls à
pouvoir diriger pratiquement l'ensemble du mouvement.
Ils doivent continuer à exercer
leur action pendant toute la période de construction des
nouvelles organisations.
Ils sont au service des groupes
de travail. Au sein des organismes de direction, une partie des
membres doit impulser directement la création de G. T.
C. Selon le système de la rotation, ce groupe de membres
de la direction du mouvement variera.
La question de la direction sera
posée, à nouveau, au prochain congrès du
mouvement, lorsqu'aura triomphé dans les faits, la ligne
des G. T. C. dans les masses, que le mouvement sera sous le contrôle
direct des masses.
La direction, sur demande des groupes
de travail, convoquera des conférences de travail, qui
élaboreront les décisions faisant autorité
dans le mouvement.
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