
UJCML
Union de la Jeunesse Communiste
Marxiste-Léniniste
POUR
UN TRAVAIL CORRECT PARMI LES ETUDIANTS
(Directive
du Bureau Politique
de l'UJCML, avril 1968.)
1. Liquider le sectarisme.
Des erreurs sectaires sont apparues dans le travail de certains
de nos camarades parmi les étudiants.
Il est arrivé que nos camarades
se contentent de manifester du mépris à l'égard
du caractère brouillon, anarchique et, à certains
égards erroné, du mouvement de révolte des
étudiants, sans en saisir le courant principal positif.
Certains de nos camarades ont adopté
une attitude de supériorité se donnant le rôle
de représentants du prolétariat parmi les étudiants
ou bien manifestant une fierté trop voyante des liens
qui nous unissent aux ouvriers et des connaissances que nous
commençons d'avoir du mouvement ouvrier.
Ce sont des erreurs qui doivent
être éliminées radicalement, et que l'on
ne doit plus voir se reproduire.
Le Président Mao a indiqué
: " dans tout mouvement de masse, un communiste doit se
comporter en ami des masses, et non en politicien bureaucrate
".
Cela s'applique également
au mouvement de masse des étudiants.
Nous devons donc extirper toute
trace de suffisance communiste, apprendre et éduquer à
la fois, et gagner la confiance et l'amitié des étudiants
parmi lesquels nous travaillons.
II est probable que le mouvement de masse de révolte des
étudiants connaîtra un essor important dans les
prochains mois.
Ce mouvement renforcera-t-il le
front de la lutte prolétarienne et populaire ou sera-t-il
détourné au profit de la bourgeoisie?
La réponse à cette
question dépend pour une grande part de notre attitude
et de notre travail.
Si nous nous comportons comme une
secte repliée sur elle-même, si nous méprisons
le mouvement de masse des étudiants, nous ferons le jeu
de l'ennemi de classe, et l'énergie des étudiants
et de la jeunesse sera détournée et gaspillée
en vain : cela sera une perte relativement grave pour la cause
révolutionnaire.
Par contre, si nous travaillons
dans ce mouvement de masse en communistes armés de la
pensée de Mao Tsétoung, nous parviendrons à
entraîner, dans un processus révolutionnaire et
par étapes, des milliers et des dizaines de milliers d'étudiants
dans la solidarité active, directe, avec la lutte des
ouvriers, et dans les rangs de l'armée prolétarienne.
Chaque camarade doit réfléchir
à cette question, se convaincre de son importance et se
préparer aux tâches nouvelles qui peuvent nous incomber
prochainement en ce domaine.
2. Intensifier la lutte idéologique.
Le travail chez les étudiants présente des conditions
particulières, la place qu'y occupe la lutte idéologique
y est spécialement importante.
Certes, nous autres communistes,
nous efforçons de mettre au premier plan l'expérience
concrète, et pensons que les masses s'éduquent
d'abord dans te lutte; nous savons que les idées justes
viennent de la pratique sociale.
C'est pourquoi nous n'ignorons pas
que ce n'est que dans la mesure où nous aurons entraîné
une masse importante d'étudiants dans l'action unie avec
les travailleurs, que le mouvement étudiant prendra une
orientation idéologiquement correcte et ferme.
Mais, justement, pour parvenir à
ce résultat, il nous faut être capable de mener
parmi les étudiants la lutte des idées, sans négliger
ni rejeter les questions que se posent les étudiants.
Cela signifie que nous devons être
capables, non seulement de populariser les luttes ouvrières
parmi les étudiants de façon à susciter
dans leurs rangs un élan d'enthousiasme et de solidarité,
ce qui est notre tâche principale, mais en même temps
de donner des explications aux étudiants par exemple sur
les événements qui se déroulent dans les
pays révisionnistes, ou d'autres questions qui suscitent
leur intérêt;
nous devons également participer
à la critique du contenu de l'enseignement et des méthodes
réactionnaires bourgeoises de l'Université, tout
en montrant qu'aucune transformation décisive ne peut
intervenir tant que le mouvement étudiant n'aura pas fait
sa jonction, dans l'action révolutionnaire, avec la lutte
de la classe ouvrière et du peuple travailleur.
Il nous incombe particulièrement de mener une campagne
soutenue contre la ségrégation scolaire et l'injustice
qui, par de multiples mécanismes, interdit aux enfants
d'ouvriers et de paysans travailleurs l'accès à
l'Université.
Sommes-nous armés pour mener
cette lutte idéologique?
Oui, si nous nous appuyons sans
réserve sur les enseignements grandioses de la Grande
Révolution Culturelle Prolétarienne.
Nous pouvons montrer aux étudiants
que la Révolution chinoise la première a, sous
la direction du Président Mao, résolu le problème
de la large démocratie de masse sous la dictature du prolétariat,
et de la révolution sous la dictature du Prolétariat.
Nous devons expliquer l'appel fulgurant
du Président Mao : "ON A RAISON DE SE REVOLTER ",
et montrer comment la juste révolte de la jeunesse, des
étudiants contre les anciennes idées renforce,
si elle est correctement appuyée et guidée, le
grand courant révolutionnaire du prolétariat.
Nous devons montrer aux étudiants
que les événements actuels qui se déroulent
dans les pays révisionnistes ne sont qu'une accélération
de la restauration du capitalisme, et
une intensification de l'oppression du peuple.
Mais il faut présenter cela
sans dogmatisme, en répondant soigneusement aux arguments
de la propagande ennemie.
C'est parce que les démocraties
populaires n'avaient pas résolu le problème de
la démocratie de masse sous la dictature du prolétariat,
et que la ligne de masse n'avait pas été appliquée
d'une façon systématique, le Parti a pu se couper
relativement des masses; que les contradictions au sein du peuple
et les mouvements de révolte de la jeunesse ont été
utilisés, canalisés par la nouvelle bourgeoisie,
les résidus des anciennes classes capitalistes et agents
de l'impérialisme.
Nous devons en particulier montrer
très concrètement ce que signifie dans ces pays
la restauration du capitalisme : cadences, primes, chômage,
salaires bas, conditions de vie difficiles pour les masses laborieuses,
insolence et richesse des privilégiés, etc.
Il faut opposer systématiquement
à cela le déroulement lumineux de la révolution
chinoise, la liberté et le bonheur dont jouissent les
larges masses du peuple chinois.
Ce ne sont là que quelques
indications, des thèmes sur lesquels nous pouvons avoir
à intervenir. Il peut y en avoir bien d'autres.
Que faut-il retenir de tout cela,
et quelle place cet effort idéologique doit-il tenir dans
l'ensemble de notre travail chez
les étudiants?
1. Nos camarades qui travaillent
chez les étudiants
doivent, autant que possible, s'armer de façon à
pouvoir
soutenir des controverses idéologiques et théoriques.
Il faudra élaborer un matériel
de référence en fonction des
thèmes les plus souvent abordés dans le mouvement
étudiant.
2. Nous ne devons à aucun
moment donner l'impression
d'être gênés d'aborder tel ou tel thème
de controverse.
Il faut accepter la discussion dans
le mouvement de masse des
étudiants, tout en expliquant avec persévérance
et patience aux étudiants, que ce qui compte avant tout,
c'est le travail pratique, ce sont les liens effectifs avec les
masses populaires; que les idées justes viennent de la
pratique sociale, que bien des choses deviennent plus claires
au contact des niasses ouvrières et paysannes.
3. La discussion idéologique
doit de toute façon rester
secondaire par rapport au travail concret de soutien aux
luttes ouvrières, et par rapport aux campagnes d'éducation
et
de propagande sur la révolte ouvrière, la CGT,
le sabotage
révisionniste, l'offensive du capital, le chômage,
etc.
En plus
du mouvement de soutien aux grèves et luttes ouvrières,
il
faudra engager des campagnes de dénonciation de masse,
des
conditions de vie et d'exploitation de la classe ouvrière,
de la
dictature fasciste dans les usines, de la répression,
des
accidents, etc.
Envisager de grandes offensives
par affiches
murales.
4. " SERVIR LE PEUPLE "
peut et doit être actuellement le
pivot de notre propagande et de notre recrutement : il
importe absolument d'organiser sa diffusion dans les facultés
et les lycées, d'une façon massive, soutenue et
persévérante.
Notre plan stratégique est de redonner confiance et force
à l'avant-garde ouvrière, et, par là, de
permettre un nouvel essor de la lutte révolutionnaire,
de l'initiative des larges masses.
C'est pourquoi, briser l'isolement
dans lequel les révisionnistes tentent de maintenir les
détachements les plus combatifs de la classe ouvrière,
constitue pour nous un objectif des plus importants.
Pour y parvenir, la meilleure force
dans laquelle nous pouvons puiser à l'heure actuelle,
c'est la jeunesse et les étudiants.
Nous nous donnons donc pour tâche
de canaliser la révolte et l'enthousiasme de la jeunesse
et des étudiants dans le sens d'une solidarité
agissante et directe avec les détachements de la classe
ouvrière qui se mettent en lutte.
Nous voulons entraîner des
milliers et des dizaines de milliers de jeunes et d'étudiants
aux piquets de grève, à la porte des usines, dans
les manifestations, partout où les travailleurs se battent
contre le chômage, les salaires de misère, le fascisme
dans l'entreprise, la répression dans la rue.
Nous voulons organiser dans les
facultés et les lycées une propagande massive sur
la lutte des travailleurs, des collectes de soutien, des manifestations,
des meetings.
Le mouvement de soutien des étudiants
aux ouvriers doit donc être un véritable mouvement
de masse.
Ce mouvement de soutien joue un
rôle important dans le réveil de la grande solidarité
populaire, qui, aux moments d'essor de la lutte des classes,
se noue étroitement autour des usines en grève,
solidarité que, depuis quelques années, les révisionnistes
font tout pour briser.
Deux types d'erreurs opportunistes
menacent en permanence le mouvement de soutien :
- La première est la sous-estimation
des immenses
possibilités qu'ouvré le mouvement de soutien étudiant
pour
la pénétration des idées Marxistes-Léninistes
dans la classe
ouvrière; manifestations de cette erreur : manque
de
confiance dans l'enthousiasme que peuvent susciter parmi les
masses ouvrières une ligne juste et un style de travail
correct;
crainte exagérée des capacités de répression
des bureaucrates syndicaux coupés des masses; manque de
persévérance dans le travail politique prolongé,
après la fin d'un mouvement de soutien de masse ; utilisation
très insuffisante de " SERVIR LE PEUPLE ", etc.
Un autre texte abordera ces erreurs
de droite et insistera sur le rôle spécifique des
Marxistes-Léninistes dans le travail de soutien aux ouvriers.
- La seconde erreur, sur laquelle
nous insistons ici, et
qui, dans une certaine mesure, est l'inverse de la première
est la suivante : certains camarades tendent parfois à
s'imaginer que le mouvement de soutien n'est qu'un moyen destiné
à permettre à des étudiants militants Marxistes-Léninistes
d' " entrer en contact " avec le mouvement ouvrier;
il ne s'agirait, en somme, que d'une espèce de manuvre
d'infiltration.
Cette idée fausse, qui revient
d'ailleurs en dernière
analyse à tenter de duper certains détachements
ouvriers,
doit être absolument éliminée.
Lorsque nous disons aux ouvriers
que nous voulons mobiliser les étudiants pour soutenir
leurs luttes, nous disons la vérité: la solidarité
d'autres éléments populaires avec la lutte des
ouvriers est une contribution effective à cette lutte;
elle élève le niveau de la résistance populaire
et permet de progresser vers l'édification d'un front
unique de la résistance populaire.
Travailler de toutes nos forces
à organiser sur une grande échelle cette solidarité,
c'est bien là notre ligne.
Or, pour y parvenir, nous devons
élargir considérablement notre influence et notre
recrutement parmi les étudiants.
Pour cela, nous devons chercher
les étudiants là où ils sont; nous devons
mettre en oeuvre, dans le mouvement étudiant, la ligne
de masse.
Pratiquer la ligne de masse chez
les étudiants, cela signifie s'appuyer sur les idées
justes qui existent chez nombre d'entre eux pour élever
par étapes leur niveau de conscience et les aider à
s'appuyer sur leur propre expérience, au contact des masses
populaires, pour éliminer leurs idées fausses.
Quelles idées justes existent
chez les étudiants?
La révolte contre la société
bourgeoise et les autorités réactionnaires; l'aspiration
à la justice sociale; un élan révolutionnaire
généreux qui les porte à soutenir la lutte
des peuples, etc.
Ces idées justes constituent
le courant principal de la "révolte" des étudiants.
Naturellement, elles existent avec
un grand nombre d'idées fausses, qu'essayent d'utiliser
les groupes trotskistes et autres.
C'est pourquoi il faut combiner
la ligne de masse avec la lutte idéologique et le travail
pratique qui permet aux étudiants de s'éduquer
eux-mêmes.
Nous devons appliquer au mouvement
étudiant la phrase du Président Mao "entraîner
les idées petites-bourgeoises dans l'orbite de la révolution
prolétarienne".
4. Une grande fermeté de
principe et d'action, une tactique souple et diversifiée.
Les masses étudiantes constituent
un réservoir de forces révolutionnaires enthousiastes,
dynamiques, capables d'esprit de sacrifice.
Mais elles ont de graves défauts
propres à la petite bourgeoisie : instabilité,
subjectivisme, piases alternées d'exaltation et de découragement,
vanité, intellectualisme, sous-estimation des capacités
du peuple travaileur, etc.
Ce double aspect, qui provient d'une
position petite-bourgeoise, fait de la révolte étudiante
l'enj;u d'une âpre bataille entre le prolétariat
et la bourgeoisie, la bourgeoisie utilise la double méthode
de la répression et d" la duperie : la répression
se fait par l'appareil d'État et es institutions universitaires;
la duperie par les groupes trotskistes, anarchistes, etc. qui
exacerbent le subjectivisme et la vanité des étudiants,
mêlent les questions politiques aux questions " sexuelles
", " culturelles ", etc.
Nous devons, pour notre part, analyser
correctement toutes ces offensives de la bourgeoisie et les repousser
par une tactique appropriée. Cela exige fermeté
et souplesse :
1. Fermeté: l'essentiel pour
les étudiants est de soutenir
concrètement, directement le peuple travailleur; les étudiants
doivent aller aux usines, se mêler
aux ouvriers, apprendre
d'eux et prendre exemple sur eux, se mettre sous la direction
immédiate des masses ouvrières et de l'avant-garde
ouvrière
liée aux masses pour leur apporter toute l'aide possible.
Tout passe par là, tout doit
y tendre : nous ne démordrons pas de cette position de
principe, de plus, nous devons inviter les
étudiants à se détourner des vaines querelles
de groupuscules
et des discussions sans fin qu'aucune expérience concrète
ne
sous-tend, et de se livrer à un travail positif qui les
éduquera
et leur permettra de prendre leur place dans le combat
révolutionnaire de notre peuple.
2. Souplesse: Nous ne devons pas
nous impatienter et
avoir des réactions sectaires à l'égard
des idées fausses,
petites bourgeoises, qui existent dans le mouvement étudiant:
nous devons user exclusivement de persuasion,permettre
aux étudiants de s'éduquer par leur propreexpérience.
Ne nous comportons pas en donneurs
de leçons!
Les masses populaires éduqueront
les étudiants bien mieux
que nous ne pourrions le faire nous-mêmes.
Lorsqu'apparaissent de nouvelles
formes d'organisation, plus ou moins spontanée (le mouvement
étudiant en est coutumier), nous ne devons pas nous en
détourner comme de choses bizarres, mais apprécier
dans quelle mesure elles ont un contenu de masse, et si c'est
le cas, y travailler.
L'explosion étudiante qui
s'est produite en Italie par exemple peut survenir prochainement
en France. Il est fort possible que les événements
de Nanterre n'en soient qu'un signe avant-coureur.
Que nos camarades mettent tout en
oeuvre pour qu'au moment décisif ils puissent assumer
pleinement le rôle d'avant-garde dans le mouvement étudiant,
et la révolte de la jeunesse et des étudiants sera
une nouvelle étincelle de la lutte populaire.
 |